Prothèse PIP : les victimes dénoncent l'inaction des pouvoirs publics

Deux associations de victimes de prothèses mammaires PIP ont dénoncé samedi 9 juin l'inactivité des pouvoirs publics, demandant à ce qu'ils "prennent leurs responsabilités" et "apportent de vraies solutions".
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"Il serait temps que les pouvoirs publics prennent enfin leurs responsabilités vis-à-vis des victimes que nous sommes et apportent de vraies solutions plutôt que de tergiverser et créer des comités, des commissions qui ne servent quasiment à rien mais représentent un coût qu'il serait plus urgent d'investir dans la prise en charge effective des victimes", écrivent-elles.

L'association des femmes Porteuses de prothèses PIP (P.P.P.) et le Mouvement de Défense des Femmes Porteuses d'Implants et de Prothèses (MDFPIP), pour qui le "comité de suivi" mis en place par les autorités sanitaires n'est que "poudre aux yeux", dénoncent également les dépassements d'honoraires pratiqués par les chirurgiens chargés de retirer les prothèses défectueuses. "On s'obstine à nous dire que (...) dans 95% des cas tout se passe très bien. Faux, inversez les pourcentages et vous serez plus proche de la triste réalité", affirment-elles.

8000 femmes ont fait retiré leurs implants mammaire

Près de 8.000 femmes ont bénéficié d'un retrait de ces implants au gel de silicone frelaté, selon un bilan établi fin avril et diffusé lundi par l'agence des produits de santé (Ansm), qui fait état de "ruptures" chez 2.252 d'entre elles. Par ailleurs, selon les associations, "l'incidence des prothèses PIP sur la santé ne se résume pas à des cas isolés d'inflammations". A la fin des années 2000, PIP a utilisé illégalement un gel de silicone fait maison en remplacement d'un gel médical homologué, jusqu'au retrait des prothèses du marché français ordonné par les autorités sanitaires début 2010.

30 000 concernées porteuses de prothèses PIP en France

"Certaines pathologies développées par des porteuses de prothèses PIP (autres que les cancers) ne peuvent pas ne pas être en lien avec les produits contenus dans ces prothèses (gel de silicone, adjuvants et autres)", précisent-elles. On estime que 30.000 femmes en France sont porteuses de ces implants de la marque Poly Implant Prothèse (PIP), dont la société, basée dans le Var, avait été mise en liquidation judiciaire en mars 2010.

Le fondateur de cette entreprise, Jean-Claude Mas, a été arrêté le 26 janvier dans sa villa de Six-Fours-les-Plages (Var) avant d'être mis en examen pour "blessures involontaires" par la juge d'instruction marseillaise Annaïck Le Goff.

 

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Commentaires 5
à écrit le 19/06/2012 à 14:54
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C'est sûr qu'apres médiator, ca fait un peu 2 poids 2 mesures. N'oublions pas que dans médiator le Ministre Bertrand, qui a mis tout son poids dans la balance (en violation totale du principe de séparation du politique et du judiciaire) avait des cho...

à écrit le 11/06/2012 à 20:19
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Tout est dans le titre ... A noter quand même que la société chargée du contrôle était allemande.

à écrit le 11/06/2012 à 9:52
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Victilme de quoi ? Ces adultes consentant doivent prendre leurs responsabilités. Les risques étaient connus ....

le 11/06/2012 à 12:48
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et non justement... connu par les chirurgiens peut être mais certainement pas par les patientes. n'oubliez pas que la grande majorité des femmes concernées n'ont pas bénéficié de prothèses pour des raisons purement esthétiques mais bien souvent pour ...

le 26/06/2012 à 12:06
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Imaginez vous la douleur d'une femme à qui on a annoncé le diagnostic cancer,puis abblation,n'est-il pas légitime de vouloir retrouver une image corporelle féminine,ce sans avoir à se soucier de la qualité des prothèses ayant fit confiance au chirurg...

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