Michelin : colère des salariés après la découverte d’une caméra dissimulée dans une salle de pause

La direction s’excuse et précise que le dispositif avait été installé après « des actes de dégradations et des vols répétés » sur le distributeur de friandises et de boissons. Les syndicats vont saisir la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et l'Inspection du travail.
La direction de Michelin a présenté ses excuses après la découverte d'une caméra dissimulée dans une salle de pause, elle précise que l'appareil n'a « jamais été branché ».
La direction de Michelin a présenté ses excuses après la découverte d'une caméra dissimulée dans une salle de pause, elle précise que l'appareil n'a « jamais été branché ». (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

« Des personnes ont été intriguées par un orifice qui se trouvait près d'un détecteur de fumée dans la salle de pause. Ils sont allés voir et ont découvert la caméra », explique Eric Gouttebaron, élu CGT au CSE du site clermontois Michelin de la Combaude. Après la découverte le 7 juillet de cette caméra dissimulée, la direction du groupe aurait commencé par nier l'existence de ce dispositif, selon ce syndicaliste, avant de reconnaître qu'il avait été installé « pour éviter les malveillances contre le distributeur de friandises et de boissons ». Le site industriel de la Combaude, qui compte quelque 500 salariés, fabrique des moules de cuisson et des renforts textiles pour les autres usines du groupe.

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 « C'est l'illégalité complète: la réglementation veut que la caméra soit visible et que les salariés soient au courant », a accusé Eric Gouttebaron.

La direction de Michelin a présenté ses excuses aux employés du site lundi 10 juillet. Le groupe confirme qu'une caméra avait bien été installée après « des actes de vandalisme, dégradations et vols répétés » constatés sur ces distributeurs depuis plusieurs mois. Toutefois, souligne-t-il, l'appareil n'a « jamais été branché », car les dégradations ne se sont pas renouvelées.

« L'objectif était de l'activer en cas de nouveaux vols après en avoir informé les salariés », a ajouté le géant français du pneumatique .

Emoi et colère des salariés

Consciente de « l'émoi » des employés après cette découverte, Michelin « reconnaît qu'il aurait été indispensable d'informer les instances représentatives du personnel et les salariés avant l'installation de la caméra ». L'équipementier automobile « va mener une enquête interne et prendra les mesures appropriées ».

« On a des doutes que peut-être ailleurs, dans les autres sites Michelin, ça existe aussi. Des collègues vérifient, mais le ménage a dû être fait », a réagi Eric Gouttebaron, de la CGT.

Les syndicats vont saisir la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et l'Inspection du travail. En outre, le sujet sera mis à l'ordre du jour du prochain CSE, le 20 juillet, à Michelin Clermont.

(avec AFP)

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