
L'article a été modifié à 15h15 le 26/03 avec l'adjonction d'une déclaration de Dassault Aviation
Tout vient à point à qui sait attendre.... Selon plusieurs sources concordantes, un accord entre Dassault Aviation et Airbus sur le programme SCAF, et plus précisément sur le pilier 1 (NGF ou avion de combat du futur), serait désormais sur le point d'être conclu. La prudence reste encore requise, le diable se cachant souvent dans les détails. Toutefois, du bord du précipice, les négociations, qui se sont accélérées ces dernières semaines entre Airbus et Dassault Aviation, se sont débloquées pour atteindre une convergence d'intérêts entre les deux industriels. Ce qui augure d'un prochain accord sauf nouveaux grains de sable. Peut-être que d'ici à la fin de la semaine un accord sera annoncé ? L'opération inédite de déballage public des deux industriels sur leurs négociations aura été in fine salutaire. Elle aura permis à Dassault et à Airbus d'une part, et d'autre part à Berlin et Paris, de mieux se comprendre et de repartir sur de nouvelles bases de confiance.
"Des discussions sont toujours en cours. Il n'y a pas d'accord. Il reste des points de blocage", a déclaré un porte-parole de Dassault Aviation.
Jusqu'ici les négociations entre Airbus et Dassault Aviation achoppaient sérieusement sur l'organisation de la phase 1B du programme, qui vise à définir l'architecture du démonstrateur avion. Et plus précisément, elles butaient sur le partage du leadership des lots stratégiques du NGF, dont le leadership est jusqu'à présent revendiqué par l'avionneur tricolore. "Nous pensons que le maître d'oeuvre ne doit pas tout contrôler et prendre seul les décisions du programme", avait expliqué le patron d'Airbus Defence & Space, Dirk Hoke, lors d'une audition au Sénat. Les positions étaient fermes. C'est probablement aujourd'hui de l'histoire ancienne.
Une bonne nouvelle peut en cacher une autre
Une bonne nouvelle pouvant en cacher une autre, Safran serait également sur le point de trouver un accord avec les motoristes allemand MTU et espagnol ITP. Une question de jours... Toutefois il resterait encore un point de la négociation à entériner entre les trois industriels, le moteur qui poussera le démonstrateur. Les Espagnols souhaitent mettre l'Eurojet, le moteur de l'Eurofighter développé et conçu par Rolls Royce avec le soutien d'ITP et d'Avio. De son côté, Safran, en tant que maître d'oeuvre de la motorisation du NGF, plaide logiquement pour un M88 amélioré. Ce qui serait cohérent pour le leader technologique de ce pilier, qui ne connait pas l'Eurojet, qui est principalement un moteur de Rolls Royce...
Enfin, le directeur de la stratégie d'Airbus Antoine Bouvier avait clairement annoncé que plusieurs accords avaient déjà été signés avec quatre industriels sur plusieurs piliers du programme. "Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en France avec Thales. Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en Espagne avec Indra. Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en Allemagne avec Hensoldt. Nous avons mené des négociations, nous avons un accord industriel en France et en Allemagne avec MBDA", avait-il énuméré. Résultat, le SCAF est à nouveau sur le point de décoller... avant d'atterrir au Bundestag, où il devra peut-être subir de nouvelles turbulences...
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