Renault cède ses titres dans Daimler mais veut rester partenaire

L'annonce de la cession de la participation de Renault dans le groupe Daimler relance les rumeurs autour de la fin du partenariat entre les deux constructeurs. Malgré les démentis, les marchés s'interrogent sur une alliance en panne depuis plusieurs années.
Nabil Bourassi
(Crédits : STEPHANE MAHE)

Voilà un autre vestige de l'ère Ghosn qui disparaît chez Renault. La cession d'une participation minoritaire dans le capital de Daimler (1,54%) et qui a rapporté 1,2 milliard d'euros au groupe automobile français. Elle doit permettre à Renault d'accélérer son désendettement, d'après un communiqué du groupe ce jeudi 11 mars. Une annonce qui survient quelques semaines après la publication de résultats annuels fortement déficitaires avec une perte d'exploitation de deux milliards d'euros.

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Participations croisées

Cette prise de participation de Renault avait été effectuée en 2010 dans le cadre d'un partenariat avec le fabricant allemand des marques Mercedes et Smart. Daimler avait également pris une participation minoritaire dans le capital du Français (3,1%). En parallèle, Nissan, l'allié de Renault, avait aussi pris une participation chez Daimler (1,54%) et inversement.

Avec cette stratégie de participations croisées, Carlos Ghosn qui dirigeait alors Renault et Nissan, voulait reproduire le schéma de l'Alliance mais à moindre échelle. Selon lui, les participations croisées permettent de sceller des partenariats industriels à long terme.

Sauf qu'entre temps, les synergies attendues se sont avérées insuffisantes.  La fourniture de moteurs Renault sur des Mercedes Classe A et Classe B a été mal vécue par les clients de la marque Premium. Quant au partage de plateforme Twingo pour Smart, l'intérêt volumétrique ne justifie pas un partenariat d'une telle ampleur. En outre, la Classe X sur la base du Nissan Navara a été un flop commercial.

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Dans l'attente d'un nouveau souffle

Daimler traverse une importante revue stratégique qui a déjà conduit à plusieurs décisions structurantes comme la délocalisation de Smart en Chine ou, plus récemment, la scission des activités poids-lourd. Le partenariat avec Renault était dans le viseur des analystes comme étant la prochaine cible de Ola Kallenius, qui a succédé à Dieter Zetsche en mai 2019. Jean-Dominique Senard, successeur de Carlos Ghosn à la tête de Renault, a pourtant déjà démenti ces rumeurs tout en affirmant qu'il travaillait à trouver un nouveau souffle à ce partenariat. Dans son communiqué, Renault précise que cette cession n'impacte pas son alliance avec Daimler.

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Nabil Bourassi

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Commentaires 3
à écrit le 13/03/2021 à 9:29
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C'est plutôt le résultat des montages financiers de Carlos Ghosn , qui aurait dû s'occuper de rentabilité et de fiabilité que de volumes et de participations croisées capitalistiques. Le résultat est là, fiabilité de Renault et de Nissan catastrophiq...

à écrit le 13/03/2021 à 9:22
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Le pot de colle allemand. Ils veulent pas nous lâcher un jour ceux-là svp ?

à écrit le 12/03/2021 à 15:03
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Si les clients de Mercedes ont mal vécu le fait que leurs véhicules sont équipés de moteurs Renault (made in France, les blocs diesel étant produits en grande partie dans de Cléon en Seine Maritime), ils vont certainement apprécier le fait que la bat...

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