Présidence d’Engie : Jean-Pierre Clamadieu en pole position

Le président du comité exécutif du groupe Solvay, reçu à Bercy ce lundi 12 février, sera soutenu par les cinq représentants de l’État lors du vote du conseil d’administration, qui doit se réunir mardi 13 février.
Dominique Pialot
L'État soutiendra Jean-Pierre Clamadieu (Solvay) pour succéder à Gérard Mestrallet à la présidence d'Engie.
L'État soutiendra Jean-Pierre Clamadieu (Solvay) pour succéder à Gérard Mestrallet à la présidence d'Engie. (Crédits : Yves Herman)

Ce sera donc certainement Jean-Pierre Clamadieu. Depuis que l'État, actionnaire d'Engie à 24,1%, a laissé entendre qu'il était favorable au maintien d'une présidence dissociée plutôt qu'à la nomination d'Isabelle Kocher au poste de PDG comme elle le souhaitait elle-même, de nombreux noms ont circulé pour prendre la suite de Gérard Mestrallet. Atteint par la limite d'âge, ce dernier avait obtenu en 2016 une prolongation de deux ans à la présidence du conseil d'administration, jusqu'au 18 mai prochain. Il a ainsi été question notamment de Patricia Barbizet (ex. Artemis), Anne-Marie Idrac (ex-présidente de la RATP et ancienne ministre), Jacques Aschenbroich (Valéo), Fabrice Brégier, ancien patron d'Airbus Commercial déjà administrateur d'Engie, Jean-Dominique Sénard (Michelin) et même, brièvement, Ségolène Royal.

Membre du Corps des Mines

Jean-Pierre Clamadieu est finalement le candidat de l'État. Seul candidat reçu (ce matin) à Bercy par le ministre de l'économie, il sera soutenu par ses cinq représentants au conseil d'administration (sur un total de 19), lequel doit se réunir en conseil d'administration extraordinaire ce mardi en début d'après-midi selon les informations de l'AFP. Âgé de 59 ans, Jean-Pierre Clamadieu, qui avait déjà pressenti dans le passé à la tête de EDF ou d'Areva, n'ira donc pas au terme de son mandat de président du comité exécutif de Solvay, groupe franco-belge issu du rapprochement en 2011 de Rhodia et Solvay.

Après un passage par l'administration et un cabinet ministériel, Jean-Pierre Clamadieu, diplômé de l'École des Mines de Paris et membre du Corps des Mines comme bon nombre des acteurs du secteur de l'énergie, a rejoint le groupe Rhône-Poulenc, devenu ensuite Rhodia dont il est nommé PDG en 2008.

Vice-président du comité exécutif de Solvay lors du rapprochement entre les deux groupes en septembre 2011, il en est président depuis mai 2012.

Quelle entente au sein de l'attelage à la tête du groupe ?

Impliqué sur les problématiques de développement durable et de changement climatique, il a été président de la Commission développement durable du Medef de 2007 à 2014, mais aussi, dans le cadre de l'Institut Montaigne, d'un groupe de travail auteur d'un rapport favorable au gaz de schiste.

Les observateurs soulignent que Jean-Pierre Clamadieu, par ailleurs encore jeune, sera vraisemblablement peu enclin à se cantonner à un rôle de simple figuration.

La véritable question qui se pose est celle de la bonne entente de l'attelage à la tête d'une entreprise en pleine transformation comme le sont la plupart des grands acteurs de l'énergie.

Isabelle Kocher, pour sa part, s'est refusée ces dernières semaines à tout commentaire, tant sur la décision de l'État que sur le choix du nouveau président. Mais il semble évident qu'une mésentente du duo - à l'instar de celle dont la rumeur s'est fait écho depuis deux ans entre elle et le président sortant - ralentirait certainement la transformation du groupe qu'elle a entamée tambour battant.

Dominique Pialot

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