Volkswagen : départ surprise du patron américain

Entré dans le groupe en 1990, Michael Horn était devenu le visage de Volkswagen pour le public américain. Son départ intervient alors que le constructeur allemand continue de négocier avec les autorités américaines concernant la manipulation des moteurs diesel.
Les ventes du groupe aux Etats-Unis sont en chute continue depuis six mois. En février, elles ont plongé de plus de 13%.

Le scandale des moteurs truqués aura eu raison de Michael Horn. Le président et directeur général de Volkswagen of America depuis janvier 2014 quitte l'entreprise "pour poursuivre d'autres opportunités avec effet immédiat", a annoncé mercredi 9 mars le constructeur allemand, près de six mois après avoir admis avoir installé des logiciels de manipulation des tests d'émissions polluantes sur 580.000 véhicules diesel dans ce pays.

Sans donner de raison précise à ce départ, le groupe de Wolfsburg (Allemagne) parle d'un accord "mutuel". Hinrich Woebcken, le nouveau PDG de Volkswagen en Amérique du nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), va assurer l'intérim.

S'exprimant dans un anglais parfait, Michael Horn, entré chez Volkswagen en 1990, était devenu le visage de Volkswagen pour le public américain, de sorte que les concessionnaires avaient demandé expressément ce qu'il reste en place, alors que circulaient des rumeurs de remaniement de l'équipe américaine quelques semaines après l'éclatement du scandale des moteurs truqués en septembre. Il n'avait pas réussi à dissimuler publiquement sa frustration de la gestion de l'affaire par l'état-major du groupe en Allemagne.

     | Lire Le patron américain de Volkswagen était au courant depuis 2014 du scandale

Forte pression des autorités américaines

Le départ de Michael Horn intervient alors que le constructeur allemand continue de négocier avec les autorités de Californie et le département américain de la Justice sur les modalités de réparation ou de rachat des véhicules concernés par la manipulation des moteurs diesel truqués. La veille de cette annonce, le ministère de la Justice (DoJ) a adressé au groupe allemand une demande d'informations supplémentaires dans le cadre de son enquête, avait indiqué à l'AFP une source proche du dossier sous couvert d'anonymat.

     | Opinion Fantasme culturel et réalité : quand Volkswagen ment au monde

Deux mois auparavant, Volkswagen avait fait fait les frais d'une tournée d'excuses ratée aux Etats-Unis du nouvel homme fort du groupe, Matthias Müller, 62 ans, l'ancien patron de Porsche qui a succédé à Martin Winterkorn, emporté par le scandale. Il  s'était en effet distingué en déclarant à la radio publique américaine NPR en janvier que VW n'avait pas menti aux régulateurs, prenant le contre-pied de la stratégie initiale du groupe reposant sur un mea culpa et l'engagement qu'il fera tout pour se racheter.

Mais d'après les récentes révélations, Martin Winterkorn aurait pu être au courant du problème dès mi-2014, quand un document interne l'a alerté sur les questions soulevées par l'autorité californienne de l'Environnement.

Les ventes du groupe aux Etats-Unis sont en chute continue depuis six mois. En février, elles ont plongé de plus de 13%.

(avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 11/03/2016 à 8:34
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Au revoir et merci d' être venu, ça valait guère la peine et sans regrets tant le morceau est délicat à défendre ...!

à écrit le 10/03/2016 à 9:00
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"S'exprimant dans un anglais parfait" Pourquoi est-ce tellement rare actuellement chez ces gens là ? Parce que le gars il est aux états unis depuis 26 ans quand même c'est un peu logique... ET ça ne m'étonnerait pas, vu le niveau abyssale de ...

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