Cela pourrait bien signer l'épilogue d'une bataille acharnée, longue de plusieurs mois. Veolia et Suez ont annoncé, ce lundi 12 avril, avoir conclu dimanche soir un accord de principe sur les principaux termes et conditions du rapprochement entre les deux groupes.
Ils sont notamment tombés d'accord sur un prix d'achat de 20,50 euros par action Suez, alors que Veolia proposait initialement 18 euros, un montant jugé insuffisant par son rival, qui exigeait 22,50 euros par titre. Le prix finalement retenu valorise l'ensemble de Suez à environ 13 milliards d'euros.
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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a rapidement réagi, se réjouissant d'un « accord à l'amiable » entre les deux géants de l'eau et de déchets, parvenus à un compromis après un long bras de fer.
« Cet accord préserve la concurrence au service des clients entre deux grandes entreprises industrielles nationales (...) Il garantit leur bon développement sur les marchés nationaux et internationaux. Il préserve l'emploi », s'est-il félicité dans une réaction transmise à l'AFP.
De leurs côté, les fonds Ardian et GIP ont affirmé lundi ne pas avoir participé aux discussions ayant abouti à un accord entre les deux groupes présents dans l'eau et les déchets.
« Ardian et GIP ont toujours été favorables à une solution négociée entre Suez et Veolia, dans l'intérêt de toutes les parties prenantes. Puisque nous n'avons pas participé aux négociations préalables à cet accord, et que nous n'avons connaissance à ce stade ni de ses termes spécifiques ni de ses implications pour l'ensemble des parties prenantes, il nous faut désormais en étudier les conséquences », ont-ils expliqué dans un communiqué.
Champion de la transformation écologique
Le rapprochement doit permettre de constituer un « champion mondial de la transformation écologique », au chiffre d'affaires d'environ 37 milliards d'euros, selon un communiqué de Veolia. Les titres Suez et Veolia prennent respectivement 6,8 % et 4,3 % après l'annonce de cet accord.
L'accord permettrait également la « réitération des engagements sociaux de Veolia pour une durée de quatre ans après la clôture de l'offre », précise le groupe, ainsi que, « dans une perspective d'intégration et de mixité des équipes, des engagements à prendre par Veolia en matière de composition des équipes de direction du siège et des pays ».
Pleine coopération
En outre, l'accord de principe prévoit la résiliation des accords avec Cleanaway concernant la cession des actifs en Australie (sous réserve des actifs de Sydney), et la « suspension de toute autre cession significative ». Une condition qui permet à Veolia d'acquérir « la désactivation de la fondation néerlandaise dans le cadre des annonces de Suez » et la « pleine coopération » des des groupes pour « l'obtention dans les meilleurs délais et conditions possibles de toutes les autorisations nécessaires ».
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Enfin, il signe la « suspension des procédures en cours et, lors de la signature des accords définitifs, le désistement de Suez et de Veolia de l'ensemble des contentieux en cours et l'absence d'introduction de nouvelles procédures entre eux », est-il précisé dans le communiqué.
Les deux fleurons français ont convenu de conclure des accords définitifs de rapprochement d'ici le 14 mai prochain.
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