La France autorise la vaccination dès 18 ans ! Objectif : 20 millions de Français vaccinés le 17 mai

Ce lundi, la vaccination est ouverte à partir de 50 ans sans restriction, mais dans les faits, dès mercredi elle sera possible pour les plus de 18 ans si un créneau se libère. Le gouvernement français donne ainsi un gros coup d'accélérateur à la campagne de vaccination afin de réussir à franchir d'ici au 17 mai la barre des 20 millions de personnes ayant reçu au moins une injection. Le franchissement de la barre des 30 millions de vaccinés à la mi-juin reste en revanche incertain.
(Crédits : ERIC GAILLARD)

Avançant son calendrier de cinq jours, le gouvernement a décidé que, dès ce lundi 10 mai 2021, tous les Français âgés de 50 ans et plus pourront se faire vacciner sans condition. Mais le gouvernement franchit un grand palier mercredi 12 mai en abaissant à 18 ans la tranche d'âge accessible à la vaccination. Certes, il s'agit à ce jour d'un dispositif conçu pour ne pas gâcher de doses qui permet grâce aux plateformes de prises de rendez-vous telles que Doctolib de se déclarer disponible la veille pour le lendemain si un créneau de rendez-vous se libère la veille pour le lendemain.

Objectif: 20 millions de Français vaccinés cette semaine

Ce nouveau coup d'accélérateur de la campagne de vaccination par le gouvernement vise à franchir à la fin de cette semaine la barre des 20 millions de personnes ayant reçu au moins une injection (contre plus de 17,8 millions actuellement).

Pour autant, l'objectif du gouvernement des 30 millions de Français vaccinés à la mi-juin reste incertain, à cause de la méfiance persistante vis-à-vis du vaccin d'AstraZeneca et de la situation sanitaire qui reste "préoccupante".

Cette défiance persistante à l'égard du vaccin AstraZeneca (seulement 75% des doses reçues injectées selon les chiffres de dimanche dernier, 25% des doses n'ont donc pas trouvé preneur) ralentit le déroulement optimal de la vaccination compte tenu du manque persistant de doses à injecter.

Jean Castex rappelle l'absence de "danger" du vaccin d'AstraZeneca...

Soucieux d'amplifier la cadence, le Premier ministre Jean Castex a rappelé samedi l'absence de "danger" lié au vaccin anglo-suédois pour les plus de 55 ans auxquels il est réservé.

"Les autorités sont toutes unanimes, en France comme ailleurs", a-t-il souligné, appelant la population à se faire "vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec l'AstraZeneca".

Au total, l'AstraZeneca a entraîné "30 cas, dont 9 décès" de thromboses rares en France, sur plus de 3.855.000 doses administrées au 29 avril, selon l'Agence française du médicament (ANSM).

... mais la France comme l'Europe laissent planer le doute en ne renouvelant pas le contrat

Sur France Inter, le commissaire européen chargé du marché intérieur Thierry Breton a révélé que l'Union européenne n'avait pas renouvelé pour l'instant son contrat de fourniture de vaccins Covid-19 avec ce fabricant pour après le mois de juin, laissant planer le doute quant à savoir si cette décision signifiait une fin de non recevoir définitive pour le vaccin AstraZeneca. "Ce n'est pas encore fait, attendez", a-t-il dit. "On a commencé" les renouvellements de contrat avec Pfizer/BioNTech mais "on en aura d'autres", a-t-il ajouté.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé samedi un nouveau contrat pour acheter jusqu'à 1,8 milliard de doses de vaccins contre le Covid à BioNTech-Pfizer. "D'autres contrats et d'autres technologies de vaccins suivront", a-t-elle ajouté. Le contrat avec les laboratoires allemand et américain, alliés dans la production de vaccins anti-Covid, prévoient des livraisons dès cette année et jusqu'en 2023.

Interrogé par la presse sur l'avenir du contrat européen avec AstraZeneca, le président français Emmanuel Macron a lui aussi maintenu l'incertitude.

Le vaccin d'AstraZeneca "nous aidera à la sortie de crise", a-t-il relevé, de Strasbourg où il donnait le coup d'envoi de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

"Il faut continuer de le faire (vacciner avec AstraZeneca, Ndlr) parce qu'il nous aidera à la sortie de crise.

"Mais pour répondre aux variants, on voit que d'autres vaccins sont aujourd'hui plus efficaces", a-t-il poursuivi, en soulignant le "pragmatisme" dont l'UE avait toujours fait preuve sur la question des vaccins.

Le manque de doses mais aussi les vacances vont freiner la vaccination

Si l'objectif fixé par le gouvernement de 30 millions de Français vaccinés mi-juin reste incertain, la barre des 20 millions de personnes ayant reçu au moins une injection mi-mai (contre plus de 17,8 millions actuellement) devrait être atteinte "le 17 mai", estime le patron de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau.

Selon lui, "on vaccine désormais à flux tendu" mais "le facteur limitant reste le nombre de doses". Autre frein, la vaccination "deux à trois fois" moindre "les week-ends et les jours fériés", une tendance à combattre à l'approche de plusieurs ponts (Ascension, Pentecôte), a-t-il insisté, appelant aussi à se "reposer davantage" sur les médecins libéraux et les pharmaciens.

La campagne vaccinale pourrait en outre pâtir des vacances estivales, en raison d'un manque de soignants ou du délai de six à douze semaines prévu entre deux injections selon les vaccins.

Ce lundi, les députés examinent le projet de sortie de crise sanitaire

D'ici aux grandes vacances, le gouvernement entend poursuivre la levée progressive des restrictions sanitaires, avec notamment, le 19 mai, la réouverture des magasins non essentiels, des lieux culturels et des terrasses.

Il soumettra lundi aux députés son projet de sortie de crise sanitaire, dont certaines dispositions, comme le pass sanitaire, font grincer des dents parmi les parlementaires.

La crainte d'un rebond épidémique cet été, probable selon Pasteur

Mais le contexte reste tendu, malgré la lente décrue du nombre de patients hospitalisés, notamment dans les services de réanimation (4.971 samedi, contre plus de 6.000 le 26 avril), et la baisse du rythme des décès, tombé à 116 samedi.

La baisse des admissions dans les hôpitaux sur les dernières 24 heures est nette: 527 malades, contre 844 samedi et 1.140 vendredi. Le taux de positivité continue de décroître à 5,8% contre 6,2% la veille.

Une vingtaine de médecins et chercheurs déplorent dans une tribune un déconfinement progressif "davantage guidé par des desseins politiques que par un objectif sanitaire", dénonçant les "critères flous" associés à un éventuel retour/maintien des restrictions.

"D'après l'Institut Pasteur, seul un scénario optimiste permettrait d'éviter un rebond épidémique durant l'été", soulignent-ils, rappelant la situation toujours "préoccupante" évoquée le 21 avril par le conseil scientifique.

L'Europe déconfine mais la France étend la quarantaine à 7 pays de plus

Alors que l'Europe poursuit son retour progressif à une "vie normale", la pandémie s'aggrave ailleurs dans le monde, et la France vient d'étendre à sept pays supplémentaires (Turquie, Bangladesh, Sri Lanka, Pakistan, Népal, Emirats arabes unis, Qatar) la quarantaine obligatoire à l'arrivée sur le territoire, déjà en vigueur notamment pour l'Inde et le Brésil.

Les campagnes de vaccination s'intensifiant, plusieurs pays européens ont commencé ce week-end à lever certaines des restrictions imposées depuis des mois dans l'espoir de contenir les contaminations.

Un vent de liberté s'est ainsi levé dimanche avec la fin de l'état d'urgence sanitaire en Espagne, où les habitants ont pu enfin sortir de leur région ou se rassembler dans la rue le soir. Dans plusieurs villes du pays, cris, applaudissements et musique ont marqué, à 00H00 la fin de ce régime d'exception imposé depuis octobre et la levée dans la plupart des régions du couvre-feu. "On dirait le Nouvel An", disait Oriol Corbella, 28 ans, sorti dans les rues de Barcelone (nord-est) comme des centaines de jeunes. "On retrouve un peu de normalité, de la liberté, mais il faut garder à l'esprit que le virus est encore présent", ajoutait-il.

En Grande-Bretagne, Le Premier ministre britannique Boris Johnson va confirmer lundi l'assouplissement de restrictions liées à la pandémie causée par le coronavirus, s'appuyant sur l'amélioration de la situation sanitaire, ont annoncé ses services dimanche.

En Allemagne, les plus de 7 millions de personnes vaccinées en Allemagne bénéficient désormais d'assouplissements des strictes règles sanitaires. Cet assouplissement va leur permettre de se réunir à plusieurs ou d'entrer dans n'importe quel magasin sans avoir à présenter de test négatif, comme c'est actuellement le cas pour le reste de la population, à l'exception des commerces dits "essentiels" comme les supermarchés ou les pharmacies. Et dans certaines villes de Bavière, dans le sud de l'Allemagne, les terrasses des bars et restaurants rouvrent lundi.

En Italie, à Milan, c'est le célèbre théâtre de la Scala qui rouvre ses portes lundi au public.

Et l'île méditerranéenne de Chypre rouvre ses frontières lundi aux touristes vaccinés en provenance de 65 pays.

La situation s'aggrave ailleurs dans le monde

Ailleurs dans le monde, la situation restait tendue en Inde. Pour la première fois samedi, ce pays de 1,3 milliard d'habitants a enregistré la mort de plus de 4.000 personnes due au Covid-19 en 24 heures et plus de 400.000 nouvelles contaminations. Mais les experts estiment que les chiffres officiels sont largement sous-évalués. Le variant du coronavirus découvert dans ce pays est plus contagieux et présente des caractéristiques qui pourraient rendre les vaccins moins efficaces, contribuant à l'accélération de l'épidémie en Inde, a averti de son côté samedi la scientifique en chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Soumya Swaminathan. L'Inde, qui est le plus grand producteur mondial de vaccins, n'a jusqu'à présent administré deux doses qu'à 2% de sa population.

Aux Etats-Unis, le Covid-19, qui a officiellement fait 581.751 morts depuis début 2020, a sans "aucun doute" tué beaucoup plus de monde dans le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie, a estimé dimanche le conseiller médical de la Maison Blanche Anthony Fauci.

Et en Tunisie, un nouveau confinement d'une semaine, englobant la fête musulmane célébrant la fin du ramadan, a commencé dimanche, au moment où les hôpitaux ont du mal à gérer l'augmentation des cas de coronavirus. Les autorités tunisiennes ont averti vendredi que le système de santé menaçait de "s'écrouler" en raison de l'afflux grandissant de malades dans les hôpitaux.

(avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 11/05/2021 à 5:26
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Une pensee emue a tous les migrants du Maghreb qui debarquent illegalement en Italie. Nombre d'entre eux porteurs du corona, les piquer de force ? Qu'en pense doc castex ? Bref, vous n'etes pas sortis d'affaire.

à écrit le 10/05/2021 à 15:17
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Le Pass Sanitaire à l'intérieur du pays, c'est Niet. Si on veut encore plus diviser, opposer les Français, c'est LA solution. Un bon argument pour le Front National et le retour de certaines pratiques Vichystes.

le 10/05/2021 à 18:17
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Le problème est que, depuis 4 ans, le plus "vichyste", prêt à jouer la carte d'une guerre civile, n'est pas celui qu'on croit. Quant au Pass sanitaire à l'intérieur du pays, pour la vie de tous les jours, on y arrive sûrement. Macron pourra s'appuye...

à écrit le 10/05/2021 à 13:12
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Vents contraires pour AstraZeneca et Johnson & Johnson. En Norvège, un comité d'experts préconise de renoncer aux vaccins des deux géants anglo-saxons de la santé. "Nous ne recommandons pas l'emploi des vaccins à vecteur adénoviral dans le programme ...

à écrit le 10/05/2021 à 9:33
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Pour une fois que le système de vaccination avait pris son régime de croisière optimal entre les doses disponibles et la capacité de vaccination (de l'inscription à la piqûre), était t'il bien opportun de venir foutre le bordel et de donner des faux ...

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