EasyJet poursuit son ambition de faire voler un avion « zéro émission » dans la prochaine décennie. La compagnie britannique a annoncé le 7 septembre que son partenaire, la startup américaine Wright Electric, avait réalisé les premiers essais au sol de son moteur électrique de forte puissance destiné à équiper un avion monocouloir à l'horizon 2030.
« Nous commençons maintenant les essais de notre groupe motopropulseur électrique de 2 MW et la collecte de données pour la certification en vol », détaille Jeff Engler, directeur général de Wright Electric. Une première étape avait été franchie en mai dernier avec le lancement des essais d'un onduleur de nouvelle génération. Celui-ci sera d'ailleurs couplé au moteur au cours de cette campagne de tests au sol, qui doit durer encore deux ans. Un premier essai en vol est prévu en 2023, sur un banc d'essais volant.
Pour mener à bien cette campagne, la startup basée à Albany, dans l'État de New York, doit encore renforcer ses infrastructures. Un laboratoire doit être ouvert d'ici à la fin de l'année, ainsi qu'un site spécifique pour les essais moteur. Elle a reçu pour cela le soutien de ses partenaires institutionnels américains, à savoir la NASA et les départements de l'Énergie et de la Défense.
La difficile question de la masse
Outre une puissance de 2 MW, Wright Electric revendique une puissance massique de l'ordre de 10 kW/kg. En se basant sur cette donnée, qui illustre la puissance développée par le moteur par rapport à sa masse, la startup américaine estime ainsi pouvoir intégrer jusqu'à 10 moteurs de ce type sur son futur démonstrateur Wright 1 (qui vise l'emport de 186 passagers sur des trajets allant jusqu'à 1.300 km). Cela lui conférerait une puissance totale de 20 MW, jugée supérieure à celle fournie par les moteurs d'un Airbus A320 actuel.
La question de l'alimentation en énergie - qui reste l'un des freins majeurs au développement de l'aviation commerciale électrique en raison du poids des batteries - ne semble en revanche pas tranchée entre Wright Electric et easyJet.
La startup met, elle, davantage en avant la possibilité d'utiliser des batteries électriques ou des piles à combustibles à hydrogène, tandis que la compagnie à bas coût britannique insiste sur la possibilité de s'orienter vers un système hybride avec la combustion d'hydrogène.
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