Easyjet : grève du personnel de cabine au Portugal pour des hausses de salaire

Le personnel de cabine d'Easyjet au Portugal a entamé samedi une grève de trois jours réclamant une hausse des salaires qui sont « gelés depuis 2019 ». Un mouvement social qui a entraîné l'annulation de quelques vols samedi matin dans un pays où la compagnie aérienne à bas coûts britannique s'est fortement développée.
Easyjet s'est fortement développée au Portugal et propose près de 90 liaisons aériennes depuis les aéroports du pays.
Easyjet s'est fortement développée au Portugal et propose près de 90 liaisons aériennes depuis les aéroports du pays. (Crédits : Charles Platiau)

Les revendications salariales continuent de perturber l'activité du transport aérien. Le personnel de cabine d'Easyjet au Portugal a entamé samedi une grève de trois jours pour réclamer des hausses de salaires qui sont « gelés depuis 2019 », selon les grévistes. Ils demandent également des améliorations de leurs conditions de travail, a expliqué à l'AFP un porte-parole du syndicat national du personnel de l'aviation civile (SNPVAC). Dans le réseau Easyjet en Europe, « nous sommes les moins bien payés », mais aussi ceux qui « travaillent le plus d'heures avec le moins de périodes de repos », a-t-il ajouté précisant que la décision de faire grève a été prise après l'échec de cinq mois de négociations avec la compagnie.

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Cette dernière n'est pas la seule à faire face à de telles revendications. En juin 2022, le personnel de cabine portugais de Ryanair a, lui aussi, lancé un mouvement de grève afin d'obtenir une revalorisation salariale. « Cette mobilisation est non seulement l'occasion de braquer les projecteurs sur les multiples atteintes à la dignité des travailleurs et de faire connaître cette réalité, mais aussi un moment d'unité et de solidarité contre le dumping », avait ainsi justifié le SNPVAC. L'aéroport de Roissy s'est, lui, retrouvé en partie paralysé par une grève de son personnel le 9 juin, réclamant une hausse de salaire de 300 euros. De même, au Royaume-Uni où le principal syndicat britannique, Unite, a organisé une grève de cinq jours en avril chez les bagagistes de l'aéroport de Luton et menaçait d'en faire de même chez British Airways à l'été. En Italie, deux syndicats ont, eux, mené une grève de 4 heures début juin dans la compagnie irlandaise Ryanair, toujours pour des revendications salariales ainsi que pour dénoncer son refus d'accorder les journées de repos obligatoires l'été.

78 vols annulés, selon le syndicat portugais

En conséquence, un peu partout en Europe, de nombreux vols ont dû être annulés comme cela a été le cas samedi matin, au Portugal. Quelques vols ont, en effet, été supprimés notamment vers Bastia (France), Birmingham (Royaume-Uni) et Bâle (Suisse) au départ de Lisbonne, ainsi que Madrid au départ de Porto (nord), selon les informations de Aéroports du Portugal (ANA) qui conseille aux passagers d'Easyjet de se renseigner avant de se rendre à l'aéroport. Le ministère portugais aux Infrastructures, qui a la tutelle des transports, avait établi un service minimum pour 54 vols. D'après le SNPVAC, qui a convoqué cette mobilisation, la compagnie avait annulé 78 vols sur les trois jours de grève, ce qui correspond à environ 30% des vols programmés, au moment de l'annonce du préavis de grève le 17 mars.

De son côté Easyjet a indiqué faire tout son possible pour « minimiser l'impact » de ce mouvement social expliquant avoir tenté d'anticiper la grève, en annulant des vols à l'avance et en donnant « la possibilité à ses clients soit de changer de vol gratuitement, soit d'obtenir un remboursement ».

Des comptes pas encore revenus dans le vert

La compagnie britannique à bas prix, qui a récupéré 18 créneaux de décollage et d'atterrissage de la compagnie publique TAP soumise à un plan de restructuration, s'est fortement développée au Portugal. Elle propose ainsi près de 90 liaisons aériennes depuis les aéroports portugais et a augmenté sa capacité de 36%. Elle va proposer cette année 11,2 millions de sièges et devrait employer cet été plus de 830 salariés, contre 350 en 2019, avant la crise sanitaire, avait indiqué en début d'année José Lopes, directeur d'Easyjet pour le Portugal.

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Si elle s'attend à un été record, à l'image de celui de 2022, la compagnie à bas coût britannique n'est, pour l'instant, pas parvenue à faire rebasculer ses comptes dans le vert sur l'année, selon les résultats de son exercice 2021-2022 communiqués en novembre dernier. À la faveur d'un été record, elle a mieux fini son exercice. Johan Lundgren, directeur général d'Easyjet, affichait tout de même un haut niveau de confiance, assurant croire en ses forces, avec de bonnes perspectives pour les prochains mois, une montée en puissance de l'activité et un bilan financier solide. Avec l'objectif de retrouver les niveaux d'avant crise dont la compagnie était encore loin en novembre.

(Avec AFP)

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