L'actionnaire de MoryGlobal attaqué pour "abus de biens sociaux"

Le comité d'entreprise et deux syndicats du transporteur français ont déposé plainte contre l'actionnaire Arcole. Ils l'accusent d'avoir imposé à MoryGlobal de verser 7,5 millions d'euros pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi de Mory Ducros. Arcole avait réfuté cette accusation en février.
Le dépôt d'une plainte n'entraîne pas forcément l'ouverture d'une enquête. Toutefois, "le procureur peut s'appuyer sur cette plainte pour engager une action contre Arcole", espère le secrétaire du CE, Denis Jean-Baptiste (CFTC).

Nouvelles bisbilles au sein de MoryGlobal. Le comité d'entreprise du groupe français de transports, ainsi que les syndicats CFTC et FO ont déposé une plainte visant l'actionnaire Arcole et ses dirigeants pour abus de biens sociaux, a-t-on appris jeudi 23 avril de sources concordantes. La plainte a été déposée lundi au tribunal de Bobigny.

Elle porte "sur le versement indu de 7,5 millions d'euros imposé" par Arcole Industries à la société MoryGlobal "pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi de Mory Ducros", liquidée en 2014, a déclaré à l'AFP Thomas Hollande, avocat du comité d'entreprise.

Selon Thomas Hollande (fils du président de la République), le versement de cette somme constitue en outre "une violation manifeste du plan de cession arrêté par le tribunal de commerce de Pontoise en février 2014". Celui-ci interdit "au repreneur de retirer les fonds consacrés au financement de la reprise pendant un délai de deux ans".

Pour rappel, Arcole, propriétaire du transporteur de colis Mory Ducros, avait été autorisé par la justice en 2014 à constituer une autre société, renommée MoryGlobal. Cette dernière avait repris une partie des agences et des activités de Mory Ducros, dont la liquidation avait entraîné plus de 2.800 licenciements.

Arcole avait "formellement démenti"

Début février, Arcole avait "formellement démenti" cette information auprès de l'AFP, indiquant n'avoir "jamais retiré tout ou partie de cette somme". Dans un jugement du 25 février, dont l'AFP avait obtenu copie, le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise) avait rappelé "qu'un plan de sauvegarde de l'emploi doit être intégralement financé par l'entreprise en difficulté".

Or, "il apparaît, au mépris de ce principe, que l'actionnaire majoritaire de la société MoryGlobal a financé le plan de sauvegarde de l'emploi de la société Mory Ducros en lui attribuant la somme de 7,5 millions d'euros".

Pour les juges, "la société MoryGlobal par l'intermédiaire de son actionnaire principal, s'est lui-même mis en difficulté en procédant à un acte de gestion anormal, privant l'entreprise de sa trésorerie". Selon ces derniers, cela démontre de fait "que le plan de cession était défectueux dès l'origine".

La plainte de FO vise trois membres du Comité de surveillance

Quant à la plainte de FO pour "abus de biens sociaux", celle-ci vise trois membres du Comité de surveillance de MoryGlobal, dont André Lebrun, président du directoire d'Arcole, souligne le syndicat dans un communiqué jeudi. Elle vise également Arcole pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux".

Le dépôt d'une plainte n'entraîne pas forcément l'ouverture d'une enquête. Toutefois, "le procureur peut s'appuyer sur cette plainte pour engager une action contre Arcole", espère le secrétaire du CE, Denis Jean-Baptiste (CFTC).

Pour rappel, le 31 mars, le tribunal de commerce de Bobigny avait prononcé la mise en liquidation de MoryGlobal. Près de 2.150 salariés vont être licenciés fin avril pour motif économique.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 23/04/2015 à 18:15
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Halala ! Le mélange des genres ! Le gouvernement pousse pour que des entrepreneurs prive sauvent des emplois et voilà le rejeton du président qui vient défendre le comité d entreprise ! Manque plus que T au ira s en mêle pour donner raIson au rejeton...

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