Emprunter un téléphérique depuis la gare de Vitrolles pour atterrir à Marseille-Provence devrait être possible dans un peu plus de quatre ans. « C'est une distance assez courte, mais compliquée », a expliqué la présidente LR de la métropole Martine Vassal, lors d'un point presse organisé dans cette gare située à proximité d'une zone économique et non loin de l'aéroport, dans un secteur extrêmement dense. « Il y a urgence pour accompagner en parallèle le développement de l'aéroport », a-t-elle fait valoir.
Six minutes de trajet, 1.200 passagers par heure dans chaque sens
Aujourd'hui, pour rejoindre l'aéroport depuis cette gare, il faut prendre un bus, pour une durée de trajet pouvant atteindre une vingtaine de minutes en cas d'embouteillages.
Le téléphérique devrait permettre de couvrir cette distance en six minutes et transporter jusqu'à 1.200 passagers par heure dans chaque sens. Accroché à deux câbles, il pourra supporter des vents allant jusqu'à 110 km/h. En moyenne, estiment ses promoteurs, il serait ainsi empêché de circuler seulement deux à trois demi-journées par an, en cas de très fort mistral, durant lesquelles un système de substitution serait mis en place.
Estimé en 2019 à une trentaine de millions d'euros, le projet est financé à 80% par la métropole, le reste étant couvert par des partenaires, dont l'aéroport lui-même, et Airbus Helicopters, dont le site, entre la gare et l'aéroport, accueillera un arrêt intermédiaire.
De l'autre côté de la gare, un projet d'ascenseur incliné la reliant à la zone d'activités voisine (située en haut d'une butte) devrait également voir le jour fin 2024 - début 2025. Environ un passager sur cinq arrive aujourd'hui à l'aéroport en transport en commun : en 2019, l'aéroport Marseille-Provence (AMP) avait notamment dénombré 220.000 trajets de passagers en train, contre 1,2 million en car depuis Marseille. L'aéroport a accueilli un peu plus de 9 millions de passagers en 2022.
De nombreux projets de téléphériques ont été abandonnés, d'autres sont en cours
Le téléphérique urbain, dont le troisième exemple français a ouvert en mai 2022 à Toulouse, est volontiers présenté comme un moyen de transport astucieux et bon marché pour franchir des obstacles ou grimper des pentes, mais de nombreux projets ont été abandonnés en cours de route ces dernières années.
Celui de Brest, inauguré en 2017, a longtemps été moqué par les habitants pour ses pannes à répétition qui sont maintenant de plus en plus rares. La collectivité Brest Métropole avait haussé le ton en 2020 en exigeant du « constructeur, en lien avec l'exploitant, de proposer les solutions techniques pertinentes ».
Mais d'autres villes continuent de croire en ce moyen de transport. A Bordeaux, après une consultation publique qui s'est achevée le 13 février 2022, on s'apprête aussi à franchir le pas afin de relier les deux rives. « La technologie est performante et décarbonée. Le temps de trajet serait de l'ordre de sept à dix minutes. Les télécabines pourraient transporter de 9.000 à 16.500 personnes par jour et le coût est raisonnable », a argumenté Pierre Hurmic, maire de la ville. En mai 2023, Bordeaux Métropole décidera ou non de poursuivre le projet. Dans le cas où elle poursuivrait, des études de conception seraient prévues entre mi 2023 et 2025. L'année 2026 serait ensuite consacrée à une enquête de l'Etat pour statuer sur l'utilité publique du projet. Enfin, la mise en service est envisagée pour 2028.
En Ile-de-France, le Câble 1, premier téléphérique de la région, reliera Créteil à Villeneuve-Saint-Georges via Limeil-Brévannes et Valenton avec pour objectif d'apporter une réponse concrète aux difficultés quotidiennes de déplacement des habitants de ces villes du Val-de-Marne. Les travaux viennent de démarrer pour une mise en service prévue en novembre 2025.
(Avec AFP)
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