Toyota, numéro un auto mondial, enterre le père de son internationalisation

Eiji Toyoda est mort, à l'âge de 100 ans. En 25 ans à la tête du groupe japonais (1967-1992), il a multiplié la production par six et implanté industriellement la firme aux États-Unis et en Europe. Aujourd'hui, Toyota est le numéro un auto mondial.
Akio Toyoda, actuel patron de Toyota

Eiji Toyoda est mort, à l'âge de 100 ans, annonce le premier constructeur automobile  mondial ce mardi. Membre de la famille fondatrice du groupe, celui qui fut le président exécutif (1967-1982) puis le président du conseil d'administration (1982-1992) du groupe aura passé 25 ans à la tête du constructeur éponyme. Et, si Toyota est passé du statut de petit fabricant nippon à celui de grand constructeur international, c'est en partie grâce à son impulsion. L'actuel patron (depuis 2009) Akio Toyoda, est son petit-neveu.

Implantation aux Etats-Unis... avec GM

Sous la direction d'Eiji, le constructeur japonais a signé un accord crucial de partenariat avec l'américain General Motors (GM) pour installer une usine commune à Freemont en Californie, qui démarra  en 1984 a fabrication des premières Toyota "made in USA". Un pas décisif. GM voulait ainsi étudier les méthodes de Toyota pour les copier et faire mieux que lui. Résultat: avec un pied à l'étrier, Toyota a multiplié à partir du milieu des années 80 les usines sur le sol américain, signant une expansion extraordinaire en Amérique du nord, où il a fini par doubler Chrysler et même Ford sur certains mois. Quant à GM, il s'est retrouve au bord de... la faillite à la fin des années 2000, ne devant sa survie qu'à l'Etat fédéral et ses 50 milliards de dollars!  Parallèlement à l'expansion industrielle aux Etats-Unis et au Canada, Toyota a commencé à fabriquer au début des années 90 des véhicules en Europe, en l'occurrence au Royaume-Uni.

Production multipliée par six

"Avant qu'Eiji Toyoda ne prenne les rênes, Toyota dépendait quasi exclusivement de ses exportations depuis le Japon pour vendre à l'étranger. Sous sa conduite, l'entreprise a commencé à fabriquer dans d'autres pays développés", souligne un porte-parole du constructeur. A son arrivée à la direction exécutive du groupe, Toyota produisait un peu plus de 800.000 véhicules par an, quasi-exclusivement au Japon. A son départ du conseil d'administration, il en produisait plus de 4,6 millions,soit presque six fois plus, dont 735.000 en Amérique du nord.

Forte poussée outre-Atlantique

Toyota a conquis pour la première fois la place de numéro un mondial en 2008, dépassant GM qui allait être placé l'année suivante sous protection de la loi américaine sur les faillites (Chapitre XI).  Il a abandonné cette première place en 2011, après une période noire marquée par des millions de véhicules rappelés en Amérique du nord sous la poussée notamment d'un nationalisme anti-nippon et pus particulièrement anti-Toyota. Mais il a repris le premier rang en 2012 grâce à un rebond de ses ventes sur quasiment tous ses marchés, notamment aux Etats-Unis. En 2013, Toyota table sur 2,25 millions de véhicules vendus aux Etats-Unis, contre 2,1 millions l'an dernier et 1,6 million en 2011.

Barre des dix millions de ventes

Toyota espère en 2013 frôler la barre des 10 millions d'unités vendues dans le monde et projette de la dépasser côté production, ce qui serait une première mondiale. Sur l'ensemble de son exercice fiscal qui va du 1er avril 2013 au 31 mars 2014, le géant  a relevé début août ses prévisions de bénéfice. Il mise sur un énorme profit net de 1.480 milliards de yens, en progression de 54% (12 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe). Il vise aussi un bénéfice opérationnel  à 1.940 milliards de yens (+47% sur un an, 15 milliards d'euros).

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