C'est une première. Sophie Sabot-Barcet, 51 ans, vient d'être élue présidente du Conseil supérieur du notariat. Notaire associée à Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire) depuis 2000, présidente de la chambre de Haute-Loire de 2012 à 2014, elle portera la voix de ses confrères et consœurs dans le débat public jusqu'en 2024. Recours obligatoires pour la rédaction des contrats de mariage, les donations entre époux ou encore les ventes de biens immobiliers, les notaires sont non seulement des officiers publics nommés par le ministre de la Justice mais également des professionnels libéraux présents sur tout le territoire.
Immobilier : les ventes se tassent, les prix sont plus disputés
Parmi les priorités de Sophie Sabot-Barcet, « construire la société de demain », et notamment participer à l'élaboration de la loi. « Nous pouvons faire des remontées sur la loi en amont et en aval », a expliqué la nouvelle patronne du Conseil supérieur du notariat, lors d'une conférence de presse ce 26 octobre.
Professionnels de l'authentification des actes, les notaires peuvent témoigner de l'actuelle crise de l'immobilier qui frappe aussi bien le secteur du logement que le tertiaire.
« Oui, nous sommes inquiets, mais les notaires ne doivent pas être ramenés qu'à l'immobilier », a affirmé Sophie Sabot-Barcet, interrogée par La Tribune.
« Oui, nous voyons un tassement des volumes [de ventes], mais ce n'est pas une grosse baisse. C'est suffisamment important pour qu'on accompagne les Français car nous sentons des négociations un peu plus poussées que d'habitude sur les prix de vente », a-t-elle poursuivi.
« Je ne crois pas à une bulle »
Par effet d'entraînement, les études risquent pourtant d'être impactées dans leur activité économique, mais la nouvelle présidente du Conseil supérieur du notariat relativise.
« Oui, il va falloir être derrière ces études qui tout ont misé sur l'immobilier, mais je ne crois pas à une bulle », a encore dit Sophie Sabot-Barcet, même si elle a admis le « risque » d'un « retournement » de l'immobilier.
C'est toutefois le message que tente de faire passer l'ensemble des parties prenantes au gouvernement. Des constructeurs de maisons individuelles aux promoteurs de logements neufs, en passant par les associations de mal-logés, jusqu'aux patrons du CAC 40, tous les protagonistes de la fabrique de la ville alertent sur le péril en la demeure, chiffres à l'appui.
La nouvelle présidente du Conseil supérieur du notariat est d'ailleurs convaincue qu'il n'y aura pas de solution sans coopération en ces temps de crise :
« Je ne pense pas que nous voulions entrer en concurrence avec les autres acteurs, mais, au contraire, nous devons travailler ensemble. Il faut mettre le client au cœur et nous serons plus forts à plusieurs. »
Pour autant, Sophie Sabot-Barcet entend bien « porter la parole » des notaires « d'un point de vue politique », afin « que l'État ait comme réflexe de se tourner vers les notaires et pas seulement vers les agents immobiliers », a-t-elle martelé. Ambiance...
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