L'avocat de Carlos Ghosn s'en prend frontalement au parquet de Tokyo

L'avocat français de l'ex-PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, sous le coup de quatre inculpations au Japon, s'en prend frontalement au parquet de Tokyo, évoquant des "manquements à l'impartialité", dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche.
(Crédits : ISSEI KATO)

" Il est temps de dénoncer les violations des droits de l'homme dont le procureur de Tokyo s'est rendu coupable", assure Me François Zimeray qui évoque de "graves manquements au devoir d'impartialité comme sa collusion aveuglante avec Nissan et les autorités politiques du pays".

"Tout semble permis au procureur japonais pour qui l'enjeu est autant de ne pas perdre la face que de dynamiter la tutelle française sur Nissan en protégeant ses actuels dirigeants avec qui a été passé un accord secret", dénonce-t-il.

"Des 'confidences' systématiquement à charge"

Me Zimeray estime ainsi que "tout a été fait pour enraciner, avant son procès, l'idée de la culpabilité de Carlos Ghosn, notamment la distillation dans la presse de 'confidences' systématiquement à charge et ne laissant aucun doute possible sur leur origine: le procureur de Tokyo".

"Comment une démocratie peut-elle accepter qu'un couple soit privé de tout contact depuis 150 jours par vengeance sur l'épouse qui a eu raison de dénoncer les dérives d'un système, le procureur osant l'argument : 'Elle a alerté les chefs d'État et l'opinion publique... Il n'y a pas moyen de la faire taire'", s'interroge l'avocat, alors que M. Ghosn et son épouse Carole ont l'interdiction de se parler.

Me Zimeray affirme que "le traitement réservé à notre compatriote est discriminatoire", et que "cet acharnement d'exception compromet la possibilité d'un procès équitable".

L'avocat de M. Ghosn ajoute en outre qu'en France, "les grands principes n'ont pas résisté longtemps à la quête de bonne conscience, primant celle de la vérité", expliquant que le conseil d'administration de Renault a privé son ancien dirigeant de ses droits à rémunération et retraite "sans attendre d'y voir clair", et que des extraits d'un audit "ont été répandus avant même que le principal intéressé n'ait été appelé à se justifier".

Carlos Ghosn a été arrêté le 19 novembre 2018, à son atterrissage à Tokyo. Le dirigeant franco-libano-brésilien de 65 ans est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières entre 2010 et 2015.

Libéré sous caution en avril, il attend aujourd'hui au Japon son procès.

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Commentaires 8
à écrit le 02/09/2019 à 19:00
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Carlos Ghosn a été emprisonné sans pouvoir se défendre, ni même avoir accès à un dossier d’inculpation à géométrie variable de jours en jours et distillé au compte-gouttes. Mais comme le déclarait la femme de C. Ghosn : « chez Nissan, Renault ou M...

à écrit le 02/09/2019 à 16:22
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Il a tout à fait raison de dénoncer les méthodes absolument ignobles de la justice japonaise dans cette affaire. Les japonais se comportent comme des voyous qui n'ont pas appris grand chose des Droits de l'Homme !

à écrit le 02/09/2019 à 15:54
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C'est marrant on nous rabâche tout le temps sa citoyenneté française, mais au moment de payer ses impôts ce monsieur s'exilait. La citoyenneté que dans un sens quoi...

le 02/09/2019 à 21:38
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Si pour vous être citoyen français veut dire payer un impot sur le reveniu en France, alors il n'y a même pas 45% de français en France. On pourrait envisager des définitions moins bureaucratiques et moins répressives, par exemple créer des emploi...

à écrit le 02/09/2019 à 15:25
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La façon dont le gouvernement français a laissé tomber C. Ghosn est perçue par beaucoup - en France et dans le monde - comme une infamie impardonnable. Comment accorder le moindre crédit à ceux qui laissent traiter ainsi un concitoyen, quel qu'il s...

à écrit le 02/09/2019 à 15:09
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Honte à la France, de voir que l'on laisse un homme en prison pour des raisons de pouvoir et d'argent. C'est le même exemple que pour l'affaire du technicien de chez Alsthom arrêté par le FBI.

à écrit le 02/09/2019 à 13:07
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c'est dans ce genre de procès que l'on peut juger le degré démocratique d'un état /d'une nation... un procès où le présumé coupable est un homme qui a réussi et qui doit faire face à la puissance de ceux qui doivent rendre justice ...le coupable ne b...

à écrit le 02/09/2019 à 12:19
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Certes, cet avocat est dans son role. Mais le Japon se passera de son avis.

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