Carrefour : un résultat net en baisse, mais des ventes dynamiques grâce au Covid

Les ventes ont fortement crû au Brésil, en Espagne et en France, en raison des mesures de confinement. "Après presque 10 ans d'option de dividende en titres", Carrefour propose un dividende en numéraire au titre de l'exercice 2020.
Prises hors taxes, les ventes 2020 s'établissent à 70,7 milliards d'euros en 2020, légèrement moins bonnes que les attentes des analystes sondés par Bloomberg et Factset, qui prévoyaient respectivement 71,3 et 71,6 milliards d'euros de ventes hors taxes sur l'année.
Prises hors taxes, les ventes 2020 s'établissent à 70,7 milliards d'euros en 2020, légèrement moins bonnes que les attentes des analystes sondés par Bloomberg et Factset, qui prévoyaient respectivement 71,3 et 71,6 milliards d'euros de ventes hors taxes sur l'année. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Article corrigé à 12h15

Le résultat net part du groupe de Carrefour a baissé de 43% en 2020 à 641 millions d'euros contre 1,129 milliard d'euros l'année précédente, lorsqu'il avait été gonflé par des recettes de cession en Chine, a annoncé le groupe jeudi, se félicitant toutefois du "dynamisme" de ses ventes et de sa "profitabilité". "Après trois ans de transformation, notre modèle de croissance assure de façon pérenne le dynamisme de nos ventes et la profitabilité du groupe", a plaidé son PDG Alexandre Bompard, qui met en exergue le résultat opérationnel courant (ROC), indicateur de référence dans la grande distribution, en hausse de 16,4% à changes constants, à 2,2 milliards d'euros.

Par ailleurs, Carrefour, "après presque 10 ans d'option de dividende en titres", s'est dit jeudi "en position de normaliser sa politique de dividende" et propose un dividende au titre de l'exercice 2020 à 0,48 euro par action, "intégralement versé en numéraire". Il sera soumis à l'approbation de l'Assemblée Générale, prévue le 21 mai 2021.

La meilleure performance des ventes en 20 ans

Le groupe revendique des ventes à 78,6 milliards d'euros en 2020, soit une progression en comparable de 7,8%, sa meilleure performance depuis au moins 20 ans. C'est notamment le fait d'une très forte croissance des ventes au Brésil, où les consommateurs mangent souvent hors domicile le soir mais où les restrictions pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 profitent à la grande distribution. Pour des raisons un peu similaires, notamment la fermeture des espaces de restauration (restaurants, restaurants d'entreprise, cantines...) pendant une partie de l'année, les ventes annuelles ont connu une "dynamique soutenue en Espagne et en France, où tous les formats, notamment les hypermarchés, sont en croissance", a expliqué Mathieu Malige, directeur exécutif Finances et gestion de Carrefour lors d'un point presse téléphonique.

Prises hors taxes, les ventes 2020 s'établissent à 70,7 milliards d'euros en 2020, légèrement moins bonnes que les attentes des analystes sondés par Bloomberg et Factset, qui prévoyaient respectivement 71,3 et 71,6 milliards d'euros de ventes hors taxes sur l'année. En revanche, le résultat net ajusté part du groupe, en progression de 17,9% à 1,011 milliard d'euros, est légèrement supérieur aux attentes des analystes sondés par Factset.

Une fusion n'est pas "une nécessité"

L'offre du canadien Couche-Tard pour un rapprochement avec Carrefour, à laquelle s'est opposé le gouvernement français, est d'ailleurs selon Carrefour "un signe positif qui montre que Carrefour est devenu attractif à nouveau", a réagi jeudi le PDG du groupe de distribution français.

"Ma responsabilité était d'étudier cette offre sérieusement, les discussions en étaient à une phase très préliminaire quand elles ont été interrompues par le gouvernement français", a indiqué Alexandre Bompard, lors de la présentation de ses résultats annuels de son groupe.

Plus généralement, il a estimé qu'une fusion n'était "pas une nécessité" pour son entreprise, qui dispose d'une "trajectoire claire".

Le gouvernement français avait opposé mi-janvier un refus "clair et définitif" au rapprochement entre Carrefour et Couche-Tard, après que ce dernier eut proposé officiellement 20 euros par action du groupe français, ainsi valorisé à plus de 16 milliards d'euros hors dette. Les deux groupes avaient alors convenu de "prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels".

Carrefour "se positionne en consolidateur naturel là où il est présent"

Dans la foulée, le PDG du canadien, Brian Hanasch, avait conclu:

"Si nous recevions des signaux que l'environnement pourrait changer ou changerait de la part du gouvernement français ou d'autres acteurs clés, nous aimerions avoir l'occasion de nous engager à nouveau dans de bonnes conditions", "en supposant que nous n'avons pas trouvé d'autre moyen de créer plus de valeur pour nos actionnaires".

Selon le communiqué de présentation de ses résultats annuels jeudi, Carrefour "se positionne en consolidateur naturel là où il est présent" et est "plus que jamais attentif aux opportunités de croissance externe de taille modérée, offrant une parfaite complémentarité avec ses activités existantes". Le groupe avait notamment annoncé une série d'acquisitions en 2020 (Supersol en Espagne, Wellcome à Taiwan ou Bio C'Bon en France), "représentant une valeur d'entreprise d'environ 760 millions d'euros" et qui "devraient apporter plus de 2% de chiffre d'affaires opérationnel en année pleine".

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Commentaire 1
à écrit le 18/02/2021 à 10:11
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Tout profite toujours à la finance vu que les supermarchés ne sont que des sociétés financières.

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