Scandale Orpea : l'ancien DG entendu librement dans le cadre d'une enquête pour "délit d'initié"

Yves Le Masne, l'ancien directeur général d'Orpea, est entendu -librement- ce mardi par les gendarmes au sujet de sa revente d'actions alors qu'il avait appris, selon le "Canard enchaîné", la parution prochaine du livre-enquête « Les Fossoyeurs » qui a plongé le groupe gestionnaire d'Ehpad en pleine tourmente. En mai, Laurent Guillot, ex-directeur adjoint du groupe de BTP Saint-Gobain, avait été annoncé comme lui succédant à la tête d'Orpea.
En avril, une autre enquête a été ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle dans les Ehpad d'Orpéa ou d'infractions financières de l'entreprise. Elle fait suite à celles lancées en février, pour « faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée ».
En avril, une autre enquête a été ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle dans les Ehpad d'Orpéa ou d'infractions financières de l'entreprise. Elle fait suite à celles lancées en février, pour « faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée ». (Crédits : STEPHANE MAHE)

Nouvel épisode dans l'affaire du scandale Orpea qui continue de subir les conséquences du séisme provoqué par le livre-enquête Les Fossoyeurs. L'ouvrage de Victor Castanet accuse le groupe d'Ehpad d'avoir mis en place un « système » pour optimiser ses bénéfices au détriment du bien-être des résidents et des employés. Depuis ce mardi matin, l'ancien directeur général d'Orpea est entendu librement par les gendarmes dans le cadre de l'enquête pour « délit d'initié » concernant sa revente d'actions avant la parution du livre en janvier.

Yves Le Masne est auditionné par les gendarmes de la section de recherches de Paris en charge de l'enquête ouverte par le parquet national financier (PNF), a précisé cette source, confirmant une information du Parisien.

Yves Le Masne réfute en bloc

Cette enquête fait suite à des révélations du Canard enchaîné. L'hebdomadaire avait, en effet, indiqué le 2 février dernier qu'Yves Le Masne avait revendu en juillet dernier pour 588.000 euros d'actions du groupe « trois semaines seulement après que la direction d'Orpea a été informée de la parution prochaine du livre ».

Ce qu'avait nié le principal concerné réfutant « vivement toute accusation de délit d'initié ». Il avait assuré que la vente d'« environ un tiers de (ses) actions » n'avait « rien à voir avec le livre de Victor Castanet, qui ne créait pas pour nous d'inquiétude particulière ».

Il avait également précisé qu'il n'avait « aucune raison » de céder davantage d'actions, « ayant pleinement confiance en l'avenir de la société ». « Le milieu de l'été est la période à laquelle je vends habituellement des actions, comme le montrent mes déclarations publiées antérieurement » et « j'ai toujours effectué mes ventes d'actions dans les périodes autorisées et fait toutes les déclarations réglementaires aux autorités compétentes », avait-il également fait savoir.

Remplacé par Laurent Guillot, issu de Saint-Gobain

Alors qu'il occupait le poste de directeur général d'Orpea depuis plus de dix ans, Yves Le Masne a été limogé fin janvier. Trois mois plus tard, un nouveau directeur général avait été annoncé pour reprendre les rênes du groupe : Laurent Guillot, ex-directeur adjoint du groupe de BTP Saint-Gobain, qui prendra ses fonctions à compter du 1er juillet.

Lire aussi 3 mnUn ex-DG de Saint-Gobain pour un Orpea plus transparent

Agé de 52 ans, Laurent Guillot a notamment exercé pendant plus de six ans la fonction de directeur financier au sein du groupe Saint-Gobain. Diplômé de Polytechnique et de l'Ecole des Ponts et Chaussées, il a également occupé plusieurs fonctions de conseiller au ministère de l'Economie à la fin des années 1990.

Autre enquête ouverte pour soupçon de maltraitance institutionnelle

Orpea est visé depuis avril par une autre enquête judiciaire, ouverte à Nanterre, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières, confiée aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles.

Ces investigations ont été jointes à celles, lancées en février, pour « faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée ».

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Commentaire 1
à écrit le 07/06/2022 à 22:54
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J'évoquais le problème il y a 4 ou 5 mois et les posts étaient censurés..

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