
Haro sur la Corée. Le traité de libre-échange signé entre l'Union européenne et la Corée du sud l'été dernier est une catastrophe pour l'industrie automobile du Vieux continent... et une aubaine pour celle du Pays du matin calme. Les chiffres sont éloquents. Sur les deux premiers mois de 2012, les exportations de véhicules du Vieux continent vers la Corée ont chuté de 13% à 12.105 unités (par rapport à janvier-février 2011). Dans le même temps, l'Union européenne a importé 79.935 véhicules de Corée, en hausse de 78% ! Et ce, selon les statistiques douanières coréennes. Le rapport est donc quasiment de 1 à 8, au détriment...des Européens. En valeur, la disproportion est toutefois un peu moins caricaturale, de 1 à 2,5. En effet, les quelques voitures européennes importées en Corée sont des modèles de très haut de gamme à prix élevé, essentiellement de marque germanique.
Déséquilibre flagrant
Sur une plus longue période, entre juillet 2011, date de la signature des accords, et fin février 2012, l'industrie auto coréenne a accru de 77% ses exportations vers l'Europe (en comparaison de la même période un an auparavant) à 303.557 véhicules... Six fois plus que le nombre de voitures européennes entrées dans la péninsule coréenne. Or, "avant le traité, les coréens n"exportaient que quatre fois plus qu'ils n'importaient d'Europe. Le déséquilibre s'est donc renforcé", souligne-t-on chez PSA, qui a immatriculé 2.900 voitures seulement en Corée l'an dernier. Les chiffres douaniers n'incluent pas, bien sûr, les véhicules de marque coréenne vendus en Europe et produits en Slovaquie (Kia) ou en République tchèque (Hyundai).
Barrières non tarifaires
"La Corée maintient des barrières non tarifaires comme des normes de sécurité et d'anti-pollution spécifiques. Ca oblige a modifier les véhicules que nous vendons en Corée. Le surcoût est acceptable pour un haut de gamme mais pas pour un modèle de grande série. Ca renchérit la voiture", explique Wolfgang Schneider, vice-président des affaires gouvernementales de Ford Europe. Et ce, alors que les normes européennes sont reconnues (presque) partout dans le monde, y compris en Russie ou en Chine. Mais pas au Japon, en Inde ou aux Etats-Unis. Il y a aussi les barrières... non avouées. « Les flottes gouvernementales ou para-gouvernementales, qui représentent 50% du marché, n'achètent jamais de voitures importées », précise Wolfgang Schneider. "En Corée, quand vous achetez un véhicule de marque étrangère, vous subissez aussitôt un contrôle fiscal... ", renchérissait récemment, pour sa part, Christian Klingler, directeur des ventes et du marketing du groupe Volkswagen.
Traité inégal
Christian Klingler rejoint d'ailleurs Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat et président actuel de l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) sur la nocivité pour l'industrie automobile de ce traité de libre-échange signé sans contrepartie. "Ce traité signé par Bruxelles est-il intelligent? Probablement pas. (...) Bruxelles ne peut pas ne pas défendre le tissu industriel européen", s'insurge le dirigeant du constructeur allemand.
Renault peut importer des Koleos et Latitude
Cependant, tous les Européens ne sont pas perdants dans ce traité. Mercedes ou BMW écoulent des voitures en Corée, alors que les coréens ne les concurrencent pas directement en Europe. Renault fait, quant à lui, entrer sans droits de douane des Latitude et Koleos... fabriquées à Busan (sud de la Corée) ! L'américain GM en profite aussi pour écouler sur l'Ancien continent des Chevrolet « made in Korea ».
Traités en préparation avec le Japon et l'Inde
Obligés d'avaler le traité avec la Corée, les constructeurs du Vieux continent mettent maintenant en garde contre les actuelles négociations pour des accords similaires avec l'Inde et le Japon. "L'Inde réduirait les taxes de 105 à... 70%" indique PSA, qui juge la proposition tout-à-fait insuffisante. "Le gouvernement indien accepterait de diminuer les droits de douane proprement dits sur l'automobile de 60 à 30%. Les autres taxes locales ou régionales, s'appliquent, elles, à tous les véhicules, locaux ou importés. L'Europe passerait dans le même temps de 6,5% aujourd'hui à 0%. Et Bruxelles est d'accord", constate tristement un expert de l'industrie automobile. "Ce serait très déséquilibré", renchérit PSA. Pas question donc, s'insurgent les constructeurs du Vieux continent ! Autre traité en préparation, celui avec le Japon, lequel se veut de bonne foi puisque l'achipel n'impose pas aujourd'hui de droits de douane sur les véhicules importés.
Il ne faut pas recommencer
Seulement voilà. C'est une sorte de leurre. Car, comme en Corée, il y a des obstacles non tarifaires. Tokyo pratique allègrement le principe des... normes techniques uniques, qui, là aussi, obligent les étrangers à mettre en conformité leurs véhicules, ce qui les renchérit. Ben voyons ! Et ici se pose également le problème des flottes gouvernementales et para-gouvernementales qui interdisent tacitement l'acquisition de modèles importés. Subtil. D'ailleurs, le Japon "importe 150 000 véhicules par an d'Europe, principalement du haut de gamme, tandis qu'il en exporte un million vers le Vieux continent", précise Ford Europe. "Il ne faut plus qu'on refasse ce qu'on a fait avec la Corée", plaide Christian Klingler. "Nous craignons que ce ne soit pareil ", s'inquiète PSA. Les constructeurs européens ne perdent pas, néanmoins, tout espoir. "Nous travaillons avec Bruxelles", indique laconiquement un constructeur...
Il parait que l'UE et les différents gouvernants sont aux manettes mais au fait en politique une manette c'est quoi une vision de sa personne????
On ne s'en sortira pas uniquement par l'innovation comme il est montré dans cet article http://www.marianne2.fr/Photovolcaique-l-innovation-ne-suffit-pas-pour-etre-competitif_a216814.html
Pour ceux qui pensent que le protectionnisme est nécessaire pour notre pays, nous lançons une Initiative Citoyenne Européenne (action juridique officielle) pour demander un protectionnisme européen sur le site http://www.signezpourunprotectionnismeeuropeen.fr/
Cette initiative comprend toute une partie développement durable
avec le soutien de Jacques Sapir, Jean Luc Gréau , Hervé Juvin,?
Le Forum Démocratique
evidemment en France on est à mille lieux de cette approche, donc faut pas s'etonner à la fin.
Les japonais et corréens ont bien raison.
Quand Sarkozy aura compris que les Allemands ne pensent qu'à leurs propres intérêts les choses iront mieux pour nous. La collaboration ne profite qu'aux Allemands, qu'on se le dise.
Berlusconi qui avait essayé de freiner cet accord a été vite liquidé. Il ne plaisait pas à Merkel et a son Vassal Sarko.
la mentalité des gens de ces pays. Un coreen qui aura le choix entre une hyundai et une pageot choisira toujours la hyundai.
Et au japon ce sera la meme chose.
Chose que un europeen ( a part peut etre les allemands), francais est incapable de faire
Il était un peu facile d'avoir des colonies en Afrique et en Asie et de se servir des matières premières et de monter une industrie et de vivre dans le luxe au détriment notamment des pays du sud. Aujourd'hui ces pays du Sud sont devenu indépendant et cherche à participer à l'économie mondiale et essaye aussi de gagner de l'argent afin de pouvoir bien vivre. Cela change la vie pour eux mais aussi pour nous. Il faut changer nos habitudes, nous ne pouvons plus vivre dans luxe en écrasant les autres. La preuve, les pays qui ont fait ce changement, comme l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas les Pays scandinave etc. s'en sortent très bien. Il faut s'adapter au temps qui change et il faut surtout ANTICIPER les problèmes à venir et il faut TRAVAILLER pour gagner de l'argent.
La Suisse ne profite pas de l'Europe et le CHF s'est apprécié de 30 % par rapport à l'EUR et USD en 2010 et 2011 et pourtant la Suisse continue à exporter même en Chine et en Inde. La balance commerciale avec ces deux pays est largement en faveur de la Suisse.
Il ne faut pas oublié que les dernières Hyundai, qui ont beaucoup de succès, sont fabriqués en Europe, en Turquie pour être précis.
NON la turquie n'est pas européenne.
Oui la Turquie est en Europe, en tout cas la partie occidental a une frontière commune avec l'UE, la Grèce. Dans quelques années ce pays va certainement faire partie de l'UE avec ces 80 mio de consommateur. C'est là ou les pays dynamiques de l'Europe de l'Ouest pourront exporter. Je m'y réjouis déjà de pouvoir faire des affaires plus facilement.
Vive le progrès et élisons Mélenchon, comme cela on est sûr d'y arriver!!
Vive l'Europe !