Immobilier : ministres et professionnels d'accord pour plus de sobriété énergétique

Dans la foulée des déclarations du président Macron sur la sobriété énergétique, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et le ministre de la Ville et du Logement Olivier Klein viennent de réunir un groupe de travail sur le logement avec les professionnels de l'immobilier. « Un plan d'action sera présenté à la rentrée », promet le gouvernement.
César Armand
(Crédits : Jean-Pierre Amet)

C'est un objectif affiché dès le 23 juin par la Première ministre Elisabeth Borne et la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher: réduire de 10% la consommation d'énergie du pays d'ici à 2024. L'ambition a été confirmée par le président de la République lors de son interview du 14-Juillet

« On doit rentrer collectivement dans une logique de sobriété, on va préparer un plan pour se mettre en situation de consommer moins », avait déclaré Emmanuel Macron. « On va essayer de faire attention collectivement, le soir aux éclairages quand ils sont inutiles, on va faire un plan pour les administrations publiques, on va faire un plan de sobriété dans lequel on va demander à tous nos compatriotes de s'engager, et on va faire un plan de sobriété et de délestage - c'est de gaz et d'électricité dont on parle là - avec nos entreprises », avait-il ajouté.

Sans l'attendre, la ministre de la Transition énergétique a déjà organisé trois groupes de travail thématiques pour faire un état des lieux dans chaque situation. Avec Stanislas Guerini, son collègue ministre de la Transformation et de la Fonction Publique, Agnès Pannier-Runacher a animé un premier atelier consacré à « l'Etat exemplaire ».

Suivi d'un deuxième avec le patronat et les syndicats en présence d'Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion. Ou encore d'un troisième en compagnie d'Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, avec les établissements recevant du public et les grandes surfaces commerciales.

« Le logement est l'un des secteurs qui consomment le plus »

Dans la foulée de ces premières réunions, la représentante du gouvernement et son collègue Olivier Klein, ministre de la Ville et du Logement, ont convié, dans la matinée du 27 juillet, les professionnels de l'immobilier à l'hôtel de Roquelaure.

« Nous devons agir et trouver des solutions pour faire face à l'urgence climatique. Le logement est l'un des secteurs qui consomme le plus d'énergie, et le bâtiment représente 20% des émissions de gaz à effet de serre», a déclaré, en ouverture, Agnès Pannier-Runacher à l'adresse des bailleurs sociaux et privés, des énergéticiens et des fédérations représentatives.

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La ministre de la Transition énergétique a ainsi exhorté les professionnels présents à « utiliser les dispositifs existants », type MaPrimeRénov, tout en annonçant une enveloppe de 150 millions d'euros pour un appel à projets fléché vers la lutte contre la précarité énergétique.

« La question de la sobriété est une démarche individuelle à l'échelle du logement avec des travaux, à l'échelle du bâtiment avec les économies d'énergies, les bailleurs et les syndics de copropriété et à l'échelle du quartier en partenariat avec les collectivités », a ajouté, dans la foulée, le ministre de la Ville et du Logement, Olivier Klein.

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Super, pour les promoteurs ; scandaleux, pour les locataires

A l'issue de la réunion, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers, Pascal Boulanger, a qualifié la réunion de « super » sur les questions d'approvisionnement en énergie, le sujet des coûts et la lutte contre le dérèglement climatique.

« On va couper l'électricité pour les quartiers populaires. C'est scandaleux ! » a réagi, à l'inverse, le président de la Confédération nationale du Logement (CNL), Eddie Jacquemart, seul représentant des associations de locataires.

« Les propriétaires privés ont osé demandé demander des avantages fiscaux pour la rénovation thermique » a-t-il poursuivi.

Présent à la réunion, le président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), Christophe Demerson, a confirmé, à La Tribune, avoir fait cette requête au nom de la lutte contre les passoires thermiques. Aux horizons 2023, 2025, 2028 et 2034, ces logements qui consomment trop d'énergie seront en effet interdits à la location.

Une réunion avec les associations d'élus le 28 juillet

Une porte refermée aussitôt par Agnès Pannier-Runacher interrogée par La Tribune. « Il y a déjà des crédits importants dans le projet de loi de finances rectificatif pour les économies d'énergie. Ce n'est pas l'objet de ce groupe de travail de tout remettre à plat », a déclaré la ministre de la Transition énergétique.

En attendant, les fédérations professionnelles doivent formuler des recommandations et des engagements dès le mois de septembre pour permettre une meilleure gestion de l'énergie et accélérer la chasse au gaspi. « Il faut prévenir la suite et des mesures de temps court », a insisté Olivier Klein, ministre de la Ville et du Logement.

Le 28 juillet, ce sera au tour des associations d'élus locaux d'être reçues par les représentants du gouvernement. Administrations, commerces, professionnels de l'immobilier et collectivités territoriales, ils devront, tous, « présenter un plan d'action pour la rentrée ». Affaire à suivre.

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César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 27/07/2022 à 22:06
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Mieux isoler les logements énergivores c'était un peu l'idée, au départ, rendre la vie "pareil" qu'avant en voyant sa facture d'énergie chuter fortement (bon pour le porte monnaie et aussi pour les producteurs d'énergie, le gaz ça se prend, c'est fos...

à écrit le 27/07/2022 à 20:42
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Cela fait un moment qu'ils sont d'accord et malgré les dizaines de milliards les résultats sont faibles, très faibles.

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