Un potentiel blockbuster de Sanofi menacé par les attaques de la biotech Amgen

La justice américaine estime que le Praluent, un anticholestérol fabriqué par Sanofi et Regeneron, viole deux brevets d'Amgen. Le médicament pourrait être retiré de la vente et représenter des centaines de millions d'euros de manque à gagner pour le laboratoire français.
Jean-Yves Paillé
L'action du groupe Sanofi perdait autour de 2,8% à 13h heures, à la Bourse de Paris, vendredi 6 janvier.

La justice du Delaware a tranché. Le Praluent (alirocumab), un anticholestérol produit par Sanofi et Regeneron, sera retiré de la vente. La cour a prononcé un jugement favorable à Amgen. La biotech américaine reproche au traitement des deux sociétés de violer deux de ses brevets. La justice du Delaware a accordé un délai de 30 jours à Sanofi et Regeneron avant de bloquer les ventes du traitement, pour leur permettre de trouver une solution appropriée ou de faire appel . C'est ce qu'on fait ces derniers le 5 janvier. Les ventes du Praluent, approuvées aux Etats-Unis le 24 juillet pourraient être bloquées dans un mois.

Les brevets d'Amgen concernés sont ceux du Repatha, un autre anticholestérol approuvé l'année dernière. A priori, ils sont protégés jusqu'en 2029. En théorie Sanofi pourrait se retrouver avec des centaines de millions d'euros de manque à gagner, alors que les analystes prévoyaient un pic des ventes à 2 milliards de dollars en 2020 pour le Praluent. Il faut dire que marché américain est le plus important au monde pour les anticholesterol. Pas moins de 28% des Étasuniens de plus de 40 ans prennent des traitements pour réduire leur cholestérol.

Pour le moment, le Praluent a généré 68 millions d'euros sur les trois premiers trimestres 2016 dans le monde. Au troisième trimestre, il a généré 28 millions d'euros outre-Atlantique et 6 millions en Europe.

Un accord encore possible avec Amgen

L'action du groupe Sanofi perdait autour de 2,8% à 13 heures, à la Bourse de Paris, et connaissait la plus forte baisse du CAC 40, vendredi 6 janvier. Néanmoins, le scénario du pire est encore évitable. En effet, un accord peut encore être conclu entre Sanofi, Regeneron et Amgen: en échange d'une autorisation de commercialisation du Praluent, la biotech américaine toucherait des millions de dollars de royalties chaque année.

C'est une nouvelle déconvenue pour Sanofi aux Etats-Unis. En octobre, l'autorisation de mise sur le marché d'un autre de ses blockbusters potentiels, le sarilumab a été repoussée aux Etats-Unis sine die à cause de "défauts de fabrication".

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 2
à écrit le 06/01/2017 à 18:32
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' par le plus grand des hasards', amgen est americain et sanofi, non.......

à écrit le 06/01/2017 à 15:04
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Vivement le vrai libéralisme économique, que les multinationales appartenant à des incompétents soient enfin rayés de la carte au lieu d'être tenus à bout de bras par les politiciens avec l'argent du contribuable. Les milliardaires portent bien l...

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