Spatial : la France s'engage à ne pas réaliser des essais de missiles antisatellites

Après les Etats-Unis, la France s'engage formellement à ne pas conduire d'essais de missiles antisatellites. Contrairement aux Etats-Unis, à la Chine, à la Russie et à l'Inde, elle n'a jamais réalisé de tels essais.
Michel Cabirol
Les satellites en orbite basse ne sont pas à l'abri d'un tir ASAT (missile antisatellite)
Les satellites en orbite basse ne sont pas à l'abri d'un tir ASAT (missile antisatellite) (Crédits : Cnes)

La France s'est formellement engagée à ne pas conduire d'essais de missiles antisatellites. Elle n'a jamais procédé à de tels essais qu'elle considère « déstabilisateurs et irresponsables », selon un communiqué commun des ministères des Armées et des Affaires étrangères publié mardi soir. « Ils sont à l'origine de nombreux débris qui peuvent entraîner de graves conséquences sur la sécurité et la sûreté spatiales, en particulier en compromettant l'intégrité des satellites en orbite », ont-ils précisé. Dans une récente interview, le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) Josef Aschbacher a appelé à une action mondiale rapide pour lutter contre l'encombrement de l'orbite terrestre basse, notamment en interdisant les essais d'armes antisatellites.

Etats-Unis, Chine, Russie et Inde

Des tirs antisatellites ont déjà été menés par quatre nations (Etats-Unis, Chine, Inde et Russie). Ils sont très critiqués à cause des nombreux débris générés, qui deviennent de dangereux projectiles pour les infrastructures spatiales ainsi que pour les astronautes. Ils peuvent heurter les milliers d'autres satellites en orbite indispensables à de nombreuses activités (observation, télécoms, internet, localisation...) Le dernier tir antisatellite est l'œuvre de la Russie en novembre 2021. Elle a reconnu le 16 novembre avoir effectué un tir d'essai et détruit l'un de ses vieux satellites inactifs, en orbite depuis 1982, Tselina-D, selon l'armée russe dans un communiqué.

Ces quatre puissances possèdent des missiles antisatellites : les États-Unis (RIM-161), la Russie (PL-19 NUDOL), la Chine (DONG-NENG 3) et l'Inde (PDV MkII). Ils ont acquis une maturité technologique suffisamment avancée pour détruire un satellite en orbite basse par l'intermédiaire d'un tir ASAT. Les États-Unis ont réalisé de tels tests en 1985 et en 2008, la Chine en 2007, la Russie en 2021 et l'Inde en 2019.

Les Etats-Unis pionniers

La première Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté en octobre une résolution historique appelant tous les États à s'engager à ne pas conduire d'essais de missiles antisatellites destructifs à ascension directe (DA-ASAT). Co-parrainée par la France et adoptée par une très large majorité, cette résolution représente une étape importante en faveur de la préservation d'un environnement spatial sûr et stable. La France a apporté « tout son soutien à cette nouvelle norme de comportement responsable et à son universalisation, dans le cadre multilatéral des Nations Unies ».

Les Etats-Unis avaient annoncé en avril s'engager à ne plus procéder à des tests de missiles antisatellites, une mesure qualifiée « d'important pas en avant » par le patron de la NASA. Les États-Unis, qui ont été les premiers à faire cette promesse, ont encouragé toutes les autres nations à suivre leur exemple, dans le but d'établir « une nouvelle norme internationale pour un comportement responsable dans l'espace », selon un communiqué de la Maison Blanche. La France avait alors salué l'engagement des États-Unis à ne pas effectuer de tels tests destructeurs tirés depuis le sol.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 12
à écrit le 30/11/2022 à 20:15
Signaler
Vu le nombre de déchets orbitaux, nul besoin d'envoyer un missile pour détruire un satellite (cf. impacteur cosmique).

à écrit le 30/11/2022 à 16:31
Signaler
La France et son armée s'engagent à être une paillasse ; normal pour le régime macroniste et ses généraux d'armée lgbt ! MDR !

à écrit le 30/11/2022 à 13:14
Signaler
La solution qui fait d'une pierre deux coup, c'est de créer des mini booster qui se collent sur le satellite visé pour l'envoyer dans l'espace profond ( coût ridicule) . Deux avantages : 1-Pas de morceaux qui retombent sur terre. 2-On peut s'entraî...

le 30/11/2022 à 22:02
Signaler
Et les mini boosters à prix ridicule, ils y arrivent comment sur le satellite cible?

à écrit le 30/11/2022 à 10:50
Signaler
Il n'y a pas besoin de détruire un satellite pour le inopérant. D'autres possibilités existent.

à écrit le 30/11/2022 à 6:54
Signaler
Elle n'en a de toutes façons ni les moyens ni les compétences

le 30/11/2022 à 9:11
Signaler
La France ne veut pas y mettre les moyens, mais dispose de toutes les compétences nécessaires et suffisantes.

le 30/11/2022 à 9:42
Signaler
On sent le fin connaisseur du domaine....

le 30/11/2022 à 10:12
Signaler
Et l' EPR de Flamanville, c'est une question de moyens ? plutôt de compétence..

le 30/11/2022 à 10:35
Signaler
C'est du ressenti ou argumenté par des éléments précis ? Défaitisme ? Pessimisme ? Vous savez qu'attaquer un satellite ça produit des morceaux dans tous les sens, et ne peut que nuire aux autres, dont ceux que vous possédez, c'est à double tranchant...

le 30/11/2022 à 14:20
Signaler
C est plus malin de les rendre aveugles plutot que de les detruires ça nuit beaucoup moins a votre foltte de satellites

à écrit le 30/11/2022 à 6:47
Signaler
Bonjour, Personnellement, je trouve cette décision regrettable... le fais d'etre équipée du savoir faire pour réalisé un arme anti satellite ne pouvaient nullement nuire a la defense de la france .. Si l'espace est le nouveau champs de bataille, ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.