Eurotunnel prend fait et cause pour les trains allemands

Une première rame test du train à grande vitesse de Siemens a passé sans encombre son premier examen de passage. Selon Jacques Gounon, la motorisation de ces trains, pointée du doigt par Alstom comme posant des problèmes de sécurité, ne constitue pas un obstacle.

Eurotunnel est en mesure d'accueillir de nouveaux opérateurs et de nouveaux trains dans le tunnel sous la Manche. Selon son PDG, Jacques Gounon, les règles de sécurité de l'infrastructure doivent pour cela évoluer. "En tant qu'exploitant du tunnel, je suis dans l'approche de faire tester et homologuer différents systèmes de train", a affirmé ce mercredi lors d'une conférence de presse.

Ce soutien explicite à Siemens, qu'Eurostar a choisi pour renouveler sa flotte, devrait déplaire à Alstom comme au gouvernement français qui ont, tous deux, pointé du doigt des problèmes de sécurité qu'entraîneraient l'utilisation des trains allemands dans le tunnel. Leur motorisation, répartie sur l'ensemble du train sous les wagons de voyageurs, poserait des risques de sécurité incendie. "Nous considérons que la 'motorisation répartie' doit être testée, c'est pour cette raison que nous allons mener des tests", a assuré Jacques Gounon.

Ce mercredi, une rame test de Siemens est entrée dans le tunnel sous la Manche. Un autre essai, avec cette fois des figurants à bord, aura lieu dans la nuit du samedi à dimanche. La rame sera toutefois "poussée" par des locomotives pour éviter à la motorisation répartie d'être activée. "Le test que nous allons effectuer a reçu l'accord de la CIG (la commission intergouvernementale franco-britannique chargée de la sécurité dans le tunnel). Nous fournirons les résultats de ces tests à la CIG qui prendra ensuite ses responsabilités" a insisté Jacques Gounon avant de rappeller "qu'en mars 2010, la CIG s'était déclarée ouverte à la motorisation répartie."

Pour le patron d'Eurotunnel l'enjeu n'est pas mince. Son entreprise qui perçoit des redevances pour le passage des trains entre la France et la Grande-Bretagne, étudie en ce moment les demandes de plusieurs compagnies ferroviaires désireuses d'emprunter le tunnel dans le cadre de libéralisation du transport ferroviaire de passagers en Europe. "Nous avons la concession des tunnels jusqu'en 2086 et on ne pourra pas continuer l'exploitation avec des règles de sécurité établies en 1986. Je suis neutre vis-à-vis des matériels et des opérateurs mais il doit y avoir des évolutions" a-t-il expliqué.

Refusant de commenter spécifiquement la décision d'Eurostar de rouler demain avec du materiel allemand, Jacques Gounon s'est dit convaincu que les trains Siemens rempliraient les critères de sécurité de la CIG.

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