Tourisme : en Bretagne, des vacanciers plus locaux, des séjours plus courts et plus verts

Pouvoir d’achat, Brexit, crise sanitaire, changement climatique : le profil et la demande des touristes en Bretagne ont changé. Réalisée tous les cinq ans par Tourisme Bretagne, l’étude « Reflet » confirme l’attractivité de la région mais dévoile une tendance aux séjours plus courts, plus écolos pour une clientèle plus locale et moins britannique.
Outre une hausse dans la pratique des activités de plein air telles que la randonnée pédestre, la recherche de nature se traduit aussi par une progression des séjours en Bretagne intérieure, essentiellement autour des voies d'eau.
Outre une hausse dans la pratique des activités de plein air telles que la randonnée pédestre, la recherche de nature se traduit aussi par une progression des séjours en Bretagne intérieure, essentiellement autour des voies d'eau. (Crédits : Tourisme Bretagne-Emmanuel Berthier)

Avec 109 millions de nuitées touristiques réalisées en 2022, la Bretagne a renoué avec les niveaux de fréquentation d'avant-crise sanitaire et reste parmi les régions touristiques les plus attractives de France.

Pour autant la demande et le profil des touristes ont changé, sous l'effet de la crise sanitaire, du Brexit, de la prise de conscience environnementale ou encore de l'inflation.

Selon la dernière mouture de l'étude Reflet, réalisée tous les cinq ans par Tourisme Bretagne et publiée fin mai, la nouvelle photographie du secteur montre un engouement croissant pour les séjours courts, notamment en saison, l'excursionnisme et les balades à la journée.

Le besoin d'évasion des Bretons et de leurs voisins limitrophes a fortement augmenté, dopé par une augmentation de la population régionale. La clientèle de proximité (Bretagne, Pays de la Loire, Normandie) représente ainsi  36 % des nuitées françaises.

Quant aux voyageurs venus de plus loin (30% d'Île-de-France), ils privilégient également les séjours plus courts, réservés davantage sur Internet et plus connectés à la nature. Brexit oblige, la clientèle étrangère d'origine britannique est en net recul, laissant sa première place aux Allemands. En 2022, ceux-ci ont réservé 28% des nuitées étrangères.

Une consommation touristique à 5,9 milliards d'euros

Avec une durée moyenne de séjour estival passée de 9,8 jours en 2016 à 8,3 jours en 2022, Tourisme Bretagne comptabilise davantage de courts séjours, notamment en cœur de saison, mais une augmentation globale de 17% à 5,9 milliards d'euros de la consommation touristique.

« Dans le même temps, les dépenses individuelles journalières moyennes témoignent d'une relative stabilité », détaille Anne Gallo, présidente de Tourisme Bretagne.

« Signe de fragmentation des séjours, la part de visites de moins de 4 nuits a progressé de 7 points tandis que le délai de réservation s'est raccourci (57 jours contre 62 jours en 2016), conséquence directe de l'instabilité associée à la crise sanitaire » ajoutent Antoine Cariou et Jessica Viscart. Respectivement directeur et directrice adjointe en charge du pôle observatoire et développement, leur réflexion s'appuie sur la collecte de 40.000 questionnaires en 2022.

Remplis par des visiteurs en séjour, des excursionnistes en balade à la journée et des résidents, ces résultats nourrissent une étude qui permet ensuite aux professionnels du tourisme d'adapter leurs offres et leur stratégie.

S'agissant des réservations par exemple : le développement des plateformes de location de type Airbnb a entraîné une progression de deux points des séjours en hébergement marchand. En 2022, 31% des nuitées ont eu lieu en hébergement locatif (locations, hôtels, campings) contre 25% en 2016.

Activités de pleine nature et tourisme responsable

Si la Bretagne attire, c'est aussi pour son esprit nature. L'étude Reflet met en avant une augmentation de la pratique des activités de plein air telles que la randonnée pédestre, qui grimpe de 25 points, et le vélo, la progression des séjours en itinérance et la découverte du patrimoine régional (visites culturelles, découvertes de villes et de villages).

La recherche de nature se traduit d'ailleurs par une progression des séjours en Bretagne intérieure, essentiellement autour des voies d'eau, des Canaux d'Ille-et-Rance ou du Blavet.

« Le développement du tourisme responsable émerge nettement » constate Anne Gallo. « Il ne s'incarne pas forcément dans la recherche d'établissements labellisés, mais s'inscrit davantage comme une philosophie de vacances (dépaysement, accessibilité, singularité) à laquelle la Bretagne répond. »

Au cours de leur séjour, 86% des visiteurs déclarent agir pour diminuer leur impact sur l'environnement. Respect des sites visités, gestion et tri des déchets, consommation responsable et/ou locale : cette proportion a été multipliée par 2,5 en 6 ans.

« Cette photographie du tourisme ouvre les perspectives dans un contexte de répartition des flux, d'évolution de l'offre (transitions environnementales, digitales, sociétales) et de désaisonnalisation » note Antoine Cariou. « La Bretagne est perçue comme une destination rassurante et engagée en matière de tourisme durable. Globalement, la qualité de l'expérience est largement plébiscitée, avec plus de 95% des visiteurs satisfaits voire très satisfaits de leur séjour ou de leur visite » se félicite-t-il.

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Commentaires 2
à écrit le 01/06/2023 à 7:33
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La baisse générale du pouvoir d'achat des français n'en est elle pas la principale raison ?

à écrit le 01/06/2023 à 7:33
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La baisse générale du pouvoir d'achat des français n'en est elle pas la principale raison ?

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