Qui sera le nouveau propriétaire de la SNCM ?  Cinq offres de reprise et deux lettres d'intention ont été déposées pour reprendre la compagnie en redressement judiciaire, ont annoncé les administrateurs judiciaires dans un communiqué de presse, lundi 2 février, date butoir pour le dépôt des offres.

Les administrateurs judiciaires vont poursuivre l'analyse de ces offres et lettres d'intention, et continuer les échanges avec les différents candidats.

Plusieurs repreneurs potentiels ont confirmé lundi leur candidature à l'AFP. En voici la liste.

• Daniel Berrebi veut assurer la continuité territoriale avec la Corse

Daniel Berrebi, dirigeant de la société américaine Baja Ferries, prévoit la reprise des quatre lignes de la délégation de service public (DSP) pour assurer la continuité territoriale avec la Corse, ainsi que les lignes desservant le Maghreb. Sous pavillon français, elle prévoit également le maintien de "750 à 800 emplois" en CDI, contre 1.500 aujourd'hui, "à la seule condition que les contrats de travail soient entièrement remis à plat", selon son entourage.

• Christian Garin veut créer deux sociétés distinctes

L'armateur et ancien président du port de Marseille, Christian Garin, a déposé une offre de "reprise partielle des actifs" de la compagnie maritime, portant sur six de ses navires (sur huit). Son offre prévoit la mise en place de deux sociétés distinctes, une dédiée à la continuité territoriale avec la Corse, et une autre pour les activités en dehors de ce contrat de délégation de service public (DSP), notamment vers le Maghreb.

"Dès que les conditions de pérennité de la DSP actuelle seront confirmées, nous envisageons de commander quatre nouveaux navires", a ajouté M. Garin.

• L'entrepreneur corse Patrick Rocca a déposé une lettre d'intention

L'entrepreneur corse Patrick Rocca, président du groupe éponyme, dont le groupe est basé à Ajaccio, a quant à lui déposé une lettre d'intention, a-t-on déclaré à l'AFP dans son entourage lundi.

Les offres, présentées mercredi aux salariés

Un comité d'entreprise doit avoir lieu mercredi 4 février, au cours duquel les offres seront présentées aux salariés. "Je ne vois pas ce qui peut sortir, à part des projets non viables ou des repreneurs pas sérieux", a estimé auprès de l'AFP Frédéric Alpozzo, leader de la CGT à la SNCM, évoquant un "appel d'offres à prédateurs".

Ces offres restent en outre suspendues au verdict de Bruxelles sur la double condamnation de la SNCM à rembourser un peu plus de 400 millions d'euros d'aides publiques jugées indûment perçues par les instances européennes.

Les actionnaires actuels, au premier rang desquels le tandem Transdev/Veolia (66%) et l'État (25%), ont justement précipité la SNCM en redressement judiciaire pour effacer cette ardoise, avec l'espoir que la création d'une "discontinuité" économique suffisante permette l'effacement du passif.