Nucléaire : Veolia et EDF partenaires dans le démantèlement d'anciennes centrales

Les deux groupes français ont annoncé un accord portant sur le démantèlement de six réacteurs de première génération, ainsi que sur la vitrification de déchets faiblement et moyennement radioactifs. Pour Veolia, cela ouvre un nouveau marché.
Veolia lorgne l'essor du marché du démantèlement domestique et international.
Veolia lorgne l'essor du marché du démantèlement domestique et international. (Crédits : Robert Pratta)

Veolia s'ouvre une nouvelle porte dans le nucléaire en France. À l'occasion du World Nuclear Exhibition (WNE) qui se tient cette semaine au nord de Paris, le spécialiste du traitement de l'eau et des déchets a annoncé, en effet, mardi 26 juin, la signature d'un accord de partenariat avec EDF. Il porte sur la vitrification des déchets radioactifs de faible et moyenne activité, ainsi que sur le démantèlement en cours de six réacteurs nucléaires de première génération (de technologie uranium naturel graphite gaz, UNGG) - un processus, ce dernier, qui selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pourrait prendre jusqu'en 2100, en raison de sa complexité.

Vitrification et robotique

Sur ces deux volets de l'accord, Veolia, via sa filiale Veolia Nuclear Solutions, mettra à disposition d'EDF des technologies déjà expérimentées aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, au Japon, mais pas encore en France. Il s'agit d'une part d'un procédé de conditionnement par vitrification des déchets de faible et moyenne activité (97% des déchets radioactifs), que le partenariat avec EDF peut permettre d'industrialiser. Il s'agit d'autre part, pour pouvoir découper et extraire des composants du cœur des réacteurs à distance, de ses compétences en robotique, acquises en 2016 grâce à l'acquisition de la société américaine Kurion, et aujourd'hui déployées en particulier à Fukushima, où le groupe français participe aux longs travaux de démantèlement du réacteur endommagé.

"L'enjeu c'est de construire une vraie filière industrielle pour travailler en France mais aussi hors de France", a souligné le Pdg de Veolia Antoine Frérot, cité par l'AFP, lors de la cérémonie de signature.

La technologie utilisée pour la filière UNGG pourra en effet elle aussi être étendue, puisqu'elle sera "aussi utile pour les réacteurs à eau pressurisée le jour où leur démantèlement sera venu", a-t-il indiqué.

42 réacteurs en fin de vie dans dix ans

Ce partenariat ne constitue pas pour Veolia le premier avec EDF dans le nucléaire, puisqu'il est déjà présent sur le site de Centraco, où il prépare notamment les déchets métalliques contaminés pour la filière de recyclage par fusion. Mais il représente une première entrée sur le marché du démantèlement français, dont le groupe lorgne l'essor, selon le directeur des entreprises de spécialité mondiale du groupe, Claude Laruelle. 42 des 58 réacteurs actifs en France ont en effet été construits dans les années 80 pour une durée légale de 40 ans, et devraient donc arriver en fin de vie dans les dix prochaines années.

À l'international, où 440 réacteurs sont en fonctionnement aujourd'hui, avec une durée de vie comprise entre 40 et 60 ans, l'enjeu est aussi de "faire équipe" avec un autre acteur français incontournable, afin de profiter ensemble de la croissance prévue du marché, tout en en maîtrisant les incertitudes.

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Commentaire 1
à écrit le 28/06/2018 à 12:35
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Les réacteurs actuels du parc EDF ont en effet été construits pour fonctionner au moins 40 ans, mais les progrès permettent de les faire durer 50 et probablement 60 ans, après une opération de rénovation appelée "grand carénage". M. Frérot devra don...

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