En quête d'innovations, Vinci mise sur l'accompagnement des startups

À la manière de ses concurrents Bouygues ou Eiffage, le géant du BTP mise sur l'écosystème des jeunes pousses, tant pour conserver des pépites entrepreneuriales sous la main que pour nouer des partenariats de long-terme pouvant servir ses affaires.
César Armand
(Crédits : Philippe Wojazer)

Un service de gestion de déchets du bâtiment qui numérise toute la chaîne de traitement et optimise la captation vers les bons sites, une modélisation des infrastructures et des bâtiments couplée à une prévention des risques climatiques, un accompagnement doublé d'un financement de centrales photovoltaïques en autoconsommation avec l'engagement d'acheter sur la durée à des prix fixés à l'avance...

Depuis que Léonard, "laboratoire" de veille et de prospective du groupe Vinci, a été lancé il y a deux ans et demi, huit projets sur trente-deux développés en interne sont devenus des succursales à part entière. Le géant du BTP n'est pas rassasié de l'innovation pour autant et vient de lancer deux nouveaux programmes tournés vers les jeunes pousses : Seed et Catalyst.

Accompagner des jeunes et des moins jeunes startups

Lancé en partenariat avec la grande université californienne Stanford et déjà opérationnel, Seed vise à aider deux promotions semestrielles de cinq à dix jeunes pousses sorties d'incubateurs d'écoles de commerce et d'ingénieur, afin notamment de structurer leur modèle économique à raison de dix à douze heures par semaine, d'ateliers hebdomadaires et de cours en ligne. Vinci leur octroie en outre 30.000 euros, mais en contrepartie, prend une prise de participation, en moyenne de 5%. L'objectif est simple : aboutir à une levée de fonds dans l'année ou les dix-huit mois.

À l'inverse, Catalyst s'adresse à des startups qui se trouvent déjà en négociation commerciale avec des grandes entreprises. Le géant du BTP y voit son propre intérêt : aider une dizaine d'entrepreneurs à trouver la bonne porte d'entrée parmi ses 8.000 succursales. Il n'est, ici, plus question d'entrer au capital, mais de les accompagner jusqu'à la collaboration avec les siens pour créer des partenariats de long-terme.

"Pas d'exclusivité a priori"

Dans les deux cas, explique le directeur général de Léonard, Julien Villalongue, "il n'y a pas d'exclusivité a priori". Autrement dit, si les jeunes pousses du programme Seed veulent aller voir ailleurs une fois le programme terminé, elles sont libres de quitter le giron de Vinci. De même, celles de Catalyst peuvent s'associer avec d'autres majors, comme Bouygues ou Eiffage.

En réalité, l'ambition du géant du BTP n'a rien d'original et demeure la même que tous les autres groupes cotés de l'immobilier et de la construction : "devenir un acteur de référence avec la volonté d'être présents autour de tous les intervenants qui construisent la ville et les infrastructures", indique Guillaume Bazouin, chargé de l'innovation et des programmes startups chez Leonard.

Mais l'écosystème est de plus en plus chatouillé par ces startups qui gravitent autour de lui. Prendre les devants, en y investissant du temps comme de l'argent, peut donc garantir un sursis non négligeable à celui qui en possède les moyens humains et financiers.

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 24/09/2019 à 16:32
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Il est certain qu'avec les rentes des autoroutes, des infrastructures sncf et des parkings, ils sont les seuls ou avec peu capable de mettre la main sur tout ce qui peut faire innovation dans le pays. Par contre, je suis sceptique sur le fait qu'i...

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