GM, Volkswagen, PSA, affichent une fabuleuse croissance en Chine

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  930  mots
La toute dernière voiture chinoise de PSA est la DS 5LS
GM a battu de nouveau son record de ventes en Chine, premier marché mondial de l'automobile, à 3,16 millions de véhicules l'an passé. L'américain, numéro un traditionnel sur place, a connu une croissance à deux chiffres, comme Volkswagen, Nissan, Honda, Ford, PSA, BMW. Une vraie manne.

General Motors a battu son record une nouvelle fois... en Chine. Le consortium américain a écoulé 3,16 millions de véhicules en Chine en 2013, soit une progression de 11,4% par rapport à 2012.  Associé au puisant groupe de Shanghai SAIC, GM vend désormais beaucoup plus en Chine, où il a imposé notamment sa marque Buick, qu'aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, le groupe n'a affiché que 2,6 millions de ventes (+11%) l'année dernière.

Le consortium de Detroit devrait avoir conservé sa couronne de numéro un dans l'ex-Empire du milieu. Mais son plus proche rival, l'allemand Volkswagen, n'a pas encore publié ses chiffres. En coopération avec les chinois SAIC - comme GM - et FAW, le groupe de Wolfsburg avait écoulé 2,65 millions d'unités sur les dix premiers mois de 2013 (+17,2%) en Chine. Volkswagen est le vétéran de l'industrie automobile, puisqu'il a commencé à produire dès le milieu des années 80 des véhicules à Shanghai.

Nissan cartonne, son actionnaire Renault s'implante enfin

Premier gâteau automobile mondial, le marché chinois fait aussi saliver les autres constructeurs mondiaux. Un véritable relai de croissance. Le japonais Nissan y a enregistré une hausse de 17,2% de ses volumes en 2013, à 1,26 million de véhicules. Soit davantage que l'objectif initial de 1,25 million. Lié sur place au groupe d'Etat Dongfeng, Nissan vient d'aider son actionnaire français Renault à s'implanter enfin en Chine. La firme au losange a reçu en décembre dernier le feu vert définitif du gouvernement de Pékin à l'établissement d'une usine à Wuhan, dans le centre du pays.

L'autre japonais Toyota a également accru ses scores sur place, de 9,2% à 917.500 unités, tout comme son compatriote Honda, de 26,4% à 756.882. Et ce, malgré le violent différend diplomatique entre Pékin et Tokyo. Toyota et Honda ont toutefois été doublés par le deuxième groupe américain, Ford, avec 935.813 unités (+49%).

PSA négocie une alliance mondiale avec un chinois

Ces taux de croissance font rêver ! PSA, qui a ouvert deux nouvelles usines en Chine l'an dernier à Wuhan et Shenzhen, estime pour sa part ses ventes en 2013 à plus de 550.000 Peugeot et Citroën, en hausse de 25%. A cela, il faudra ajouter quelques DS, commercialisées à part. Mais le français n'a pas encore communiqué ses scores définitifs.

PSA avait été le pionnier avec Volkswagen, produisant, dès les années 80, des Peugeot à Canton. Mais le projet mal ficelé avec la municipalité de cette ville a finalement avorté. PSA a redémarré un deuxième projet au début des années 90, avec Dongfeng cette fois. La société  tricolore a par ailleurs débuté l'an passé une production de DS en Chine avec un autre groupe local, Changan. Ironie de l'histoire: en mal d'argent frais, PSA négocie actuellement une grande alliance mondiale avec le consortium public Dongfeng, afin que celui-ci vienne le renflouer en prenant une part à son capital !

Sur les onze premiers mois de 2013, le spécialiste allemand du haut de gamme BMW (avec Mini) avait augmenté ses volumes en Chine de 19,7 % à 354.153 unités, Mercedes de 9,7% (seulement) à 194.531. Bref, de la croissance à deux chiffres, il y a en a pour (presque) tout le monde.

Un marché en plein boom, dix fois plus gros que le gâteau français

Alors que le marché européen n'en finit pas de décliner (-2,7% dans l'Union sur les onze premiers mois de 2013) et que celui du Japon stagne désespérément (+0,1% sur l'année), le marché auto chinois devrait avoir encore progressé de 14% en 2013, selon les estimations du cabinet LMC Automotive.  Soit une croissance supérieure aux 7,6% enregistrés aux Etats-Unis (selon Autodata). 

Le marché chinois des véhicules légers devrait même augmenter de 9% en 2014, à 22,6 millions d'unités, selon les prévisions d'IHS Automotive. Le consultant McKinsey affirme que le marché chinois des voitures particulières va croître de 8% par an en moyenne d'ici à 2020. Les immatriculations de véhicules légers neufs s'accroissent chaque année en Chine... de l'équivalent du marché français. Le gâteau local se révèle dix fois plus gros que ledit marché français. Il est même supérieur d'un tiers au marché de l'Union européenne.

Un vrai eldorado, où les constructeurs investissent dans toujours plus de capacités de production. Le groupe Volkswagen a ainsi ouvert en l'espace d'un seul mois deux nouveaux sites de production, ajoutant un potentiel complémentaire de 600.000 unités. Il détient seize usines locales désormais.  "Nous allons investir 9,8 milliards d'euros entre 2013 et 2015 en Chine ", annonçait le consortium allemand en avril dernier, au salon de Shanghai.

Des restrictions se font jour, pour combattre la pollution

Certes, les pouvoirs publics chinois veulent quelque peu freiner l'expansion de l'automobile. Pour lutter contre la pollution, les municipalités des très grandes villes souhaitent réduire (un peu) le trafic. La municipalité de Pékin a ainsi réduit son quota d'immatriculations de voitures neuves. Il ne délivrera désormais que 150.000 plaques d'immatriculation par an, contre 250.000 jusqu'à présent. Ce nouveau quota annuel sera appliqué durant quatre ans, afin de limiter à 600.000 le nombre de voitures neuves qui seront vendues dans la capitale entre 2014 et 2017.

Les plaques d'immatriculation continueront à être attribuées via un système de loterie. Pékin va aussi mettre en place plusieurs autres mesures pour réduire le trafic, notamment un péage urbain, des tarifs de stationnement plus élevés et l'agrandissement des zones où la circulation est interdite aux véhicules immatriculés hors de Pékin. Mais, tout est relatif. Le potentiel en-dehors de ces métropoles reste énorme.