Le projet d'une usine Moderna en France toujours « en discussion »

Malgré la baisse des activités liées au vaccin contre le Covid-19, un projet d'implantation d'une usine Moderna sur le sol français est toujours dans les tuyaux. « Je sais qu'il y a un désir fort du président de la République », a confié Stéphane Bancel, le dirigeant du laboratoire américain.
(Crédits : Dado Ruvic)

Les biotechnologies plus que les viennoiseries. Tandis que le projet d'une usine de pain par le groupe agroalimentaire Le Duff en Bretagne est actuellement bloqué, celui d'une usine Moderna, pourrait bien voir prochainement le jour en France. D'après Stéphane Bancel, le dirigeant du laboratoire américain à l'origine de l'un des premiers vaccins à ARN messager contre le Covid-19, un projet d'implantation d'une usine Moderna sur le sol français est toujours en discussion.

« Il y a des discussions régulières au plus haut niveau de l'Etat, y compris il y a quelques jours. Je sais qu'il y a un désir fort du président de la République », a confié le patron de la biotech, à l'AFP. « Comme toujours, il faut qu'on se mette d'accord (...), nous n'en sommes pas encore là, mais je pense qu'on fait des progrès. On continue à parler : c'est bon signe.»

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Une forme de rattrapage pour la France ? Le sujet d'une implantation dans l'Hexagone n'est pas anodin. Malgré son histoire scientifique, la France n'a pas développé de vaccin contre le Covid-19 avant juin 2022, lorsque la biotech Valneva a obtenu le feu vert de l'Union européenne. Et le sérum du géant français Sanofi, n'a lui, obtenu l'autorisation européenne que ce jeudi 10 novembre, près de deux ans après ceux de Moderna et du tandem Pfizer-BioNTech. Le laboratoire français s'est d'ailleurs dit prêt à commencer ses premières expéditions du vaccin de rappel. « L'approbation d'aujourd'hui valide nos recherches pour développer une nouvelle solution à la pandémie de Covid-19 », a déclaré Thomas Triomphe, vice-président exécutif pour les vaccins chez Sanofi, cité dans un communiqué.

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Au-delà de la France, le PDG de Moderna juge essentiel de construire des usines dans plusieurs régions du monde. Il vient de poser la première pierre d'un site de production au Canada. D'autres vont voir le jour en Australie, en Angleterre et au Kenya. « Nous voulons avoir des sites dans plusieurs régions du monde (...) car je suis convaincu qu'on aura d'autres pandémies ». Avec son usine au Kenya par exemple, Moderna dit vouloir proposer des vaccins au coût de revient, mais aussi des molécules adaptées aux énormes besoins du continent africain. « Il y a des dizaines de virus respiratoires, de virus tropicaux, dont aucune des grosses entreprises de la pharma ne s'occupe », explique Stéphane Bancel.

Aujourd'hui, la biotech aux 4.000 employés a quasiment 50 programmes en développement, et dispose d'une trésorerie de 17 milliards de dollars. Mais la baisse prévue des ventes de vaccins contre le Covid n'empêche pas son patron de dormir, assure-t-il. D'autant qu'il s'est lancé dans la lutte contre le cancer grâce à l'ARN messager, dans l'immuno-oncologie. Moderna réalise notamment un essai clinique avec l'américain MSD face au cancer de la peau. Traiter les cancers grâce à l'ARN, « ce serait un bond extraordinaire », espère le patron de Moderna. Des premiers résultats sont attendus d'ici à la fin de l'année.

Valneva veut supprimer un quart de ses effectifs

En revanche, pour le fabricant français de médicaments, Valneva, pas de tels débouchés. Compte tenu d'une baisse des activités liées au vaccin contre le Covid, l'heure est à la cure de minceur. Valneva a annoncé jeudi son intention de réduire d'environ 20 à 25% ses effectifs dans le cadre d'un plan de réorganisation. Toutefois, le groupe, qui développe, fabrique et distribue des vaccins contre les maladies infectieuses, a annoncé qu'après la réorganisation, son effectif total devrait rester néanmoins supérieur d'environ 25% à celui d'avant la crise de Covid-19. Ce redimensionnement devrait permettre à l'entreprise de réaliser des économies annuelles d'environ 12 millions d'euros, selon Valneva.

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Le groupe basé dans le sud-est de la France prévoit également une baisse des dépenses de recherche et développement de l'ordre de 95 à 110 millions d'euros. Le développeur français de vaccins maintient néanmoins sa prévision d'un chiffre d'affaires total pour 2022 compris entre 340 et 360 millions d'euros. Les ventes de produits, y compris les ventes du vaccin contre la Covid-19, ont progressé de 63,7% pour atteindre 74,4 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2022.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 12/11/2022 à 20:25
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Je rappelle à tous que Pfizer et Moderna sont toujours en phase de tests. Que Peronne a été blanchi par le conseil de discipline de l'Ordre des Médecins. Et que devant des députés européens, Pfizer a avoué n'avoir jamais effectué de tests sur la tran...

le 14/11/2022 à 13:15
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Très juste ,tu as de la chance d'ailleurs que ton commentaire passe car sur le même sujet ,les miens ont tendance à être bloqué. Sinon , le 19 octobre :Covid : l’EMA autorise la vaccination des enfants d’au moins 6 mois avec Moderna et Pfizer.Et P...

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