Arianespace suspend tous les vols de Vega C après l'échec du tir VV22

Le vol dans la nuit de mardi à mercredi de ce lanceur léger européen s'est soldé par un échec. Vega-C devait placer en orbite deux satellites d'observation de la Terre construits par Airbus, Pléiades Neo 5 et 6. Arianespace a donc suspendu tous les vols du lanceur italien le temps d'une commission d'enquête.
Le lanceur Vega C devait réaliser son vol dans la nuit de mardi à mercredi.
Le lanceur Vega C devait réaliser son vol dans la nuit de mardi à mercredi. (Crédits : DR)

Les vols du lanceur spatial Vega-C seront suspendus le temps d'une commission d'enquête, a indiqué, ce mercredi, le président d'Arianespace, Stéphane Israël. C'est la conséquence de l'échec du premier vol commercial que devait réaliser ce lanceur léger européen dans la nuit de mardi à mercredi, avec à son bord deux satellites d'Airbus Space.

« La mission est perdue », a ainsi annoncé le président d'Arianespace, Stéphane Israël, depuis le Centre spatial de Kourou en Guyane française, plus tôt dans la journée. « Avio travaille avec ses partenaires pour identifier la cause de l'anomalie qui a conduit à l'arrêt prématuré de la mission Vega C VV22 », a, de son côté, expliqué le groupe italien sur son site.

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Des analyses en cours

Arianespace a constaté qu'il n'y avait pas eu de retombées de débris après le décollage. « Environ 2 minutes et 27 secondes après le décollage, une anomalie s'est produite sur le Zefiro 40 mettant ainsi fin à la mission Vega C. Des analyses de données sont en cours pour déterminer les raisons de cet échec », a communiqué Arianespace dans la nuit peu après l'échec de Vega-C.

Considéré comme la petite soeur du futur lanceur lourd Ariane 6, Vega C devait placer en orbite deux satellites d'observation de la Terre construits par Airbus, Pléiades Neo 5 et 6. Ces deux satellites, entièrement financés et fabriqués par son opérateur Airbus, sont les deux derniers satellites de la constellation Pléiades Neo, devant permettre d'imager n'importe quel point du globe plusieurs fois par jour avec une résolution de 30 cm. Plus petits, plus légers, plus agiles, précis et réactifs que la concurrence, ils sont les premiers de leur catégorie dont la capacité sera entièrement disponible commercialement.

« Mettre en évidence la cause de la défaillance »

La commission doit désormais établir les causes de la défaillance et proposer des solutions, a précisé Stéphane Israël. Coprésidée par Arianespace et l'Agence spatiale européenne (ESA), cette commission « indépendante » aura « la responsabilité de mettre en évidence la cause de la défaillance et de proposer des actions correctives solides et durables pour garantir un retour en vol sûr et fiable de Vega C », a-t-il déclaré lors d'une courte conférence de presse. « Nous assumons pleinement la responsabilité de cet échec de Vega C », a de son côté affirmé le patron d'Avio, maître d'oeuvre industriel de Vega C, Giulio Ranzo.

21 lancements, trois échecs

Vega C, C pour « consolidation » selon Avio, est en fait une version améliorée du lanceur léger Vega, tiré à 20 reprises (dont deux échecs) depuis 2012. Avec 35 m de hauteur, Vega C est un peu plus grande et plus large que Vega et peut mettre sur une orbite polaire de référence à 700 km d'altitude jusqu'à 2,2 tonnes de satellites, contre 1,5 tonne pour Vega. Forte de ces performances accrues, Vega C peut s'adresser à 90% du marché des satellites en orbite basse, à quelques centaines de kilomètres d'altitude, contre la moitié pour Vega, selon Avio.

Les programmes Vega C et Ariane 6 avaient été lancés en 2014. Vega C avait pour objectif d'assurer une partie des missions auparavant dévolues au lanceur russe moyen Soyuz. Ce dernier était, jusqu'à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, également commercialisé par Arianespace et tiré depuis Kourou.

Avec cet échec qui arrive six mois après le tir de qualification de Vega C le 13 juillet, l'Europe est donc privée à court terme de solution autonome pour lancer ses satellites, après le retard d'Ariane 6 et l'impossibilité d'utiliser la fusée russe Soyuz. Il s'agit donc du troisième échec de Vega en 21 lancements depuis 2012, quand Ariane 5 en a connu deux en 115 tirs depuis 1996 et Falcon 9 de SpaceX aucun en 59 tirs depuis le début de l'année.

Pour l'Agence spatiale européenne (ESA), responsable des programmes de lanceurs européens, c'est un déboire de plus.

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Et pour cause : il ne reste plus que deux Ariane 5 à lancer et le report à fin 2023 du vol inaugural d'Ariane 6 (initialement prévu pour 2020) prive les Européens d'accès à l'orbite géostationnaire, à 36.000 kilomètres d'altitude, et de la capacité d'envoyer les charges les plus lourdes dans l'espace. Et faute d'accès au lanceur moyen Soyuz, dont Arianespace commercialisait les missions pour le compte de clients internationaux jusqu'en février, l'ESA a ainsi été contrainte de se tourner vers SpaceX pour lancer deux missions scientifiques.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 02/03/2023 à 18:28
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il n'y a plus qu'à faire appel à Elon !

à écrit le 29/12/2022 à 14:40
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Bonjour, J'espere que nous serons informés sur les résultats de l'enquête... Le zefiron 40 est un moteur a combustible solide , une technologie qui fonctionne correctement... Affaires a suivre ....

à écrit le 21/12/2022 à 22:17
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Et on va encore dire que les Italiens ne sont pas très sérieux. Il faut dire qu'il y a sans doute du vrai quand on vote Melloni.

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