Spatial : les ambitions renversantes du patron de l'ESA Josef Aschbacher pour l'Europe

Le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) va demander à ses États membres de souscrire 18,7 milliards d'euros lors de la prochaine conférence ministérielle de l'ESA prévue fin novembre à Paris.
Michel Cabirol
La conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne sera une opportunité décisive pour l'Europe d'intensifier ses activités spatiales et d'être à la hauteur de son ambition, selon le directeur général de l'ESA Josef Aschbacher.
La conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne sera "une opportunité décisive pour l'Europe d'intensifier ses activités spatiales et d'être à la hauteur de son ambition", selon le directeur général de l'ESA Josef Aschbacher. (Crédits : La Tribune)

18,7 milliards d'euros. C'est la somme que va demander le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA) Josef Aschbacher aux 22 États membres lors de la prochaine conférence ministérielle prévue fin novembre à Paris. Soit une croissance de 30% du budget de l'ESA par rapport à celui fixé fin 2019 lors de la conférence ministérielle de Séville (14,38 milliards d'euros) quand l'Allemagne était devenue le premier contributeur de l'Agence spatiale européenne (3,29 milliards). « Je comprends parfaitement que c'est beaucoup mais c'est nécessaire », a assuré Joseph Aschbacher lors de la conférence spatiale World Satellite Business Week, à Paris. Ce montant fait encore l'objet de négociations, a-t-il précisé.

« Ce sera une opportunité décisive pour l'Europe d'intensifier ses activités spatiales et d'être à la hauteur de son ambition », a-t-il résumé.

« L'Europe n'a pas le choix et doit augmenter ses investissements dans l'espace ou rester sur le bord du chemin », avait estimé le directeur général de l'ESA en juin au Paris Air Forum organisé par La Tribune, car le reste du monde connaît une accélération fulgurante. « Nous sommes très bons dans ce que nous faisons mais cela ne suffira pas », avait-il souligné.

La guerre en Ukraine complique la ministérielle

« La situation est extrêmement difficile, ce ne sont pas de bonnes conditions pour préparer une ministérielle », a pourtant expliqué le directeur général de l'ESA. Il a évoqué les conséquences de la guerre en Ukraine, l'inflation et la menace d'une récession économique en Europe. Le directeur de l'ESA a par ailleurs estimé que la guerre en Ukraine avait introduit une grande complexité dans la filière spatiale européenne, qui a affecté et affecte toujours « notre industrie de manière sans précédent. »

Ainsi, il a regretté que des missions scientifiques et des coopérations internationales, sur lesquelles l'Europe a beaucoup investi sur de longues périodes, puissent être stoppées net comme le programme ExoMars, qui a coûté plus d'un milliard d'euros. Il a également déploré que des infrastructures spatiales commerciales puissant être saisies indéfiniment, à l'image des satellites OneWeb. « Une expérience très douloureuse » pour le patron de l'agence spatiale.

Trois milliards pour le transport spatial

L'ESA va proposer aux États membres un budget de 3 milliards d'euros pour le transport spatial, a annoncé la semaine dernière le directeur du transport spatial de l'ESA, Daniel Neuenschwander, qui était présent à Kourou pour le lancement du satellite Eutelsat Konnect VHTS. « L'accès à l'espace est donc une priorité absolue », a d'ailleurs réaffirmé lundi à Paris Joseph Aschbacher, notamment en lançant « le plus rapidement possible » le lanceur Ariane 6. Au-delà, dans le cadre d'Horizon 2030, l'ESA prévoit d'ores et déjà une amélioration de la performance d'Ariane 64 pour lancer une constellation comme Kuiper. Le patron du transport spatial à l'ESA souhaite un développement rapide des programmes Prometheus (moteur réutilisable) et Themis (premier étage réutilisable) afin de « nous préparer à la réutilisation

L'Agence prévoit également « des investissements pour augmenter la cadence à cinq » Vega C par an, « voire même, dans certains cas, nous avons l'ambition d'effectuer six vols du lanceur sur une période de douze mois », avait expliqué cet été à La Tribune Daniel Neuenschwander. Pour cela, l'ESA va proposer un « paquet global » de 500 millions d'euros, qui comporte plusieurs investissements dédiés à Vega C et Vega E : amélioration de la performance du propulseur à propergol solide (P120C+), qui est conjoint avec Ariane 6, développement de Vega E ; exploitation et adaptation (boucle système) de Vega C.

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 14/09/2022 à 0:23
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Les commentaires montrent une méconnaissance abyssale du domaine. Même le comptoir du café du commerce apparaît comme beaucoup trop intellectuel. Ecrire le français correctement serait un début.....

le 14/09/2022 à 11:13
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Quand on ne peut débattre du fond, on critique la forme...

à écrit le 13/09/2022 à 21:19
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Il y a t'il un retour sur investissement ? Malgré que l'Europe n'est plus concurrentiel avec spaceX ou avec les nouveaux arrivants qui s'installent .Cet argent n'est il pas là pour conserver un statut de pantouflard jusqu'à la retraite ! La fusée a é...

à écrit le 13/09/2022 à 6:45
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Bonjour, Avoir de l'ambition s'est bien ... Conduire un programme spatiales s'est mieux ... Actuellement l'ons constate des problème de souveraineté dans les composants des fusées européenne... Ensuite , le buts de tous cela est avant tous d'acqu...

le 13/09/2022 à 14:29
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Effectivement l'Europe est larguée par les USA la Chine et bientôt l'Inde et le Japon. Ce retard elle ne le rattrapera jamais ,donc ce sera de l'argent jetée par la fenêtre. Et surtout la crise économique sévère qui s'annonce en Europe avec son cor...

le 14/09/2022 à 17:49
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Au fait, existe t'il un seul élément autre que les pinards dans lequel nous pouvons dire avec un grand sourire: nous sommes les meilleurs..

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