Borne confirme le lancement du CDG Express, Pécresse inquiète pour le RER B

La ministre des Transports a estimé que le mégaprojet de liaison rapide entre Paris et l'aéroport de Roissy-CDG était "nécessaire pour Paris et toute l'Île-de-France". Pour tâcher d'éteindre les critiques de nombreux habitants et élus d'Ile-de-France opposés au projet, elle rappelle que plus de 500 millions d'euros, sur le 1,8 milliard d'euros que doit coûter le projet de CDG Express, iront à l'amélioration du RER B.
L'enjeu de cette liaison rapide est d'absorber la croissance du trafic de Roissy-CDG (65 millions de voyageurs aujourd'hui à 80 millions en 2025). Mais face à l'opposition de nombreux habitants et d'élus d'Île-de-France inquiets du manque d'investissement pour améliorer le RER B (900.000 voyageurs/jour), la ministre des Transports a assuré que l'objectif était de mettre en service cette liaison rapide pour les JO de 2024, mais que ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien.
L'enjeu de cette liaison rapide est d'absorber la croissance du trafic de Roissy-CDG (65 millions de voyageurs aujourd'hui à 80 millions en 2025). Mais face à l'opposition de nombreux habitants et d'élus d'Île-de-France inquiets du manque d'investissement pour améliorer le RER B (900.000 voyageurs/jour), la ministre des Transports a assuré que l'objectif était de mettre en service cette liaison rapide pour les JO de 2024, mais que "ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien". (Crédits : CDG Express)

[Article publié le 6.02.2019 à 8:54, mis à jour à 14:09 avec déclaration V. Pécresse]

Le mois de février devait être celui de la décision de faire ou de ne pas faire ce mégaprojet de liaison ferroviaire rapide entre l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle et Paris. Février parce que, d'une part, c'est à ce moment que la mission de concertation menée par le préfet d'Île-de-France Michel Cadot, s'achève et, d'autre part, c'est là que doivent impérativement commencer les travaux pour tenir l'objectif d'une mise en service en décembre 2023.

Et de fait, Élisabeth Borne a confirmé ce mardi la construction du CDG Express, train rapide censé relier Paris à l'aéroport de Roissy à temps pour les jeux Olympiques de 2024, assurant que "ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien", et notamment du RER B.

"Le contrat de concession sera signé dans les prochains jours" avec le gestionnaire d'infrastructure détenu à parts égales par ADP, SNCF Réseau et la Caisse des Dépôts, a annoncé Mme Borne dans une interview au quotidien "Le Parisien".

Un projet "nécessaire pour Paris et toute l'Île-de-France"

Elle ajoutait :

"C'est indispensable pour pouvoir donner le coup d'envoi des travaux sans perdre de temps", estimant que "le projet de CDG Express est nécessaire pour Paris et pour toute l'Ile-de-France".

Le CDG Express doit théoriquement relier, à partir du 1er janvier 2024, la Gare de l'Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l'aéroport de Roissy. Le trajet, long de 32 kilomètres, doit durer vingt minutes et coûter 24 euros.

L'enjeu est d'accompagner la croissance du trafic de l'aéroport qui doit passer de 65 millions de voyageurs par an aujourd'hui à quelque 80 millions de voyageurs à l'horizon 2025.

Mais ce projet est contesté par de nombreux habitants et élus d'Ile-de-France qui craignent notamment que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris, en particulier le RER B, qui transporte chaque jour 900.000 voyageurs (plus de 165 millions par an).

"Il y a un nombre de chantiers très importants, avec quinze projets majeurs d'après SNCF Réseau. Le CDG Express n'est qu'une petite partie du sujet", a pointé la ministre.

Le projet bénéficiera au RER B via une dotation de 500 millions d'euros

"Le préfet de région (Michel Cadot) a été chargé d'une mission sur le calendrier des travaux. Il remettra ses conclusions fin mars ou début avril. Il dira clairement quels sont les éventuels ajustements qui pourront être nécessaires dans l'organisation des chantiers", a-t-elle relevé, notant qu'il faudra, le cas échéant, faire des priorisations".

Mme Borne a rappelé, au passage, que plus de 500 millions d'euros, sur le 1,8 milliard que doit coûter le projet de CDG Express, iront à l'amélioration du RER B.

L'ouverture pour les JO de 2024 est "tenable"

Quant à une ouverture à temps pour les JO de 2024, "à l'heure actuelle, SNCF Réseau nous dit que cette date est tenable", a constaté Mme Borne.

"La mission confiée au préfet de région vise à préciser à quelles conditions, et avec quelles interruptions de circulation, SNCF Réseau serait en mesure de tenir son calendrier. En fonction des conclusions qui me seront remises, on sera amené à prendre des décisions", a-t-elle expliqué, ajoutant que "cela pourra le cas échéant toucher au calendrier".

"Je le dis très clairement: je n'exclus rien, on n'est pas arc-bouté sur un calendrier qui serait irréaliste. Aujourd'hui, l'objectif est de mettre en service pour les JO, mais ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien", a souligné la ministre.

Valérie Pécresse "vigilante" et "pas convaincue"

Pour Valérie Pécresse, qui publiait un communiqué en fin de matinée ce mercredi 6 février, l'annonce de la ministre des Transports témoigne que son cri d'alarme sur la dégradation des conditions de transports des usagers de la ligne B du RER a été pris en compte.

Et même si la présidente de la région Île-de-France dit partager au passage le diagnostic de la ministre sur l'enjeu d'attractivité pour la région et l'amélioration pour les usagers du RER B, cela ne l'empêche pas de déclarer qu'elle n'est "pas convaincue de la capacité de SNCF Réseau de réaliser le projet CDG Express d'ici à 2024 sans dégrader les conditions de circulation des 1,6 millions de voyageurs de l'axe nord".

En conséquence, elle avertit que sa vigilance sera totale lors des annonces de l'État début avril, sur notamment deux points :

  • le calendrier du projet CDG Express ; et
  • les garanties que l'Etat apportera pour les usagers de la ligne B.

Dans une conclusion pleine de sous-entendus, elle rappelle que le 12 décembre dernier, le conseil d'administration d'IDF Mobilités avait voté, à l'unanimité, "une délibération sur ce projet demandant à l'État de suspendre les travaux tant que toutes les garanties techniques et financières permettant de poursuivre l'amélioration des conditions de transports des franciliens n'auront pas été données".

(Avec AFP)

CDG Express, tracé, plan, future ligne, Paris-aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, transports en commun, RER B,

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 06/02/2019 à 23:43
Signaler
Encore une menteuse incroyable celle-là. Tous en gilets jaunes pour réclamer la priorité à la rénovation du RER B et au rejet du train des riches qui va empêcher des millions de gens de faire correctement leurs trajets quotidiens. Ce que l'article ...

à écrit le 06/02/2019 à 16:34
Signaler
Curieux de voir Madame Pecresse s'inquiéter du RER certes A mais quant à voir l'usine à gaz gérer le RER D là pas tout va bien !!! Empruntez le D vous verrez, ce sont les habitués qui sont inquiets tous les jours

à écrit le 06/02/2019 à 9:21
Signaler
Objectif les JO ! Et les millions d'usagers, elle s'assoie dessus ? 24 euros le ticket. Prix bcp trop eleve. Une famille de quatre personnes = 96 euros . Elle prendra un taxi forfaitaire a 50 euros et evitera la promiscuite.Borne, porte son patrony...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.