Elliott saisit la justice pour décapiter la direction d'Akzo Nobel

Parce que le géant mondial de la peinture vient de rejeter pour la troisième fois une offre de son concurrent PPG, le célèbre fonds activiste a déposé plainte auprès du tribunal de commerce d'Amsterdam pour obliger la direction à tenir une assemblée générale extraordinaire, espérant au final démettre le président du conseil d'administration.
Le fonds Elliott espère parvenir à dicter ses volontés au sommet du numéro un mondial de la peinture.

Le numéro un mondial néerlandais de la peinture continue de résister à l'appétit de son concurrent américain PPG. Mais la patience d'Elliott Advisors, un fonds spéculatif très activiste, a des limites. Qui ont été atteintes : après avoir exhorté des mois durant Akzo Nobel à discuter avec son concurrent américain PPG Industries en vue d'une fusion, il a décidé d'employer la manière forte, annonçant mardi avoir lancé une action en justice.

    >Lire : Bataille de titans dans la chimie mondiale : comment AkzoNobel compte échapper à PPG

En l'occurrence, Elliott a saisi le tribunal de commerce d'Amsterdam afin d'obtenir un jugement qui oblige la direction du géant chimique mondial à tenir une assemblée générale extraordinaire (AGE) chargée de se prononcer sur l'éviction éventuelle du président du groupe néerlandais, Antony Burgmans en raison de son refus de négocier avec PPG.

"Violation flagrante des obligations fiduciaires" et "rejet hautain"

Dans une lettre, Elliott estime que le rejet par Akzo de la troisième offre de PPG, d'une valeur de 26,3 milliards d'euros, constitue "une violation flagrante des obligations fiduciaires des organes dirigeants d'Akzo Nobel et du droit des sociétés néerlandaises, et (...) un rejet hautain des principes reconnus de bonne gouvernance d'entreprise".

Elliott Advisors, qui détient 3,25% du capital d'Akzo Nobel, s'est joint à des investisseurs institutionnels représentant plus de 10% de parts pour réclamer cette AGE.

La Bourse sanctionne l'attitude du directoire

L'offre présentée par PPG le 24 avril représente 96,75 euros par action, soit une prime de 50% sur le cours d'Akzo Nobel avant que les intentions du groupe américain n'aient été connues, le 9 mars.

Hier, 8 mai, le titre a terminé sur un recul de 3,21% à 76,85 euros à la Bourse d'Amsterdam, ce qui ramène sa progression depuis le début de l'année à 29,4%. A Wall Street, l'action PPG a cédé 1,57% à 108,43 dollars, ne gagnant plus que 14,4% depuis son dernier cours de 2016.

AkzoNobel n'a pas encore activé son dispositif anti-OPA hostile

Certes, le droit néerlandais autorise la démarche du fonds Elliott Advisors, mais Akzo l'a balayée du revers de la main, en estimant qu'elle serait contraire aux intérêts de la société et en réaffirmant son soutien à Antony Burgmans. Quoi qu'il en soit, une telle AGE ne pourrait se tenir avant le 1er juin.

Akzo Nobel est doté d'un dispositif anti-OPA hostiles depuis 1926 mais il ne l'a encore jamais mis en marche. Certains membres choisis du conseil de surveillance, en particulier le président Burgmans, peuvent par exemple soumettre des propositions contraignantes pour le directoire et ledit conseil.

(Avec Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 10/05/2017 à 21:09
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Ces opa sont le cabinet noir du capitalisme qui dévalorise totalement ce système. Tout n'est pas à vendre, et la ça pue le chômage à plein nez pour une société centenaire.

à écrit le 09/05/2017 à 17:31
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A propos de peinture, c'est le petit gars qui, dans une colère noire, rentre dans ce bar du Texas et demande "qui a peint mon cheval en vert ?". Un grand costaud se lève et lui dit "c'est moi, t'as un problème". Et l'autre lui répond "non, non, c'est...

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