Moscou met en selle un nouveau gazier sur les cendres de Ioukos

Les trois principales banques d'Etat russes accordent un crédit de 2,9 milliards d'euros à SeverEnergia. Ce groupe va exploiter les gisements gaziers de l'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski.
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Pendant que le dossier Shtokman s'enlise, d'autres projets gaziers bénéficient des faveurs de l'Etat russe. C'est le cas de SeverEnergia, qui n'est pour l'heure qu'un nom sur le papier, sans production industrielle de gaz, ni même de site Internet. Mais pour démarrer son activité, la société russe va recevoir un crédit syndiqué de 120 milliards de roubles (2,9 milliards euros) de la part de Sberbank, VTB et GazpromBank. Soit le plus gros crédit attribué cette année dans le secteur des hydrocarbures par des banques d'Etat russes, traduisant ainsi la très forte détermination de Moscou de maintenir la capacité de production gazière de la Russie. Le crédit syndiqué s'étend sur une période de sept années et son taux annuel, qui n'a pas été révélé, est compris entre 6% et 10% d'après les experts. Une somme équivalente sera investie d'ici à 2020 par les quatre actionnaires de SeverEnergia, les russes GazpromNeft, filiale pétrolière de Gazprom, et Novatek qui détiennent à parité 51% de SeverEnergia. A leurs côtés se trouvent les groupes italiens Eni (qui détient 29,5%) et Enel (qui détient 19,5%). Ces deux derniers avaient pris en 2007 la décision risquée d'acquérir les actifs de Ioukos, démantelés de manière très controversée par le Kremlin.

1.300 milliards de m3 de gaz

SeverEnergia a été formé à partir de plusieurs entreprises gazières qui possédaient des réserves de 1.300 milliards de mètres cubes de gaz (soit près de 30 fois la consommation annuelle gazière de la France) et 568 millions de tonnes de pétrole. La société a été évaluée à 3,2 milliards de dollars en 2007, si l'on se base sur la transaction réalisée lorsque Gazprom, qui souhaitait s'écarter des risques judiciaires liés aux actifs de Ioukos, a vendu sa part de 51% aux groupes GazpromNeft et Novatek. La taille de ses réserves garantit à SeverEnergia d'être le second groupe gazier indépendant russe derrière Novatek. Dans un premier temps, la production du groupe devrait se limiter au marché domestique russe, mais il n'est pas exclu qu'il exporte, si Gazprom perd son statut de monopole sur les exportations de gaz. Une perspective sur laquelle comptent certainement ses actionnaires italiens.

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Commentaires 7
à écrit le 31/12/2011 à 13:39
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Merci de le rappeler, et également que Khodorkovsky avait racheté Ioukos au millième de son prix avec une estimation à 13$ le baril. rappelons que ceux qui demande la libération de ce mafieux sont les mêmes qui ont fourni des armes à la Géorgie et qu...

le 31/12/2011 à 15:30
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100% D ACCORD

le 28/07/2014 à 16:12
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200% d'accord. Il faut que les gens connaissent les faits avant de faire des commentaires à la c**.

à écrit le 30/12/2011 à 11:25
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J'ai encore chatouillé La Tribune en précisant que Kodhorkovski voulait céder Youkos à Exxon-Mobil et que l'on fait tout ce qui est possible pour éviter un retour de Mr Poutine au Kremlin. Même le malade mental Mc Cain a fait sa suggestion: même sort...

le 30/12/2011 à 21:11
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Avant de disparaître La Tribune, faites une petite recherche: Je crois savoir (un ami américain m'en a aussi parlé). Il y a quelques années, Mc Cain est allé à Moscou et Mr Poutine lui a fait l'affront de ne pas le recevoir. C'est certainement pour c...

le 31/12/2011 à 13:38
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JE CONFIRME

à écrit le 30/12/2011 à 9:57
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Si Gazprom perd son statut de monopole, elle a une participation dans SeverEnergia via GazpromNeft et Gazprombank sera un des principaux créanciers. Une manière de récupérer des actifs moins chers et de toute façon, faites confiance aux intérêts supé...

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