« Les bienfaits de la mer pour la santé humaine et animale sont connus depuis longtemps, la thalassothérapie en témoigne, même si en France le tout-chimique est encore omniprésent », juge Marc Hémon. Avec Guillaume Kerdiles, cet ancien pharmacien a développé Yslab, autour des biotechnologies marines à partir de Quimper (Finistère), où elle emploie 8 personnes. Les deux tiers de son activité sont réalisés à l'exportation, au Venezuela, au Mexique? L'entreprise s'attaque également aux marchés de l'Europe de l'Est.

Les produits qu'Yslab fabrique à façon pour ses partenaires internationaux se consomment sous forme de compléments alimentaires. L'approche de l'entreprise se veut pharmaceutique par sa rigueur, mais sans les lourdeurs administratives des autorisations de mise sur le marché nécessaires pour les médicaments. « Si en France, la classification en tant que médicament est très réglementée, ce n'est pas nécessairement le cas à travers le monde où nos produits sont considérés comme des produits de santé », précise Marc Hémon.

Pour développer ses produits, Yslab a intégré deux pôles de compétitivité. Pour le projet Lip?il (180.000 euros d'investissement), l'entreprise s'est associée au pôle Valorial, spécialisé dans l'agroalimentaire.

pathologies de l'?il

Il s'agit de concevoir un ensemble de produits pour prévenir les pathologies dégénératives de l'?il grâce à l'eau de mer et à des lipides issus d'huiles de poisson. « Les dégénérescences maculaires liées à l'âge (DMLA) sont en forte augmentation du fait du vieillissement de la population et de l'évolution de nos conditions de vie, en particulier le travail sur écran. C'est le segment de notre marché qui progresse le plus en valeur », précise le dirigeant. L'autre pôle intégré par Yslab est le pôle Mer, pour le projet Odontomer, tout juste labellisé, « pour du dentifrice et une solution de rinçage buccal à base d'eau de mer et d'algues ».

Yslab a réalisé un chiffre d'affaires de 4,3 millions d'euros l'an dernier. Son ambition est, à terme, d'atteindre les 8 millions d'euros. Pour ce faire, elle développe une marque propre : « P'tit Bobo ». Dédiés aux enfants, ces gels, sprays et pansements, réalisés à partir d'ingrédients naturels essentiellement marins, sont vendus dans des réseaux de pharmacies et de parapharmacies ainsi que des boutiques spécialisées dans la puériculture.

Mikaël Cabon, à Quimper

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