Ofo, oBike, Indigo Weel... La nouvelle concurrence de Vélib' pour 2018

Importés de Chine, les vélos en libre-service et sans borne devraient déferler en France d'ici à la fin de l'année. La start-up Ofo, leader en la matière, se lance ce mercredi à Paris. Comme ses concurrents, elle devra relever un défi : limiter le stationnement anarchique de leurs vélos en l'absence de bornes.
Anaïs Cherif
Lancée en 2014 par deux étudiants, la licorne pékinoise est présente dans 180 villes et souhaite se lancer en France d'ici à quelques mois.

[Publié le 20/10, mis à jour le 07/12]

2018 s'annonce comme l'année du "free floating" - ces vélos en libre-service sans borne. Ce concept, venu de Chine, a engendré un peloton de startups, prêtes à s'installer en France d'ici à la fin de l'année. Parmi elles, Ofo, le leader mondial en la matière, arrive ce mercredi sur Paris. Lancée en 2014 par deux étudiants, la licorne pékinoise est présente dans 20 pays et environ 200 villes, avec une flotte mondiale de 10 millions de vélos. Ofo souhaite poursuivre son développement international grâce à une levée de fonds de 700 millions de dollars en juillet dernier lors de son 5e tour de financement, notamment auprès du géant chinois de l'e-commerce Alibaba et du "Uber chinois", Didi.

Leurs vélos jaune poussin doivent faire leur apparition dans l'Hexagone durant les prochains mois dans au moins "5 villes majeures", avance Laurent Kennel, dirigeant France de Ofo.

"La France est un marché important pour nous, affirme-t-il. Environ 4% des déplacements quotidiens se font à vélo sur Paris, alors que la mairie a fixé un objectif de 15% en 2020. Et certains de nos voisins européens sont déjà grimpés à 25%."

Comme toutes les startups du secteur, Ofo propose de louer des vélos en libre-service et sans borne - contrairement aux 20.000 Vélib' parisiens. Pour les collectivités, "l'offre est gratuite et ne nécessite ni travaux, ni investissement" - alors que la ville de Paris renouvelle actuellement les stations JCDecaux pour les remplacer par les nouvelles bornes de la société Smoove. Pour les utilisateurs, cela évite de tourner en rond pour trouver une borne libre afin d'y garer son vélo.

Des vélos plus légers... et plus nombreux

Concrètement, l'application permet de géolocaliser les vélos, stationnés dans des emplacements traditionnels et verrouillés grâce à un cadenas sur la roue arrière. L'utilisateur doit ensuite scanner un QR code avec son smartphone sur le cadenas afin de le déverrouiller, permettant ainsi de lancer la facturation. Le service ne propose pas d'abonnement. Si Ofo dit ne pas avoir fixé les prix définitifs pour la France, la demi-heure devrait coûter 50 centimes d'euro. Un tarif similaire à ceux de ses concurrents, comme l'entreprise hongkongaise Gobee.bike qui s'est lancée sur Paris mi-octobre.

Pour se démarquer, Ofo mise sur la légèreté de son vélo (15 kilos contre une moyenne de 20 kilos pour les concurrents). Mais surtout, sur "son avantage concurrentiel au niveau des coûts" et "une bonne densité de vélos". Ofo a pour habitude de débarquer en ville avec des milliers de vélos, quand les startups du secteur partent à la conquête de nouveaux marchés avec quelques centaines de vélos. C'est le cas de oBike, qui a lancé une flotte de 2.000 vélos gris sur Paris le 9 novembre. Créée en 2016 à Singapour, la startup est déjà présente dans 23 pays. oBike veut s'implanter à terme dans "toutes les grandes villes françaises", assure Amber Huang, directrice des opérations chez oBike.

Limiter le stationnement anarchique des vélos

Face à la concurrence asiatique, Indigo weel veut mettre en avant le "made in France". "Nous sommes les seuls acteurs français", fait-on valoir du côté de la filiale du groupe Indigo (ex-Vinci Park). Environ 500 vélos blanc et violet se déploieront à Metz, leur première ville, courant décembre. Leur cible : les agglomérations de 300.000 habitants, où "il y a une place à prendre" face aux grandes villes françaises attirant les startups asiatiques. Indigo souhaite aussi ne pas concurrencer les nouveaux Vélib' de Smoove, gagnant de l'appel d'offre de la mairie de Paris, dont ils sont actionnaires majoritaires. L'entreprise veut miser sur "sa connaissance des villes avec un réseau de parkings dans environ 200 villes françaises". A terme, elle souhaite établir un système de facturation commun pour ses parkings et ses parcs de vélos.

En l'absence de bornes, le défi de ces sociétés sera de limiter le stationnement anarchique des vélos comme en Chine. Certaines startups envisagent donc de toucher aux porte-monnaies des utilisateurs, avec un système de bonus / malus. Un moyen permettant aussi de lutter contre le vandalisme, alors qu'environ 8.000 Vélib' sont volés ou détruits par an.

Anaïs Cherif

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Commentaires 3
à écrit le 06/12/2017 à 12:42
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La mairie de Paris a toujours un train d'avance technologique....mais il y a un domaine où ils sont forts: je pense que pour encourager le vélo, il vont taxer ces nouveaux entrants. C'est plus facile que d'aménager des pistes cyclables....

à écrit le 26/10/2017 à 21:26
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ofo est un super concept en chine ca marche bien c,est tres pratique.c,est super ofo viennent en france parís lyon avec plus de velos et moins de voiture c,est bien plus ecologique et moins cheres

à écrit le 20/10/2017 à 9:16
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Le seul droit de pouvoir en reprendre un autre plus tard peut servir de bonus malus!

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