Gazprom interrompt ses livraisons de gaz à l'Ukraine

La Russie a fermé les vannes des gazoducs à destination de l'Ukraine. Moscou et Kiev ne sont pas parvenus à un accord sur une nouvelle politique tarifaire. Ce vendredi, les relations entre les deux parties se sont encore tendues, et l'Ukraine a refusé de permettre à la Russie d'acheminer la totalité du gaz requis pour les clients européens à travers le territoire ukrainien.

Les autorités russes ont mis leur menace à exécution et cessé leur livraisons de gaz à l'Ukraine le 1er janvier, après l'échec des négociations entre le groupe gazier russe Gazprom et les autorités locales. Moscou affirme que cette mesure n'affectera pas les autres pays d'Europe.

Ce vendredi 2 janvier, les relations entre les deux parties se sont encore tendues. L'Ukraine a refusé de permettre à la Russie d'acheminer la totalité du gaz requis pour les clients européens à travers le territoire ukrainien pour la journée de samedi, a déclaré vendredi le géant russe du gaz Gazprom. L'Union européenne, qui n'avait détecté ce matin aucune baisse de volume dans ses livraisons de gaz transitant par l'Ukraine, "suit de très près la situation", a indiqué un porte-parole de la Commission européenne.

Par ailleurs, le porte-parole de Gazprom a accusé ce vendredi l'Ukraine de "voler" du gaz naturel russe transitant par ce pays à destination des clients de l'Union européenne, au cours d'un point de presse retransmis en direct à la télévision. L'Ukraine a immédiatement démenti. "Nous ne volons pas de gaz. Nous prélevons du gaz pour les besoins techniques, pour pouvoir faire transiter les exportations russes", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la compagnie ukrainienne Naftogaz, Valentin Zemlianski.

Avec le passage à 2009, le contrat d'approvisionnement en gaz qui liait Gazprom, le géant russe, à l'Ukraine a expiré. Et les négociations pour le renouveler ont échoué. Le contentieux au sujet du remboursement par Kiev d'un impayé de plus de 2 milliards de dollars est toujours d'actualité et aucun accord sur les prix n'a été trouvé non plus entre les deux parties.

Pour 2009, Gazprom propose en effet à l'Ukraine un tarif de 250 dollars pour 1.000 mètres cubes de gaz. C'est deux fois moins environ que ce que payent les pays européens, mais c'est largement plus que les 179,50 dollars dont s'acquittait auparavant l'Ukraine. Kiev, de son côté, suggère un tarif de 201 dollars pour 1.000 mètres cubes et le relèvement des frais de transit dont s'acquitte la Russie pour acheminer son gaz en Europe de l'ouest.

Car c'est surtout la question de son approvisionnement qui inquiète l'Union européenne. En 2006, Moscou avait déjà interrompu ses livraisons de gaz à l'Ukraine pour des raisons similaires. A l'époque, les autorités russes avaient accusé Kiev d'avoir voler le gaz transitant par son territoire. Et le marché européen avait bien connu des baisses temporaire de son approvisionnement.

Cette fois-ci, les deux parties se veulent rassurantes. Moscou a assuré à l'Europe que le scénario de 2006 ne se répétera pas et un porte-parole de Naftogaz, le groupe énergétique ukrainien, affirme que les engagements concernant le transit de gaz vers l'Europe seront respectés. Le groupe compte puiser dans ses réserves le temps que la situation se débloque.

Pour Gazprom, il est capital que les livraisons de gaz à l'Europe ne soient pas interrompues. Or, 80% de celles-ci transitent par l'Ukraine. Les 300 millions de mètres cubes par jour destinés au marché européen et traversant l'Ukraine représentent 20% de la consommation globale des Etats de l'Union européenne.

Le gouvernement ukrainien avait annoncé jeudi qu'un compromis avec la Russie était proche et que les négociations pourraient s'achever avant le 7 janvier. "En trois ans, le prix du gaz russe a doublé pour les consommateurs ukrainiens (de 95 dollars à 179,5 dollars les 1.000 mètres cubes, ndlr). En même temps, celui du transit est passé de 1,6 dollar à 1,7 dollar, soit une hausse d'environ 6%", une tendance "illogique", a toutefois estimé le chef de l'Etat ukrainien.

 

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le titre de l'article. Pas à la Russie mais à l'Ukraine

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le Gaz est l'énergie dont il faut apprendre a reduire la consommation. Cette energie vient de pays, pour l'essentiels, instables et imprevisibles. Il faut fuir toute strategie d'approvisionnement en provenance des pays instables

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