Sous-marins : une année 2017 critique pour DCNS en Australie

Où en est DCNS Australie ? Après sa sélection en avril 2016 et l'accord intergouvernemental signé en décembre entre l'Australie et la France, le groupe naval a d'importantes échéances en 2017.
Michel Cabirol
Fin 2019, DCNS devrait signer en Australie le contrat de fabrication des sous-marins, dont la construction sera lancée en 2020
Fin 2019, DCNS devrait signer en Australie le contrat de fabrication des sous-marins, dont la construction sera lancée en 2020 (Crédits : DCNS)

Pour DCNS, 2017 sera une année critique en Australie qui veut acheter douze sous-marins de conception française. Une sélection qui doit beaucoup à l'implication du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Aujourd'hui sous l'impulsion de la directrice générale adjointe Marie-Pierre de Bailliencourt, le groupe naval négocie actuellement deux nouveaux jalons importants en 2017.

En parallèle, DCNS doit finaliser cette année un accord-cadre de partenariat stratégique (Strategic partnership Agreement ou SPA) avec Canberra ainsi que le contrat de design et d'études des futurs sous-marins de la marine australienne. "Nous n'avons pas de retard, nous sommes à l'heure", souligne-t-on en interne à La Tribune.

Le contrat de design signé fin 2017

Les négociations sur l'accord-cadre SPA, qui ont commencé début février, vont permettre de mettre en musique l'accord intergouvernemental AGS en cours de ratification. Elles portent sur les conditions et le processus de transferts des savoir-faire de DCNS au profit de Canberra ainsi que des sous-traitants australiens sélectionnés. Ce qui n'est pas simple en Australie qui accueille énormément de main d'oeuvre étrangère venant principalement des États-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne. "Il faut tout verrouiller, tout contrôler et s'assurer de la pérennité des sous-traitants australiens sélectionnés sur les 20 prochaines années", explique-t-on.

L'accord SPA devra également définir précisément comment seront protégées les propriétés intellectuelles de DCNS. Par ailleurs, il devra trouver un modèle économique et financier. En clair, comment le groupe naval va gagner de l'argent. Ce qui est vraiment l'un des éléments les plus critiques pour DCNS. Une fois signé l'accord SPA, DCNS pourra finaliser le contrat de design des sous-marins australiens, dont le programme est dirigé par le spécialiste de la discrétion acoustique Didier Husson.

Ce contrat pourrait être signé fin octobre, mais plus surement en fin de l'année. Il lancera officiellement les activités du bureau d'études du groupe naval en matière de design et d'analyse fonctionnelle des futurs bâtiments. Il permettra de définir non seulement les spécificités opérationnelles des sous-marins mais également de déterminer le coût et les délais de fabrication. C'est d'ailleurs pour cela que Lockheed Martin devrait sélectionner en juin le sonar (Thales?), puis décider définitivement en septembre après une analyse fonctionnelle des bâtiments. Un contrat estimé entre 1 et 1,5 milliard d'euros. Puis, fin 2019, DCNS devrait signer le contrat de fabrication des sous-marins, dont la construction sera lancée en 2020. "Ce calendrier est sûr", assure-t-on à La Tribune.

DCNS et Lockheed Martin tout près de se pacser

Avant de finaliser ces deux jalons importants en 2017, DCNS doit prochainement signer, selon nos informations, un accord bilatéral avec le groupe américain Lockheed Martin, qui fournira les systèmes de combat des bâtiments. Cet accord porte notamment sur la gestion de l'interface et l'intégration des équipes des deux groupes, qui vont devoir échanger des données très confidentielles.

Tout se met progressivement en place pour DCNS en Australie en dépit de l'éloignement des deux pays et des différences culturelles. "En 2016, on s'est marié. En 2017, on consomme", précise-t-on. Enfin, la construction des infrastructures à Cherbourg pour accueillir les Australiens, dont une cinquantaine de familles, et à Adélaïde a été lancée. Le coût est évalué à environ 800 millions d'euros.

Une sélection verrouillée

En dépit d'une petite année de négociations encore à venir, la sélection du groupe naval tricolore par Canberra semble aujourd'hui bien verrouillée. Car l'Australie et la France ont d'ores et déjà mis en place une relation très intime en matière de défense dans le cadre de la fourniture des prochains sous-marins australiens. Cette intimité stratégique sera définie via la signature le 8 décembre dernier d'un accord de partage d'informations classifiées dit AGS, puis quelques jours plus tard le 20 à Adélaïde de l'accord intergouvernemental (AIG) entre les deux pays, qui a beaucoup enthousiasmé (trop?) les médias français.

En outre, DCNS a signé en septembre 2016 un premier contrat opérationnel d'environ 300 millions d'euros, dénommé "Design and Mobilisation Contract". Il a permis de lancer les activités de structuration du programme et de coordination avec le groupe américain Lockheed Martin, l'intégrateur du système de combat et les partenaires australiens. A ce jour, c'est le seul contrat lié aux sous-marins australiens dans le carnet de commandes de DCNS. La part de Lockheed Martin s'élève entre 15% et 20% du contrat, qui est évalué au total à 50 milliards de dollars australiens (36,2 milliards d'euros).

Michel Cabirol

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Commentaires 12
à écrit le 07/05/2017 à 5:27
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l'intimité stratégique avec Lockheed Martin . 0 intimité, et limite la VA c'est lockheed Martin. en gros on se demande si on sait intégrer une VA française dans un sous marin de fabrication francaise. en réponse au papier. " on s'est marié en 20...

à écrit le 04/03/2017 à 14:20
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Non , la DCN s'est faire des sous- marin, nous avons une bonne expérience dans la propulsion conventionnelle, livraison de sous-marins conventionnels au Pakistan.... Ensuite le barracuda (SNA) et pratiquement au points, donc il ne devrait pas avoir ...

à écrit le 02/03/2017 à 20:15
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Bon maintenant il reste à la DCN de se mettre au boulos... Une bonne partis de se sous marin existe déjà " le barracuda " , même si il a deja quelque retards , le gros du travail est deja fait.... Ensuite, il y a toute à propulsion diesel, électriqu...

à écrit le 02/03/2017 à 20:12
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Les babaches qui coulent le pays avec leur pessimisme dépressif sont aux manettes des commentaires ! Fichez-nous la paix ! Nous on est fier et heureux qu'une de nos entreprises ait obtenu un tel contrat !

le 02/03/2017 à 21:27
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Je suis on ne peut plus d'accord avec vous. Ras le bol d'entendre des dénigrements de la part de gens qui n'y connaissent rien en sous-marins et en contrats internationaux et en bien d'autre choses.

à écrit le 02/03/2017 à 18:21
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On verra à la fin ce qu'il restera de ces fameux 50 milliards....entre retards et défauts de conception la France (enfin le contribuable français) versera des indemnités à l'Australie car si j'ai bien compris on a vendu des sous-marin à peine ébauché...

le 06/03/2017 à 10:40
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pfffff.

à écrit le 02/03/2017 à 13:28
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Les gens chargés de la rédaction des contrats et des contrôles ont ils sécurisé les communications voix et data ? Surtout sur les mobiles ( sensibles ) on sais tous que le wifi dans les aéroports et hôtels gare sont des passoires pour le service de ...

à écrit le 02/03/2017 à 11:36
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pas capable de faire le Barracuda, plein d'anomalies graves et pas fiable au niveau chaufferie, 3 ans de retard, surcoût énorme... Le même bouillon pour DCNS qu'avec les Indiens sur P28/P75 et les brésiliens à venir

le 06/03/2017 à 10:38
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Cher Looping2, vendeur anonyme de TKMS, rappelez-vous les sous-marins vendus à la Grèce, dont un qui ne tenait pas à la mer. Rappelez vous du succès français au Brésil, et n'oubliez pas également vos retards sur le programme de sous-marins que vous a...

à écrit le 02/03/2017 à 9:06
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On est pas prêt de voir les retombées financières !!!... et d ici là, les chinois fabriqueront des sous-marins qui leur ressembleront comme 2 gouttes d eau !

le 05/03/2017 à 12:18
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Il n'est sûrement pas dans l'intérêt de l'Australie de vendre à la Chine le moyen de produire de beaux sous- Marin.... Par compte nous devons protéger nos seçret car la GB sera tres avide de récupérer de la technologie via l'Australie....

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