Tesco revient légèrement dans le vert un an après une perte historique

Le géant britannique de la distribution Tesco a annoncé mercredi être revenu légèrement dans le vert lors de son exercice 2015-2016, un an après avoir subi une perte abyssale liée à d'énormes dépréciations et à des difficultés sur son marché domestique.
Le premier distributeur britannique a souligné qu'il restait confronté à une guerre des prix qui ne serait pas sans conséquence sur le résultat opérationnel annuel.

Première croissance des ventes trimestrielles en Grande-Bretagne depuis plus de trois ans. Tesco a capitalisé sur sa performance réalisée durant les six semaines de la période des fêtes de fin d'année, mais ne s'estime pas encore complètement rétabli.

Le premier distributeur britannique a souligné qu'il restait confronté à une guerre des prix qui ne serait pas sans conséquence sur le résultat opérationnel annuel. Cette année sera celle d'un "marché difficile, en déflation et incertain".

Bénéfice après un déficit historique

Lors de l'exercice annuel bouclé le 27 février, Tesco a dégagé un bénéfice net de 138 millions de livres (172 millions d'euros). L'année précédente, il avait subi un déficit net historique de 5,7 milliards de livres (8 milliards d'euros au taux de change de l'époque).

"Nous avons effectué des progrès importants vis-à-vis des priorités édictées en octobre 2014", a expliqué le directeur général Dave Lewis, qui avait remplacé à l'époque Philip Clarke, poussé à la démission pour cause de mauvais résultats.

Au mois d'avril suivant, "David l'implacable", comme est parfois surnommé cet ancien du géant anglo-néerlandais Unilever, avait annoncé la pire perte de l'histoire quasi-centenaire de la principale enseigne britannique de supermarchés.

Les résultats avaient notamment intégré des charges exceptionnelles atteignant la somme faramineuse de 7 milliards de livres. Elles comprenaient en premier lieu une très lourde dépréciation immobilière appliquée sur ses magasins en raison d'un trou d'air du marché britannique de l'immobilier, mais aussi l'abandon de nouveaux magasins, des pertes sur le marché actions, des coûts de restructuration et une dépréciation suite à un investissement en Chine, entre autres.

"Guerre des prix"

Ces éléments exceptionnels éliminés cette fois, l'exercice comptable 2015-2016 a pris une allure plus présentable, bien que l'activité du groupe reste soumise à la pression, au Royaume-Uni, de la "guerre des prix" lancée dans le secteur par les enseignes de maxi-discompte à succès allemandes Aldi et Lidl.

Son chiffre d'affaires, à périmètre égal, a stagné (+0,1%) à taux de change constant, à 48,4 milliards de livres (60 milliards d'euros), et s'est même effrité à taux de change courant (-1,6%).

Au Royaume-Uni, son principal marché, le groupe a continué de fermer des magasins, dans le cadre de son plan de restructuration, et a subi "une forte déflation" des prix alimentaires comme des tarifs de l'essence.

Réduction des coûts

A l'international (Asie et Europe essentiellement), ses ventes ont décliné du fait de la faiblesse de plusieurs monnaies face à la livre sterling, mais le groupe a souligné que, ce facteur exclu, ses recettes avaient progressé, dopées par une attention particulière portée aux prix et aux produits frais.

Le groupe a exclu de ses comptes les résultats de son ex-filiale coréenne Homeplus, vendue pour plus de 4 milliards de livres (plus de 5 milliards d'euros) à un consortium mené par le fonds d'investissement coréen MBK Partners.

Tesco a élevé par ailleurs de 1,1% son bénéfice opérationnel avant éléments exceptionnels et à taux de change constant, à 944 millions de livres. Le distributeur a expliqué avoir réduit ses coûts, notamment au Royaume-Uni et en Irlande, via une réforme de ses relations avec les fournisseurs.

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