Nestlé choisit le statu quo dans L'Oréal

Le pacte d'actionnaires, qui lie le géant de l'alimentation à la famille Bettencourt depuis plus de 40 ans, arrive à expiration à la fin du mois de mars. Faisant couramment objet de rumeurs et de critiques, la participation de Nestlé dans L'Oréal ne sera, pour autant, pas renégociée.
La question de l'avenir de ce pacte est en suspens depuis septembre 2017, d'autant que Nestlé a été pris pour cible l'an passé par un fonds activiste, l'américain Third, qui l'a exhorté à céder sa participation.
La question de l'avenir de ce pacte est en suspens depuis septembre 2017, d'autant que Nestlé a été pris pour cible l'an passé par un fonds activiste, l'américain Third, qui l'a exhorté à céder sa participation. (Crédits : Reuters)

Le géant suisse de l'alimentation Nestlé a annoncé jeudi qu'il n'avait pas l'intention de renouveler le pacte d'actionnaires qui le lie au groupe de produits cosmétiques L'Oréal, à l'occasion de la publication de résultats annuels en demi-teinte inférieurs aux attentes.

Le pacte d'actionnaires, qui lie Nestlé et la famille Bettencourt depuis 1974, arrive à expiration le 21 mars 2018.

"Afin de maintenir toutes les options ouvertes dans l'intérêt des actionnaires Nestlé, le conseil d'administration a décidé de ne pas renouveler cet accord", a indiqué le groupe dans un communiqué.

"Nous n'avons pas l'intention d'augmenter notre participation dans L'Oréal et nous nous engageons à poursuivre notre relation constructive avec la famille Bettencourt", a-t-il précisé.

L'Oréal reste toutefois un investissement important pour Nestlé.

Le pacte d'actionnaires remis en question plusieurs fois

Faisant régulièrement objet de rumeurs, le pacte a toutefois été maintenu jusqu'à présent.

La première inflexion est toutefois venue en 2014 lorsque Nestlé avait vendu une fraction de sa participation dans l'Oréal pour la ramener à 3,29% et signé un avenant contenant une clause de plafonnement des parts respectives du clan Bettencourt et de Nestlé, qui devait expirer six mois après le décès de Mme Liliane Bettencourt, fille du fondateur de L'Oréal.

| Lire aussi : L'Oréal : l'héritière Liliane Bettencourt est décédée

La question de l'avenir de ce pacte est en suspens depuis septembre 2017, d'autant que Nestlé a été pris pour cible l'an passé par un fonds activiste, l'américain Third, qui l'a exhorté à céder sa participation.

Lire aussi : Un fonds activiste met 3 milliards d'euros dans Nestlé et veut une sortie de L'Oréal

Des résultats mitigés

Évoquant ses résultats, Nestlé a fait état pour 2017 d'une baisse de 15,8% de son bénéfice net par rapport à l'année précédente, à 7,2 milliards de francs suisses (soit 6,2 milliards d'euros), en raison notamment d'une augmentation des charges de restructuration et d'un amortissement sur écart d'acquisition pour sa filiale Nestlé Skin Heath.

Son chiffre d'affaires a augmenté de 0,4% sur un an, à 89,8 milliards de francs suisses.

Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice de 9,6 milliards pour un chiffre d'affaires de 90 milliards.

Sa croissance organique -un indicateur qui permet de jauger l'évolution de ses ventes hors effets de change et de ventes ou rachats d'entreprise- s'est établie à 2,4%.

"La croissance organique de nos ventes en 2017 s'est située dans la fourchette de nos prévisions, mais en dessous de nos attentes", a reconnu Ulf Mark Schneider, son directeur général, cité dans le communiqué.

L'ancien patron du groupe allemand Fresenius a repris la direction de Nestlé en janvier 2017, avec pour mission implicite de redynamiser la croissance de Nestlé.

Malgré son poids, le groupe propriétaire de quelque 2.000 marques, dont les dosettes de café Nespresso ou les bouillons Maggi, ne parvenait plus à atteindre l'objectif de croissance organique de 5 à 6% auquel il avait habitué les investisseurs.

Des petites acquisitions dans d'autres segments

En prenant les commandes, Ulf Mark Schneider a commencé par le ramener aux environ de 2 à 4%, le temps de poser les bases d'une croissance saine.

Le nouveau patron a depuis commencé à imprimer sa marque, se penchant sur les activités de confiserie aux Etats-Unis, qui seront finalement reprises par l'italien Ferrero.

Il a également procédé à des petites acquisitions et prises de participation sur des segments porteurs, telles que la marque californienne Sweet Earth, positionnée sur le créneau des plats végétariens.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 15/02/2018 à 20:09
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