Nouvelle étape dans la diversification des approvisionnements en gaz de la Bulgarie. Un accord a en effet été signé ce mardi 3 janvier entre l'opérateur gazier public bulgare Bulgargaz et la société gazière publique turque Botas. Il permet au premier d'avoir accès aux terminaux gaziers comme aux réseaux de transit turc et ainsi d'« accroître la sécurité des livraisons » dans toute la région des Balkans.
« Nous pourrons ainsi acheter du gaz à tous les producteurs internationaux et le décharger en Turquie, là où cela nous convient le mieux au plan logistique », a déclaré le ministre bulgare de l'Énergie par intérim, Rossen Hristov.
Selon le ministre turc de l'Énergie, Fatih Dönmez, le contrat couvre les treize prochaines années et pourra concerner jusqu'à 1,5 milliard de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) transportés par an, soit la moitié des besoins bulgares.
Un pas de plus vers l'émancipation du gaz russe
Avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février, Moscou assurait presque la totalité des besoins de la Bulgarie, membre de l'Union européenne (UE) et de l'OTAN, soit environ 3 milliards de mètres cubes de gaz par an. Mais le fournisseur a suspendu ses livraisons en avril, Sofia faisant partie des clients ayant refusé de payer en roubles comme l'a exigé la Russie en mesure de représailles aux sanctions européennes.
Depuis, la Bulgarie a cherché à diversifier ses sources d'approvisionnement pour couvrir ses besoins et assurer sa sécurité énergétique. Elle a pour cela inauguré en juillet un gazoduc gréco-bulgare long de 182 kilomètres. Baptisée IGB, cette interconnexion a été mise en exploitation en octobre dernier et lui permet d' « être moins vulnérable » au gaz russe.
La Bulgarie est ainsi raccordée au gazoduc Tanap/Tap destiné à acheminer vers l'ouest de l'Europe du gaz azerbaïdjanais de la mer Caspienne. Sofia doit recevoir 1 milliard de m3 par an de ce gaz, pour une capacité totale de l'IGB de 3 milliards de m3, soit l'ensemble de sa consommation. Un projet d'un coût de 220 millions d'euros, dont 50 millions d'euros de financements européens, dont l'idée date de 2009. Sa construction a été accélérée avec la guerre en Ukraine.
(Avec AFP)
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