La justice du Delaware a tranché. Le Praluent (alirocumab), un anticholestérol produit par Sanofi et Regeneron, sera retiré de la vente. La cour a prononcé un jugement favorable à Amgen. La biotech américaine reproche au traitement des deux sociétés de violer deux de ses brevets. La justice du Delaware a accordé un délai de 30 jours à Sanofi et Regeneron avant de bloquer les ventes du traitement, pour leur permettre de trouver une solution appropriée ou de faire appel . C'est ce qu'on fait ces derniers le 5 janvier. Les ventes du Praluent, approuvées aux Etats-Unis le 24 juillet pourraient être bloquées dans un mois.
Les brevets d'Amgen concernés sont ceux du Repatha, un autre anticholestérol approuvé l'année dernière. A priori, ils sont protégés jusqu'en 2029. En théorie Sanofi pourrait se retrouver avec des centaines de millions d'euros de manque à gagner, alors que les analystes prévoyaient un pic des ventes à 2 milliards de dollars en 2020 pour le Praluent. Il faut dire que marché américain est le plus important au monde pour les anticholesterol. Pas moins de 28% des Étasuniens de plus de 40 ans prennent des traitements pour réduire leur cholestérol.
Un accord encore possible avec Amgen
L'action du groupe Sanofi perdait autour de 2,8% à 13 heures, à la Bourse de Paris, et connaissait la plus forte baisse du CAC 40, vendredi 6 janvier. Néanmoins, le scénario du pire est encore évitable. En effet, un accord peut encore être conclu entre Sanofi, Regeneron et Amgen: en échange d'une autorisation de commercialisation du Praluent, la biotech américaine toucherait des millions de dollars de royalties chaque année.
C'est une nouvelle déconvenue pour Sanofi aux Etats-Unis. En octobre, l'autorisation de mise sur le marché d'un autre de ses blockbusters potentiels, le sarilumab a été repoussée aux Etats-Unis sine die à cause de "défauts de fabrication".
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