Selon nos informations, les discussions entre EDF et Enel pour échanger des participations dans certaines de leurs centrales thermiques respectives sont en bonne voie.

Les deux anciens monopoles de l?électricité ont en effet confirmé à la fin du mois dernier «leur intérêt de principe» à procéder à de tels échanges de participation dans des centrales.

Chacun des deux groupes a proposé le mois dernier à l?autre les sites et centrales qui l?intéressent afin d?y prendre une participation minoritaire mais significative.

Enel doit ainsi obtenir 30% à 40 % de deux centrales à cycle combiné actuellement en projet par EDF en France et devant produire chacune environ 450 mégawatts
(MW) d?électricité. Ainsi Enel disposera de 250 à 300 MW de capacité de production d?électricité supplémentaire en France.

En contrepartie EDF obtiendra des participations dans des centrales à gaz ou à charbon d?Enel « en Europe ». Enel est non seulement très présent en Italie mais aussi en Espagne, depuis le rachat d?Endesa, en Europe centrale (Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) et en Russie.

Les deux géants de l?énergie européens discutent actuellement des sites exacts retenus pour leur partenariat et du montant des parts octroyés au partenaire. Pour des raisons techniques, ces discussions dureront encore plusieurs mois, selon les informations de La Tribune.

Le partenariat entre EDF et Enel devrait aussi s?étendre au domaine du nucléaire. Enel détient une participation industrielle de 12,5 % dans le premier projet EPR de Flamanville.

Demain samedi, le ministre italien de l?Industrie, Claudio Scajola sera d?ailleurs en visite à Flamanville, accompagnés du patron d?EDF Pierre Gadonneix et de l?administrateur délégué d?Enel, Fulvio Conti. 50 ingénieurs d?Enel travaillent actuellement dans l?Hexagone sur le projet d?EPR.

Le ministre italien devrait réitérer la volonté de son gouvernement de réintroduire dans la Péninsule la production d?électricité via des centrales nucléaires. EDF devrait être, peut-être à travers le deuxième électricien italien Edison qu?il contrôle pour moitié, associé à ce retour du nucléaire en Italie. Selon les accords franco-italiens, Enel a aussi une option pour participer à cinq autres projets d?EPR d?EDF en France.

Ces discussions entre EDF et Enel sont le signe d?une nette amélioration des relations des deux pays sur le dossier énergie après les fortes tensions suscitées par la prise de contrôle d?Edison par EDF et l?exclusion d?Enel du dossier Suez..