L'Iran porte un nouveau coup dur au gaz GNL

Téhéran annonce avoir abandonné l'un de ses trois projets de production de gaz naturel liquéfié et le réexamen des autres.

Le gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG en anglais), il y a encore quelques mois considéré comme le futur produit énergétique d'avenir, n'a plus le vent en poupe. Les évolutions technologiques sur les gisements gaziers qui permettent de mieux les exploiter et les avancées sur les gaz rares ont en effet prolongé les perspectives d'exploitation des gisements et de leur transport par voies classiques, les gazoducs, sans avoir besoin de passer par la liquéfaction qui implique des investissements onéreux (navires et terminaux spéciaux notamment).

Nouveau signe de cette désaffection à l'égard du GNL, l'Iran annonce avoir abandonné l'un de ses trois projets de production de gaz naturel liquéfié et le réexamen des autres.

Ahmad Ghalebani, le directeur général de la Compagnie nationale du pétrole iranienne (NIOC), explique, dans une interview à l'agence Shana, dépendant du ministère du Pétrole, que "le ministère se concentre désormais sur les exportations de gaz par gazoduc. Cette méthode d'acheminement est plus économique et réalisable plus rapidement que la production de GNL, qui nécessite des investissements colossaux mais aussi des technologies complexes.Nous ne renonçons pas (à l'idée du GNL) mais nous allons revoir les projets.

D'où "l'abandon de la production de GNL" dans le cadre des phases 13 et 14 du gisement gazier géant offshore de South Pars, dans le Golfe persique.
Ce projet appelé Persian LNG était initialement piloté par le pétrolier anglo-néerlandais Shell mais il a stoppé ses investissements au printemps lors de la décision des sanctions de la communauté internationale contre Téhéran et son développement dans le nucléaire. Son jumeau, Pars LNG, piloté par Total qui a également pris ses distances avec l'Iran, est lui aussi au point mort.

Seul avance un troisième projet, Iran LNG, sous la houlette de la Compagnie nationale de gaz iranienne (NIGC) - avec l'aide d'une technologie allemande : Téhéran y a  déjà investi plus d'un milliard de dollars.

Le gaz reste un des points forts de l'Iran. Il détient les deuxièmes réserves mondiales et produit près de 600 millions de M3/jour actuellement, essentiellement pour son usage domestique. Avec South Pars, il compte doubler sa production d'ici à cinq ans et surtout devenir un grand exportateur de gaz.

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