Chiffre d'affaires en hausse pour Renault malgré son retrait de Russie

Le constructeur automobile a annoncé, ce vendredi, un bond de 20,5% de son chiffre d'affaires, qui atteint 9,8 milliards d'euros. Un chiffre qui n'inclut toutefois plus ses activités en Russie (il y était numéro un des ventes avec la marque Lada) dont il s'est séparé au mois de mai. Néanmoins, Renault peut se féliciter des bonnes ventes de véhicules hybrides et 100% électriques, ainsi que dans le segment C avec son SUV Arkana, sans oublier un portefeuille de commandes bien rempli. Il pâtit toutefois toujours de la pénurie de semi-conducteurs.
Le 16 mai dernier, le constructeur a confirmé la cession de sa participation dans le constructeur automobile russe Avtovaz, fabricant des Lada (marque la plus vendue en Russie, qui était le 2e marché de Renault), tout en précisant qu'il gardait l'option de racheter ses parts pendant six ans.
Le 16 mai dernier, le constructeur a confirmé la cession de sa participation dans le constructeur automobile russe Avtovaz, fabricant des Lada (marque la plus vendue en Russie, qui était le 2e marché de Renault), tout en précisant qu'il gardait l'option de racheter ses parts pendant six ans. (Crédits : REUTERS PHOTOGRAPHER)

C'est une bonne nouvelle pour Renault. Le groupe, qui publiait ce vendredi ses résultats, a affiché, au troisième trimestre, une hausse de 20,5% de son chiffre d'affaires qui culmine ainsi à 9,8 milliards d'euros.

Il faut toutefois mettre de côté son retrait de Russie. En effet, son chiffre d'affaires n'inclut plus les activités qu'il détenait dans le pays et dont il s'est séparé en mai 2022. Cela représente une baisse de 867 millions d'euros. Au deuxième trimestre, la perte liée à cette cession s'élevait à 2,3 milliards d'euros dans les comptes.

Le 16 mai dernier, le constructeur a, en effet, confirmé la cession de sa participation dans le constructeur automobile russe Avtovaz, fabricant des Lada (marque la plus vendue en Russie, qui était le 2e marché de Renault), tout en précisant qu'il gardait l'option de racheter ses parts pendant six ans. « Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100% des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69% dans Avtovaz à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs) », avait-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant (alors que le ministre du Commerce russe avait, lui, annoncé une cession pour 1 rouble symbolique).

Malgré cette perte, Renault a notamment enregistré, au troisième trimestre 2022 un chiffre d'affaires record, avec de bonnes ventes de véhicules hybrides, d'électriques, et dans le segment C avec son SUV Arkana, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le portefeuille de commandes reste bien rempli, à 3,5 mois environ, avec des livraisons toujours freinées par la pénurie de semi-conducteurs, a précisé le groupe.

Pénurie de semi-conducteurs persistante

Comme de nombreux constructeurs automobiles, Renault souffre, en effet, du manque de puces électroniques et, début, octobre, les patrons des groupes Stellantis et Renault, réunis dans une interview croisée par Le Parisien en amont du salon de l'automobile, ne se montraient pas rassurants à ce sujet.

Carlos Tavares, PDG de Stellantis, estimait que « la situation restera très compliquée jusqu'à fin 2023, puis se détendra ensuite, notamment parce que le marché de l'électronique grand public plonge un peu ». Fin août, le groupe a dû procéder à la mise à l'arrêt de son usine de Sochaux fin août, faute de semi-conducteurs.

Cette pénurie se retrouvait d'ailleurs déjà dans les résultats de Renault du troisième trimestre 2021. Le groupe avait alors enregistré un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros contre 11,3 milliards d'euros avant la pandémie au troisième trimestre 2019.

« Bonus écologique »

Selon Thierry Piéton, directeur financier du groupe, la croissance de l'activité au 3e trimestre 2022 « continue de refléter (la) politique commerciale centrée sur la valeur, mise en place depuis 2 ans : amélioration de la politique de prix, optimisation des remises commerciales, et priorité aux canaux de distribution les plus rentables ».  Le groupe commence également à « bénéficier du renouvellement de la gamme avec les débuts prometteurs de Renault Megane E-tech électrique (...). Renault Austral (SUV E-Tech full hybrid, Ndlr), dont le démarrage est en cours, vient renforcer le retour du Groupe sur le segment C », a-t-il souligné. La marque Renault vend environ 12% de voitures électriques, et 38% de voitures dans sa gamme ETech (hybrides et électriques).

D'autant que le gouvernement entend bien favoriser l'électrique. En témoignent les annonces d'Emmanuel Macron le 16 octobre. Dans une interview aux Echos, le président de la République a indiqué que « bonus écologique » allait être porté de 6.000 à 7.000 euros pour la moitié des ménages achetant une voiture électrique afin de la rendre « accessible à tous ». Des bonus qui, dans les pays où ils ont été instaurés, ont permis de faire décoller le marché de ces véhicules qui restent bien plus chers à l'achat que leurs équivalents à essence ou diesel. Le bonus français est valable pour les véhicules vendus moins de 47.000 euros, soit des électriques compactes ou des SUV, comme la Renault Mégane.

De son côté, Dacia bénéficie toujours des bonnes ventes européennes de sa Sandero et son SUV Duster. Le modèle à 7 places Jogger se vend mieux que prévu avec 65.000 commandes en 2022, l'électrique Dacia Spring se vend à 5.000 unités par mois.

Mise à jour de la stratégie financière

Le groupe a confirmé ses perspectives financières pour 2022, avec une marge opérationnelle supérieure à 5% et des flux financiers libres dans l'automobile supérieurs à 1,5 milliard d'euros.

Prochaine étape pour Renault, le 8 novembre, date à laquelle il doit présenter une mise à jour sur sa stratégie financière, qui prévoit la création de deux nouvelles entités, l'une consacrée aux activités thermiques et l'autre aux activités électriques.

En outre, le groupe négocie actuellement un rééquilibrage de ses participations croisées avec son partenaire Nissan, et pourrait les annoncer le 15 novembre, selon une source proche du constructeur japonais. L'objectif serait d'arriver à des participations croisées de 15%, et d'obtenir un investissement de Nissan dans la nouvelle entité électrique jusqu'à 15%, selon la même source.

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ZOOM

Toyota s'attend à rater son objectif annuel de production

De son côté, le géant japonais de l'automobile Toyota ne s'attend pas à atteindre son objectif de produire 9,7 millions de véhicules sur son exercice 2022/23 s'achevant le 31 mars. Le numéro un mondial de l'automobile qui a même fait chuter Ford de son piédestal en janvier dernier aux Etats-Unis, avait livré cette prévision en mai dernier lors de la présentation de ses résultats annuels 2021/22, et l'avait maintenue jusqu'ici malgré des volumes de production mensuels régulièrement en-deçà de ses attentes.

Le groupe, qui avait produit 8,5 millions d'unités en 2021/22, n'a pas fourni de nouvel objectif dans l'immédiat: « Il demeure difficile de se projeter à cause de l'impact » des pénuries de semi-conducteurs et d'autres facteurs, a-t-il justifié dans un communiqué sur son plan de production en novembre. Au Japon, 8 de ses 14 usines devraient être concernées le mois prochain par des arrêts partiels de production du fait de ces contraintes d'approvisionnement, a précisé Toyota qui doit publier ses résultats trimestriels le 1er novembre.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 22/10/2022 à 12:00
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Bravo à l'entreprise. Une belle résilience face à des crises incroyables. ( Ghosn, pandemie, Russie.)

à écrit le 21/10/2022 à 17:20
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Nous aurons réussi cette retraite de Russie!

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