Les clignotants passent au vert les uns après les autres pour le secteur manufacturier français. Selon l'indice PMI Markit publié ce jeudi 1er février, la confiance des entreprises a atteint son plus haut niveau depuis le début de la collecte des données en 2012. Pour l'économiste Alex Gill, "la croissance du secteur manufacturier reste soutenue au début de l'année 2018, ne ralentissant que très légèrement par rapport au pic de près de dix-sept ans et demi de décembre".
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Des carnets de commande remplis
La forte croissance du secteur manufacturier s'est poursuivie en janvier indique le cabinet indépendant. La production et les nouvelles commandes ont enregistré des taux d'expansion "historiquement élevés". La bonne santé du secteur repose en grande partie sur une forte augmentation de la demande. "Le volume global des nouvelles commandes enregistre en janvier l'une de ses plus fortes hausses depuis 2010, malgré un repli du taux d'expansion par rapport à décembre". L'autre bonne nouvelle pour le commerce extérieur est que les personnes interrogées par Markit indiquent que la hausse de la demande concerne aussi bien le marché intérieur que les marchés à l'export, "les nouvelles commandes à l'export enregistrant l'une de leur plus fortes expansions depuis 7 ans".
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Sur le front de l'emploi, quelques signes d'éclaircie apparaissent également. "La forte augmentation des ventes incite les fabricants à renforcer de nouveau leurs effectifs." Pour Alex Gill, "cette forte hausse de la demande s'accompagne de créations de postes, les entreprises cherchant à renforcer leur capacité opérationnelle et leurs niveaux de production".
Hausse des prix
D'après les derniers résultats de Markit, cette embellie s'accompagne d'une hausse des prix des achats qui "atteint un plus haut de 9 mois, tendance que les répondants attribuent au renchérissement des matières premières, notamment l'acier, le cuivre et le papier." Cette hausse des coûts a été répercutée en partie sur les prix de vente, marquant ainsi une accélération de l'inflation.
Un secteur en berne
Malgré une conjoncture favorable, les récents chiffres de la direction générale des entreprises publiés en décembre rappellent que l'industrie demeure un secteur sinistré. Entre 2000 et 2016, le poids de l'industrie(*) dans l'économie française est passé de 16,5% à 12,5% du produit intérieur brut. Du côté de l'industrie manufacturière, l'évolution est quasi similaire à celle de l'industrie en général.
Par ailleurs, les données de la Banque mondiale (qui différent des chiffres du ministère de l'Economie) illustrent parfaitement la perte de vitesse de l'industrie dans la valeur ajoutée française depuis plusieurs décennies.
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Dynamisme en zone euro
Dans l'union monétaire, même s'il y a un léger repli, l'industrie manufacturière retrouve également des couleurs. Selon Chris Williamson, chef économiste chez Markit :
"La très forte croissance du secteur manufacturier de la zone euro se poursuit en janvier. La production enregistre en effet l'une de ses plus fortes expansions des vingt années d'enquête, tendance faisant écho à une nouvelle hausse quasi-record du volume des nouvelles commandes."
Le secteur manufacturier est particulièrement dynamique aux Pays-Bas. La croissance s'accélère également en Italie, où l'indice s'établit à un plus haut de 83 mois, tandis qu'elle atteint un pic de plus de 10 ans en Grèce. Et même si l'indice connaît un repli en Allemagne, Espagne ou Autriche, il reste proche de son plus haut niveau historique. Du côté du marché du travail, l'emploi progresse pour le 41e mois consécutif en janvier. "Le taux de création de postes reste élevé et proche des niveaux record de novembre et décembre derniers."
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(*) Industrie manufacturière, industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution.
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