Rénovation urbaine : 485 quartiers en mutation

Au 31 décembre 2010, 230.000 logements avaient déjà été refaits et 80.000 logements construits, représentant 7,4 milliards d'euros de subventions et 26 milliards de travaux en cours ou achevés.
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Alors que le principe d?un second programme national de rénovation urbaine semble acquis, l?Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) a dressé mardi un bilan du premier programme qui a été lancé en 2004 et court jusqu?en 2013. Des quartiers entiers comme le Lièvre d?Or à Dreux ou le Moulin neuf à Stains ont été littéralement métamorphosés. Au total 490 quartiers, abritant 4 millions d?habitants, seront rénovés.

Au 31 décembre 2010, 230.000 logements avaient déjà été refaits et 80.000 logements construits, représentant 7,4 milliards d?euros de subventions (dont 3,6 milliards effectivement payées) et 26 milliards de travaux en cours ou achevés sur un total prévisionnel de 42 milliards de travaux. Pierre Sallenave, directeur général de l?Anru, se félicite que, dans ce cadre, 22.460 personnes aient bénéficié de programmes d?insertion sociale.

Mais la rénovation urbaine nécessite des opérations coups de poing. Elle suppose la concentration d?investissements dans un temps court et génère des pics de financements, liés à la montée en puissance de certains chantiers. En 2010, ce que l?on appelle la "bosse" de l?Anru a d?ailleurs fait couler beaucoup d?encre, les bailleurs sociaux s?étant vu prélever 160 millions d?euros pour palier l?Etat déficient dans le financement de l?Anru. "Nous devons mieux lisser nos paiements dans le temps, quitte à décaler le démarrage de certaines opérations, pour éviter les pics de dépenses", a précisé le président de l?Anru et député-maire de Dreux, Gérard Hamel. 

Ce dernier souhaite aussi, alors que l?Etat français multiplie la recherche d?économies, "attirer autant que possible de l?investissement privé" tout en précisant que "le privé ne se substituerait pas à l?initiative publique". Or si l?Anru est "entièrement financée" pour 2011 à raison de 1,4 milliard d?euros (dont 600 millions de trésorerie, 590 millions apportés par Action logement, et 260 millions par l?Etat), les besoins de financement de la période triennale 2012-2014 (chiffrés à 1,4 milliard d?euros pour 2012, 1,3 milliard pour 2013, et 1,2 milliard pour 2014) dépendent d?un accord entre l?Etat et Action logement (ex-1% logement).

Or Action logement a clairement fait savoir mi-octobre que les 850 millions d?euros qu?il a été contraint d?apporter sur 2009-2011 pour financer l?Anru et l?Agence nationale de l?habitat l?a fragilisé et qu?il entend ramener les subventions qui assèchent sa trésorerie à moins de 1 milliard d?euros.

En tout état de cause, l?Anru a encore tout un volet d?actions à mener: quartiers d?habitat social partiellement rénové ; poursuite du programme de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) ; résorption de l?habitat insalubre en outre-mer. "Nous entendons concentrer nos efforts là où on a besoin de cette politique d'exception et bien cibler sur les sites prioritaires", relève Pierre Sallenave.

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