La guerre du gaz menace à nouveau entre Moscou et Kiev

De nouveau, les Russes accusent les Ukrainiens de retard quant au règlement de leur dette gazière et les menacent de couper les robinets. Du coup, les Occidentaux, livrés en gaz russe à 80% par l'Ukraine, pourraient en subir les conséquences.

Comme un air de déjà vu... Le géant gazier russe Gazprom a une nouvelle fois menacé ce jeudi d'interrompre au 1er janvier ses livraisons à l'Ukraine, pays clé pour le transit vers l'Europe, affirmant qu'elle ne paierait pas ses dettes d'ici là et qu'il ne serait alors plus lié avec elle par un contrat. "Si la dette n'est pas remboursée au 1er janvier et si d'autres solutions ne sont pas trouvées, nous ne pourrons pas signer de nouveau contrat et n'aurons pas de fondement juridique pour livrer le gaz aux consommateurs ukrainiens. Cela nous préoccupe", a déclaré le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision, et cité par l'Agence France presse (AFP).

L'Ukraine a payé 800 millions de dollars à Gazprom et "l'autre nouvelle est qu'ils ne nous paieront plus rien avant le Nouvel An, c'est-à-dire qu'on nous a remboursé la dette pour octobre, mais qu'il n'y a pas de paiement pour novembre et décembre", a-t-il détaillé. "Nous ne verrons pas cette somme avant le Nouvel An et ils ne proposent aucun schéma de remboursement et après ce paiement de 800 millions, le problème du 1er janvier ne fait que s'aggraver. Il est évident que nous ne pourrons pas passer au nouveau contrat direct en laissant derrière une dette de 2 milliards de dollars", a-t-il ajouté.

Gazprom va informer en conséquence ses partenaires européens, livrés à 80% via l'Ukraine, des risques concernant leur approvisionnement, a poursuivi le porte-parole. "Nous avons pris la décision d'envoyer une lettre aux compagnies partenaires qui exposera en détail la situation et donnera une évaluation des risques existants", a poursuivi Sergueï Kouprianov.

"Les capitales européennes comprennent (la situation)", a-t-il affirmé. "Nos collègues allemands, hongrois ou autrichiens ont de toute évidence du mal à comprendre pourquoi, à un prix de 179 dollars les 1.000 m3 (sous le prix du marché, ndlr), ils (les Ukrainiens) ne nous paient pas le gaz", a-t-il ajouté.

Gazprom affirme que la compagnie gazière ukrainienne Naftogaz lui doit quelque 2,4 milliards de dollars pour le gaz livré entre septembre et novembre et ne lui en aurait donc payé q'un tiers, soit 800 millions. Mais l'Ukraine conteste certaines des pénalités que veut lui imposer la société russe pour ses retards de paiement et demande d'ajourner le remboursement de son ardoise.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.