C?est au tour de BHP Billiton de baisser ses prix. Le groupe minier australien vient d?annoncer, ce jeudi, qu?il réduirait de 33% le prix du minerai de fer qu?il fournit aux sidérurgistes japonais Nippon Steel et JFE. Selon la revue professionnelle Steel Business Briefing, qui cite des sources industrielles, BHP a baissé ses tarifs de 33 à 44% environ, selon les qualités de minerai.

Cette baisse égale celle faite par Rio Tinto à ses clients asiatiques, hors Chine. Au terme des discutions tarifaires annuelles, le brésilien Vale a réussi à négocier une baisse de 28%.

Mais la Chine, premier producteur mondial d?acier, campe sur sa revendication d?une réduction des prix d?au moins 40% par rapport à leurs niveaux de 2007. Elle a durci sa position, ce jeudi, en menaçant de réduire sa production d?acier et de se retirer des négociations. Dans le très officiel China Securities Journal, le secrétaire général de la Fédération chinoise du fer, Shan Shanghua, qui mène les négociations au nom de la Chine, a déclaré : ?la Chine est prête à rompre les discussions. En cas de pénurie du minerai de fer, les sidérurgistes chinois préféreront réduire leur production?.

BHP Billiton n?a pas souhaité faire des déclarations et a précisé qu?il diffuserait des informations une fois que l?essentiel des discussions sera terminé.

Par ailleurs, l?autorité japonaise de la concurrence (FTC) pourrait lancer une étude sur le projet controversé d?alliance entre les deux géants miniers australiens Rio Tinto et BHP Billiton, selon l?agence Jiji Press. L'accord entre les deux groupes marque l'aboutissement de 10 ans de négociations.  Ce rapprochement pourrait violer les lois anti-trust japonaises, a déclaré le secrétaire général de la FTC, Takahide Matsuyama. Il aurait précisé: ?si nécessaire, nous allons ouvrir une enquête qui pourrait également inclure une action judiciaire?. Les deux groupes miniers australiens fournissent environ 60% du minerai de fer utilisé par les aciéristes nippons.

Les sidérurgistes européens, via Eurofer, l?association qui les représente, ont également demandé, dès mardi, à la Commission européenne d?ouvrir une enquête sur ce projet d?alliance.

Enfin, le groupe Aluminum Corp. of China, dit Chinalco, a déclaré ce jeudi qu'il envisageait de participer à l'augmentation de capital de 15,2 milliards de dollars prévue par Rio Tinto PLC (RTP) pour éponger un peu sa dette de 40 milliards de dollars. Mais, le président de Chinalco, Xiong Weiping a précisé, lors de sa première conférence de presse depuis que Rio Tinto a mis fin la semaine dernière à son projet de rapprochement avec le groupe chinois d'un montant de 19,5 milliards de dollars : "nous n'avons pas pris de décision finale".

Rio Tinto avait annoncé vendredi dernier qu?il renonçait à son accord de recapitalisation controversé avec le chinois Chinalco qui aurait été actionnaire à hauteur de 18% et aurait obtenu 2 sièges au conseil d'administration. Déjà actionnaire à hauteur de 9%, le groupe chinois devait apporter à l?anglo-australien 19,5 milliards de dollars, via l'achat d'obligations convertibles de 7,2 milliards de dollars et le rachat d'actifs pour un montant de 12,3 milliards de dollars. C?est le mécontentement des actionnaires de Rio Tinto qui a mis fin à l?opération, ces derniers considérant que l'accord était trop onéreux et bien plus favorable à l'entreprise chinoise. Il a dû payer au chinois 195 millions de dollars pour rupture de négociations.

A la place, le groupe a annoncé une augmentation de capital qui se fait au prix de 1.400 pence par action. Elle devrait être bouclée dans la première quinzaine de juillet. La dette nette du groupe sera ramenée à 23,2 milliards de dollars. L'opération permet à Rio Tinto de faire mieux que son objectif de réduire cette année de 10 milliards son endettement.