Malgré la concurrence des génériques, Sanofi confirme ses objectifs

Sanofi a confirmé ce jeudi son objectif annuel de bénéfice par action en publiant des résultats trimestriels affaiblis par la concurrence des génériques mais marqués par une progression à deux chiffres de ses plateformes de croissance, diabète et vaccins en tête. Le groupe poursuit sa réorganisation et prévoit de nouvelles suppressions de poste.
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Sanofi voit ses objectifs confortés par sa croissance. Le laboratoire pharmaceutique se dit satisfait de l'intégration de la "biotech" américaine Genzyme, acquise en début d'année pour 20 milliards d'euros, et son directeur général, Chris Viehbacher, indique même qu'il continuera à regarder des dossiers d'acquisitions dans le monde entier. Sanofi poursuit également sa réorganisation, de sources syndicales, 300 à 500 postes de chercheurs sur quelque 2.000 seraient menacés en Allemagne.

Lors d'une conférence de presse téléphonique, Chris Viehbacher a précisé que le chiffre d'affaires du groupe dans les pays émergents devrait enregistrer une croissance à deux chiffres cette année.  "Le retour à la croissance des ventes et du résultat au troisième trimestre constitue une étape importante au regard de l'impact de l'expiration brevetaire de certains de nos produits. L'intégration de Genzyme se déroule de manière satisfaisante", a déclaré le responsable.

"Nos plates-formes de croissance affichent de nouveau une croissance à deux chiffres et ont plus que compensé l'érosion liée aux génériques", a-t-il poursuivi.
A 2.398 millions d'euros au troisième trimestre, le bénéfice net des activités de Sanofi a reculé de 3%. Il est inférieur au consensus de 2.351,2 millions d'euros de Thomson Reuters. Le bénéfice par action (BPA) ressort à 1,79 euro (-5,3%) à comparer au consensus de 1,77 euro par action.

Le bénéfice d'exploitation a baissé de 4% à 3.344 millions (consensus de 3.373,5 millions) tandis que le chiffre d'affaires affiche une croissance organique de 10,1% (+5% à données publiées) à 8.753 millions d'euros (consensus de 8.932 millions d'euros).

Le groupe indique par ailleurs que Genzyme continue d'escompter une amélioration des perspectives d'approvisionnement de Cerezyme (maladie de Gaucher) à partir de février 2012. Genzyme s'attend en outre toujours à commencer à fournir du Fabrazyme (maladie de Fabry) fabriqué dans sa nouvelle usine de Framingham (Massachusetts) au cours du premier trimestre 2012.

La production du Cerezyme et du Fabrazyme, les deux principaux médicaments de Genzyme, avait été interrompue momentanément sur le site d'Allston, près de Boston, après la détection en juin 2009 d'un virus dans un bio-réacteur. Fin septembre, Chris Viehbacher, avait reconnu que ces problèmes de livraison ne seraient réglés qu'à la mi-2012.

Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de Genzyme s'est établi à 768 millions d'euros (+6,9%). Hors Genzyme, les ventes du groupe ont été stables au troisième trimestre malgré une perte de chiffre d'affaires de 471 millions d'euros par rapport à 2010 due à la concurrence des génériques sur des produits tels que le Lovenox (thrombose), Taxotère (cancer), Ambien (insomnie) ou le Plavix (thrombose).

Les plates-formes de croissance (marchés émergents, diabète, vaccins, santé grand public, nouveaux produits, santé animale, maladies orphelines) ont eux progressé de 11,1% sur juillet-septembre. Les ventes sur les marchés émergents ont atteint 2.565 millions, soit une progression de 6,8% (+12% en incluant Genzyme). Dans les "Bric" (Brésil, Russie, Inde et Chine) leur croissance a été de 20,2% (24,2% en incluant Genzyme).

La division diabète affiche quant à elle une hausse de 12,4% grâce aux bonnes performances de Lantus aux Etats-Unis et dans les pays émergents.
Dans les vaccins, l'amélioration des ventes se chiffre à 16,7% grâce à une forte demande conjuguée à des livraisons précoces de vaccins contre la grippe saisonnière aux Etats-Unis.

Dette en hausse

En oncologie, les ventes d'Eloxatine ont progressé de 179,2% à 310 millions d'euros, conséquence d'une décision de justice qui a permis à Sanofi de conserver son exclusivité sur le marché américain jusqu'au 9 août 2012.

Les acquisitions et partenariats réalisés au cours de la période pour un montant total d'un peu plus de 14 milliards d'euros dont Genzyme (13,5 milliards) et BMP Sunstone (377 millions) ont eu pour conséquence une augmentation de la dette nette, passée à à 11,938 milliards d'euros fin septembre contre 1,577 milliard neuf mois plus tôt.

Selon le hit-parade de l'industrie pharmaceutique que vient de publier le cabinet EvaluatePharma, Sanofi devrait profiter de la chute attendue des ventes de Lipitor de Pfizer pour rafler au groupe américain le titre de numéro un du secteur.

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