Jusqu'à présent elle était seulement présidente du Conseil d'administration. Mais mercredi 16 février Sophie Bellon, fille du fondateur du groupe, a été également nommée directrice générale de Sodexo.

Le géant mondial de la restauration collective et de services cherchait un directeur général depuis fin septembre et le départ de l'ancien DG, Denis Machuel. Sophie Bellon assurait depuis le 1er octobre 2021 l'intérim. Sodexo espérait trouver la bonne personne, capable d'"accélérer la transformation" du groupe avec un "nouveau leadership", avant la fin de 2021. Un comité de transition de 12 personnes avait été créé fin juillet. Il était présidé par Sophie Bellon, qui souhaitait un futur dirigeant doté d'"une expérience internationale très forte", d'"une grande connaissance du marché américain" et de la "transformation digitale", avait-elle déclaré en décembre.

Sa connaissance du groupe : un atout majeur"

Mais finalement, le conseil d'administration a estimé que Sophie Bellon "est la mieux placée pour conduire le groupe dans cette nouvelle étape de son histoire. Sa connaissance en profondeur des activités du groupe, qu'elle a rejoint en 1994, a été jugée par le conseil comme un atout majeur", indique Sodexo dans son communiqué.

Un autre avantage a joué en faveur de Sophie Bellon. La réorganisation de l'activité Services et Avantages & Récompenses (titres-restaurants, chèques-cadeaux) nécessitait en effet un "parfait alignement entre la définition de la stratégie et son exécution", précise le groupe.

"Malgré la qualité des candidatures qui ont été évaluées au cours du processus de recherche, le conseil d'administration a estimé que recruter une personnalité extérieure ralentirait nécessairement cette dynamique", ajoute-t-il.

Les administrateurs ont également estimé que Sophie Bellon avait "mené avec succès la phase de transition de ces derniers mois".

"Conserver le contrôle"

Sophie Bellon, 60 ans, est le fille ainée de Pierre Bellon, qui a  fondé Sodexo en 1966 et est décédé le 31 janvier, à 92 ans. Avant de rejoindre l'entreprise familiale, elle a travaillé huit ans aux Etats-Unis. Elle est également membre des CA de l'Oréal, de l'AFEP et de Catalyst. Au 31 août 2021, la holding familiale des Bellon détenait 42,8% du capital de Sodexo et 57,2% des droits de vote.

"Ensemble, avec ma famille, nous réaffirmons notre engagement sur le long terme à conserver le contrôle et accompagner le développement de Sodexo", a déclaré Sophie Bellon mercredi, citée dans le communiqué.

"Plus que jamais, j'ai à cœur de redonner de la vigueur au projet de croissance de Sodexo qui depuis la création du groupe fait partie de son ADN", a-t-elle également affirmé.

Des prévisions plutôt optimistes

Présent dans 56 pays dans la restauration (scolaire, d'entreprise ou en milieu médical...), l'accueil, le nettoyage, la maintenance d'installations et la conciergerie, Sodexo compte 412.000 salariés, ce qui en fait le "premier employeur privé basé en France dans le monde". En 2020-2021, il a réalisé 17 milliards de chiffre d'affaires.

Très affecté par les mesures sanitaires dues à la pandémie de Covid 19, notamment par la fermeture des restaurants d'entreprise et le recours massif au télétravail, Sodexo a vu ses activités "services sur site", principal pôle du groupe, retrouver 95% de leur niveau d'avant la crise sanitaire entre septembre et novembre 2021, période qui correspond au premier trimestre de son exercice décalé 2021/2022. La restauration a fait en revanche beaucoup moins bien, à 83%.

De septembre à novembre, le chiffre d'affaires a bondi de 18,8% à 5,26 milliards d'euros. Début janvier, le groupe espérait toujours qu'il progresse "entre +15 % et +18%" en croissance interne sur l'exercice en cours, avec une marge d'exploitation "proche de 5% à taux constants", en dépit des incertitudes encore présentes en raison de la 5ème vague de Covid-19. Le groupe publiera ses résultats du premier semestre le 1er avril.

Depuis mai 2020, Sodexo, remplacé par le français Teleperformance, spécialisé dans la relation client externalisée, ne fait plus partie du CAC 40, mais reste membre de son antichambre, le CAC Next 20.

Lire: Parité hommes-femmes dans les comités exécutifs : l'assureur Axa y parvient en France