Dieter Zetsche reconduit à la tête de Daimler malgré des marges à la traîne

Le patron du groupe allemand rempile pour trois ans. Mais les marges du consortium de Stuttgart sont en retrait par rapport à la concurrence. Et Mercedes n'est plus le numéro un du haut de gamme...
Dieter Zetsche (à gauche) avec Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan Copyright Reuters

Dieter Zetsche restera à la tête de Daimler. Son mandat vient d'être renouvelé pour trois ans. Le président du directoire du groupe de Stuttgart sera donc là jusqu'en 2016. Et ce, malgré un bilan pour le moins controversé. Connu du grand public depuis que Jürgen Schrempp, son prédécesseur, l'avait propulsé à la tête de Chrysler outre-Atlantique en 2000  après la fameuse fusion du siècle qui réunissait le consortium allemand et la firme américaine, Dieter Zetsche, 59 ans, a fort à faire. La branche Mercedes (voitures particulières) a certes pour objectif de redevenir le numéro un du haut de gamme mondial à la fin de la décennie. Mais la fameuse firme à l'étoile a plutôt perdu du terrain ces dernières années par rapport à son éternel rival BMW, tout en se faisant rattrapper et dépasser par Audi (Volkswagen) ! Quant à la branche poids-lourds, elle voit son traditionnel rang de numéro un menacé par le suédois Volvo (qui comprend les camions de Renault Trucks). Souvent critiqué pour ses promesses non tenues, le dirigeant aux fameuses moustaches et lunettes rondes doit faire face au défi d'une rentabilité à la traîne, notamment dans l'automobile vis-à-vis des autres marques "premium".

Chrysler revendu

Certes, cet ingénieur, qui dirige le consortium allemand depuis 2006, a repris le groupe d'outre-Rhin dans un triste état, victime des rêves de grandeur de Jürgen Schrempp. Il a dû notamment se débarrasser de son enfant chéri Chrysler, impossible à redresser sur le long terme malgré les efforts. Cet homme avait pourtant fait accepter aux syndicats une dure restructuration - 26.000 suppressions d'emplois, six usines fermées.  La cession de Chrysler a d'ailleurs failli se solder par la... banqueroute de ce dernier lors de  la dernière crise américaine. Chrysler a dû en effet se placer sous la sauvegarde du Chapitre XI (loi sur les faillites) en 2009 avant d'être sauvé par... Fiat. Une honte au final pour le colosse germanique, car Chrysler gagne aujourd'hui beaucoup d'argent, contrairement à l'époque Daimler!

Bénéfice d'exploitation en recul

Entré en 1976 dans le groupe du Bade-Würtemberg où il aura fait toute sa carrière, Dieter Zetsche peut certes s'enorgueillir d'un bénéfice net record en 2012. Le constructeur automobile allemand a annoncé avoir dégagé un profit net de 6,5 milliards d'euros, en hausse de 8% sur un an, pour un chiffre d'affaires également historique de 114,3 milliards d'euros (+7%). Mais le groupe a publié un bénéfice d'exploitation (Ebit) en baisse de 10% à 8,1 milliards d'euros pour l'année 2012. Il avait prévenu en octobre dernier qu'il manquerait environ un milliard d'euros pour son objectif initial de bénéfice opérationnel pour 2012, fixé à neuf milliards d'euros. Aïe. 

Marges en recul

Les ventes mondiales du groupe, qui s'est allié en 2010 à Renault-Nissan, ont progressé de 4% à 2,2 millions de véhicules sur l'année 2012. Mais la division automobile (voitures particulières) a enregistré une marge opérationnelle en recul à 7,1% en 2012 (9% en 2011) - très en retrait par rapport aux plus de 11% de BMW et Audi. La marge de l'activité utilitaires recule également , descendant à 6% (contre 9,1% précédemment), les poids-lourds rechutant à 5,5% (contre 6,5% précédemment). Les cars et bus ont  plongé dans le rouge. Daimler avait récemment repoussé à une "date ultérieure" les objectifs de marge  prévus pour ses divisions en 2013, de 8% pour les poids-lourds et de 10% pour les voitures Mercedes.Et le consortium prévoit un résultat d'exploitation plus faible au premier semestre de cette année, mais une amélioration au deuxième semestre.

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Commentaires 2
à écrit le 22/02/2013 à 11:21
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L'année prochaine ce sera au tour de "Carlos" d'être ou non reconduit à la tête de RENAULT. Contrairement à ce que disent d'aucuns; tout n'est pas "verrouillé" pour sa reconduction. Ce dernier a eu son heure de gloire avec le redressement de NISSAN m...

à écrit le 21/02/2013 à 20:18
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Marier un mercedes qui baisse en marge avec un Daciarenaultnissan qui est en déclin, c'est le mariagede 2 malades, le plus atteint va finir d'achever l'autre ... Evidemment proposer des mercedes classe A avec des moteurs Dacia, c'est pas glorieux et ...

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